L'utilisation de Shahed 136 et Mohajer-6 de fabrication iranienne est la preuve des problèmes de production rencontrés en Russie en raison des sanctions occidentales

Les drones iraniens, nouvelles armes de la Russie contre l'Ukraine

PHOTO/FILE - Les troupes russes ont utilisé des drones iraniens pour attaquer des régions du sud de l'Ukraine, comme Mykolaiv et Odessa

L'utilisation de drones iraniens en Ukraine a été confirmée à la mi-septembre. Quelques mois plus tôt, les États-Unis avaient prévenu que Téhéran s'apprêtait à livrer des drones à Moscou. C'est à Kupiansk, situé dans l'oblast de Kharkov, que les forces armées ukrainiennes ont annoncé la première chute d'un drone iranien dans le pays, en pleine contre-offensive dans l'est.

Depuis lors, les troupes russes ont utilisé des drones iraniens pour attaquer des régions du sud de l'Ukraine, comme Mykolaiv et Odessa. Selon les rapports, les drones sont lancés depuis des zones contrôlées et occupées par la Russie, comme la Crimée ou Kherson. Moscou utilise principalement le drone suicide Shahed 136 - comme celui qui a été abattu à Kupiansk - et le Mohajer-6.

Comme l'explique Pierre Grasser, chercheur au Centre Sirice à Paris, cité par l'AFP, le Shahed 136, malgré sa taille importante, a de faibles coûts de production. Ce type de drone atteint sa cible grâce aux coordonnées GPS saisies avant le décollage. Ensuite, il atteint une altitude assez basse jusqu'à ce qu'il atteigne sa cible à des centaines de kilomètres

D'autre part, les Mohajer-6 sont similaires en fonction et en taille au Bayraktar TB-2 turc, comme l'explique à l'agence de presse Vikram Mittal, professeur associé au département d'ingénierie des systèmes de l'Académie militaire américaine (USMA). "Les Mohajer-6 sont la réponse de la Russie aux TB-2 de l'Ukraine", explique Mittal. La Turquie a fourni de tels drones à l'Ukraine, ainsi qu'à l'Azerbaïdjan en 2020 pendant sa guerre contre l'Arménie.

Les forces ukrainiennes ont réussi à détruire plusieurs drones iraniens à Mykolaiv, ce qui remet en question l'efficacité de ces armes. Jean-Christophe Noel, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI), a déclaré à l'AFP que, comme tous les drones, les drones iraniens "sont efficaces lorsque l'adversaire n'a aucun moyen de se protéger ou de réagir". Noel pense que le Shahed 136 et le Mohajer-6 auront un "succès initial" en tant que "nouvelle arme" dans le conflit. Par la suite, cependant, l'armée ukrainienne les capturera, les testera et "développera des systèmes anti-drones".

Grasser, quant à lui, rappelle que les drones suicide Shahed 136 permettent à la Russie d'économiser de "précieux missiles de croisière", bien qu'ils ne puissent attaquer que des cibles stationnaires. Pour cette raison, le chercheur français affirme que l'utilisation de ce type de drone "ne devrait pas changer le cours d'une bataille" car ils ne représentent pas une menace pour les troupes.

Effets des sanctions occidentales

Les drones iraniens en Ukraine démontrent également les faiblesses du secteur militaire de la Russie, l'un des principaux fabricants d'armes au monde. Les analystes citent des raisons telles que le manque de personnel pour produire les drones, les problèmes dans les chaînes d'approvisionnement internationales causés par le coronavirus ou les sanctions occidentales contre Moscou. En raison des mesures imposées par les États-Unis et l'UE, la Russie achèterait également des armes à la Corée du Nord, selon les services de renseignement américains. 

Malgré toutes les preuves confirmant la présence de drones iraniens en Ukraine, Téhéran dément, affirmant qu'il reste neutre dans le conflit. Le président ukrainien Volodimir Zelensky a réagi en révoquant l'accréditation de l'ambassadeur iranien à Kiev et en ordonnant la réduction du personnel diplomatique de l'ambassade. "L'armée russe utilise des drones iraniens pour ses attaques. Le monde découvrira tous les cas de collaboration avec le mal et il y aura des conséquences correspondantes", a déclaré le dirigeant ukrainien.

En réponse aux drones iraniens et conformément à leur engagement envers l'Ukraine, les États-Unis ont déjà annoncé une livraison de drones kamikazes Switchblade 600. Ce type d'arme, capable de rester en l'air pendant 40 minutes, est doté d'une ogive similaire au missile antichar Javelin. Toutefois, comme le rapporte The Guardian, les drones pourraient ne pas arriver en Ukraine "avant plusieurs mois".

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato