Le bilan de la répression des autorités s'élève à 287 morts et la population ne semble pas disposée à cesser ses efforts pour un changement de régime

Les étudiants iraniens se mettent en grève et les protestations font rage dans tout le pays

AFP/UGC - Une femme sans voile se rend au cimetière de Saqqez, la ville natale de Mahsa Amini

La mort de Mahsa Amini aux mains des autorités iraniennes a déclenché une vague de protestations qui, loin de s'arrêter, continue de croître à pas de géant. Cette fois, les étudiants universitaires, qui sont à la tête des manifestations, se sont mis en grève contre les avertissements des forces de sécurité. Téhéran et Ispahan sont les deux villes qui ont connu le plus de manifestations dans le cadre de cette initiative visant à continuer à faire pression sur le régime d'Ali Khamenei, qui semble s'affaiblir de jour en jour et dont les citoyens iraniens rêvent de la chute.

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Cependant, la réalité véhiculée par les observateurs est que la chute complète de la dictature des Ayatollahs est effectivement compliquée. S'il est vrai qu'un changement politique pourrait se produire, visant directement la figure d'Ebrahim Raisi, il semble également difficile à réaliser à court terme. Ce qui est également clair, c'est que, s'il y a une possibilité de changement, c'est de continuer à pousser dans les rues et à faire pression sur le gouvernement iranien, qui vit ses jours les plus instables.
 
Iran Human Rights (IHR) a signalé que des étudiants préparaient un sit-in mardi à l'université d'Isfahan. La faculté d'ingénierie de l'université Amir Kabir de Téhéran a également connu une situation similaire lorsque ses étudiants se sont rassemblés pour protester en refusant d'assister aux cours. Deux exemples de protestations qui se sont étendues à 129 universités du pays. Ces actions se sont soldées par l'arrestation de 300 étudiants depuis le début des protestations il y a plus d'un mois.

Même la dure répression avec laquelle les autorités iraniennes répondent aux protestations n'a pas suffi à faire cesser les activités des manifestants. En effet, les protestations n'ont fait qu'augmenter au fil des jours - 45 depuis le meurtre de la jeune femme kurde. Pas moins de 287 personnes ont été tuées par les forces iraniennes qui n'ont même pas respecté la fin de la période de deuil, lorsque des milliers d'Iraniens se sont rendus sur la tombe d'Amini pour lui rendre hommage 40 jours après sa mort. Les autorités sont intervenues au cimetière de Saqqez pour tenter d'empêcher un rassemblement qui a également réuni la famille et les amis de la jeune femme, ainsi qu'un grand nombre de manifestants anti-régime.
 
Saqqez, située dans le Kurdistan iranien, a vu "les forces de sécurité lancer des gaz lacrymogènes et tirer sur les gens sur la place Zindan", selon Hengaw, une organisation qui dénonce les violations des droits de l'homme dans la région. En outre, les autorités iraniennes se sont mobilisées pour empêcher les citoyens d'autres régions de s'approcher du cimetière en coupant l'accès aux routes voisines. Ce que les forces de sécurité n'ont pas pu empêcher, ce sont les manifestations qui se sont étendues à 30 villes du pays le même jour, décrivant celles de Téhéran comme "les plus fortes à ce jour".

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Les cris de "Mort au dictateur", "Ali Khamenei sera renversé" et "femme, vie, liberté" sont plus forts que jamais dans les rues d'Iran. Sanam Vakil, directrice adjointe de l'Institut royal des affaires internationales, estime que "ces manifestations sont considérées comme une occasion de pousser au changement... c'est un moment qu'ils espèrent saisir". Toutefois, des efforts sont également nécessaires de la part de la communauté internationale, comme la possibilité d'étendre les sanctions contre l'Iran qui, selon le chancelier allemand Olaf Scholz, est envisagée au sein de l'Union européenne.
 
"Les personnes qui manifestent pacifiquement lors des protestations en Iran sont en train de mourir", a déclaré Scholz. Alors que l'UE réfléchit aux moyens de faire pression sur le régime iranien, le Canada est l'un des pays qui a déjà pris l'initiative de mettre en œuvre de nouvelles sanctions contre les fonctionnaires de la police et de la justice iraniennes. L'aide étrangère est cruciale, selon les observateurs. Sans elle, estiment-ils, la population iranienne ne pourra pas supporter le rythme des manifestations, car la répression des autorités, quels que soient leurs efforts, pourrait finir par porter le coût des vies à un niveau insupportable pour la population.

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