La question sahraouie reste entre les mains du nouveau président, Joe Biden, qui devra décider de la position à adopter

Estados Unidos distribuye en Naciones Unidas la proclamación del reconocimiento del Sáhara como territorio marroquí

photo_camera REUTERS/PATRICK SEMANSKY - L'ambassadeur des États-Unis aux Nations unies, Kelly Craft

L'ambassadeur permanent des Etats-Unis auprès des Nations Unies, Kelly Craft, s'est assuré que la résolution publiée en décembre dernier par le président des Etats-Unis, Donald Trump, reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara, avait été distribuée comme document officiel du Conseil de sécurité aux autres Etats membres.  

Le texte était accompagné d'une lettre dans laquelle il soulignait que le 10 décembre 2020, lorsque l'administration Trump a fait cette annonce controversée, elle a reconnu que l'ensemble du territoire du Sahara occidental "fait partie du Royaume du Maroc". 

La lettre, expressément adressée au président du Conseil de sécurité et également au secrétaire général de l'ONU, António Guterres, souligne que la proposition marocaine d'autonomie "est la seule base pour une solution juste et durable pour mettre fin au différend sur le territoire du Sahara occidental".  

La déclaration présentée par les États-Unis en décembre dernier affirmait qu'"un État sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste pour résoudre le conflit. L'autonomie est la seule solution possible". Sur la base de cette position, ils ont encouragé les parties à entamer des négociations, en utilisant le plan d'autonomie défendu par le Maroc comme cadre de négociation pour parvenir à "une solution mutuellement acceptable". 

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La publication de la lettre de l'ambassadeur américain intervient peu après que le ministre marocain des affaires étrangères Nasser Bourita et le secrétaire adjoint pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord David Schenker aient présidé une conférence ministérielle pour discuter du plan d'autonomie, à laquelle 40 pays ont participé.

Une décision controversée

Les États-Unis ont toutefois poursuivi leur politique de reconnaissance en cherchant à resserrer leurs liens économiques avec le Maroc en établissant un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla.  

Le 10 janvier, deux jours avant la fin de la présidence de M. Trump, l'ambassadeur des États-Unis au Maroc, David Fischer, et le secrétaire adjoint, David Schenker, se sont rendus à Dakhla, la première fois dans l'histoire que des diplomates américains ont visité officiellement cette importante ville portuaire.

L'ambassade américaine au Maroc a déclaré sur son compte Twitter que c'était "un jour historique pour la forte amitié" entre les deux pays.

Le soutien de Washington à Rabat sur la question sahraouie est compris dans le contexte de la quête des Etats-Unis pour que les pays arabes reconnaissent Israël et normalisent les relations diplomatiques avec son plus grand allié au Moyen-Orient.

La position incertaine de Biden

Peu après que la décision de Donald Trump ait été connue, son ancien conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, a demandé au président élu Joe Biden de révoquer la reconnaissance du Sahara comme territoire marocain, lui assurant qu'il s'agissait "d'une erreur que la nouvelle administration devrait corriger". Cette position était également celle d'une section du parti républicain qui ne considérait pas que la reconnaissance était nécessaire pour que le Maroc puisse conclure un accord avec Israël, qui, selon elle, était déjà bien engagé.  

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Lorsque Biden s'installera à la Maison Blanche, il devra décider s'il poursuit la démarche entreprise par Trump ou s'il revient en arrière et continue la politique menée par les administrations précédentes. On ne sait pas encore quelle position il adoptera, d'autant plus qu'au début de son mandat, il sera davantage axé sur la politique intérieure que sur les affaires étrangères.

La politique étrangère que rencontrera le nouveau président

La décision de reconnaître le Sahara occidental comme territoire marocain s'ajoute à d'autres mesures de dernière minute prises par l'administration Trump dans les dernières semaines de son mandat, qui sont considérées comme une tentative de pacification du Moyen-Orient.

Outre la question du Sahara, l'administration Trump a inscrit Cuba sur la liste des États qui soutiennent le terrorisme, a renforcé les sanctions contre l'Iran, a accusé la Chine de commettre un génocide contre les Ouïgours au Xinjiang, a désigné les rebelles houthis yéménites comme une organisation terroriste et a levé les restrictions sur les contacts officiels entre les hauts fonctionnaires taïwanais et américains.  

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