Les femmes les plus puissantes du Moyen-Orient selon Forbes
La nouvelle liste 2020 comprend les 100 femmes entrepreneuses exceptionnelles à la tête de nombreuses entreprises parmi les plus influentes et les plus transformatrices de la région MENA, comprenant des femmes de 23 pays différents.
Selon Forbes, la liste « met en évidence les femmes de la région MENA qui ont brisé le plafond de verre pour s'épanouir dans leurs carrières respectives, malgré les obstacles qui continuent à les maintenir hors du marché du travail dans la région ».
Soixante pour cent des femmes d'affaires les plus puissantes occupent des postes de direction, et 24 % ont réussi à se hisser au sommet de leur entreprise familiale. Parmi les 100 premières entreprises, plus de la moitié travaillent dans le secteur bancaire, l'investissement et la finance, ainsi que dans des secteurs diversifiés, et on compte 16 femmes fondatrices, dont Maha al-Ghunaim du Koweït, qui a cofondé la Global Investment House en 1998, devenant ainsi la première entreprise koweïtienne à être cotée à la Bourse de Londres.
Le remarquable leadership féminin du Moyen-Orient s'est reflété au niveau international en 2019, lorsque la liste Forbes des 100 femmes les plus puissantes du monde a inclus trois femmes de cette région, qui figurent maintenant parmi les trois premières du monde. Raja al-Gurg (84 sur la liste Forbes) est à la tête du groupe Easa Saleh al-Gurg, qui est l'un des plus grands conglomérats du Moyen-Orient. Le groupe se compose de 27 sociétés allant du commerce de détail à la construction et au moulage de métaux. Il est également membre du conseil d'administration de la Chambre de commerce et d'industrie de Dubaï, de l'Association des femmes de Dubaï et de HSBC Middle East. Elle a été la première femme des Émirats arabes unis à être nommée au conseil d'administration de la HSBC Bank Middle East Limited. Renuka Jagtiani (96 sur la liste Forbes) a bâti un empire du commerce de détail aux EAU. Et Rania Nashar (97 sur la liste Forbes) est devenue la première femme PDG du groupe financier Samba en 2017, la quatrième banque d'Arabie saoudite par les actifs.
Dans la liste 2020, il y a 22 nouvelles femmes et 23 nationalités représentées dans 28 secteurs. L'émirat est la nationalité la plus fréquente avec 23 représentations. On compte également neuf Égyptiennes, huit Libanais et huit Omanais. Le top 10 est dominé par les femmes saoudiennes, avec trois des cinq premiers noms du pays : Rania Nashar du groupe financier Samba, Sarah al-Suhaimi de Tadawul et Loubna Olayan de la banque saoudienne britannique. Le secteur public est également bien représenté, avec 13 femmes à la tête d'organisations gouvernementales, dont la PDG de Smart Dubai, Aisha Bin Bishr, qui supervise la transformation numérique de Dubaï, ou Sarah al-Suhaimi qui préside Tadawul, la plus grande bourse de la région, qui a récemment traité l'introduction en bourse de la société la plus précieuse du monde, Aramco.
La plupart (79) des 100 femmes se sont créées elles-mêmes, dont 16 ont créé leur propre entreprise. On compte 21 femmes dans le secteur des services bancaires et financiers, dont 4 dans les bourses et les régulateurs financiers. Vingt et une autres femmes travaillent dans leur entreprise familiale, dont beaucoup ont commencé alors qu'il était encore presque impossible de trouver des femmes sur le marché du travail. Comme la septième marocaine de la région en termes d'influence, Nezha Hayat, qui préside l'Autorité marocaine des marchés de capitaux (AMMC) depuis 2016. À 57 ans, elle gère une capitalisation boursière d'environ 65 milliards de dollars. Militante pour la participation des femmes dans les plus hautes instances économiques du Royaume, elle a créé et préside le Club des femmes chefs d'entreprise au Maroc.
Khuloud al-Omian, rédacteur en chef de Forbes Middle East, a déclaré : « Nous sommes très fiers, à Forbes Middle East, d'avoir honoré les succès et les positions des femmes arabes les plus puissantes pour la troisième année consécutive. Cela met en évidence les incroyables réalisations qui ont lieu dans toute notre région. Le Moyen-Orient a encore du chemin à parcourir pour parvenir à une véritable égalité sur le lieu de travail. Alors que nous célébrons les femmes qui brisent des plafonds de verre et ouvrent la voie aux générations futures, nous leur apportons notre soutien indéfectible et encourageons toutes les femmes à se battre pour leurs objectifs et leurs aspirations, quels qu'ils soient ».
Forbes Middle East a révélé trois listes : deux se concentrent sur les entreprises et les gouvernements, afin de reconnaître ceux qui font une différence dans le monde. L'Égypte reste en tête, avec 18 % des entrées dans les trois classements, y compris Nashwa al-Ruwaini, PDG de Pyramedia. Suivie de près par le Liban et les Émirats arabes unis, tous deux avec 14 % du total des entrées. Parmi eux figurent Maitha al-Dossari, PDG Emaar Retail, et Kawthar Makahlah, PDG du groupe BCI, un des principaux fournisseurs de produits de beauté en gros, avec huit filiales dans tout le CCG et 260 employés.
« Ces femmes arabes ne sont pas seulement le moteur de la croissance économique de la région, mais elles sont également représentatives du fort leadership et de l'influence des femmes dans le monde arabe dans tous les domaines de la vie, du commerce électronique aux services financiers », a déclaré Khuloud al-Omian.
C'est dans ce contexte de pandémie que la liste des « Femmes derrière les marques du Moyen-Orient 2020 » a été publiée, énumérant les femmes pionnières qui ont réussi à maintenir leurs marques de succès et à repousser les limites malgré la pandémie.
En tête de liste figure l'Iraquienne Huda Kattan, qui a été désignée par Forbes comme l'une des femmes les plus riches d'Amérique à avoir réussi à s'auto-former en 2019, avec une fortune estimée à 610 millions de dollars. Sa marque Huda Beauty compte environ 46 millions d'adeptes sur Instagram. La moitié de la liste est dirigée par de grandes entreprises, dont Nadia al-Saeed, qui dirige le quatrième prêteur de la Jordanie, la Banque al-Etihad, et Pakinam Kafafi, PDG de la société énergétique égyptienne Taqa Arabia, la seule femme leader dans le secteur du pétrole et du gaz sur la liste.
La liste Forbes a été établie à partir de nominations et de recherches approfondies basées sur des critères qui incluent la taille des entreprises que ces femmes dirigent, leurs réalisations au cours de l'année écoulée, les initiatives qu'elles défendent et leur expérience professionnelle globale. Cette liste reconnaît les réalisations des femmes qui ont atteint le sommet de leur domaine dans les affaires et le gouvernement. Au-delà de l'ambition, des compétences et de l'ingéniosité impressionnantes dont ces femmes ont fait preuve pour atteindre les postes qu'elles occupent aujourd'hui, elles sont des modèles importants pour les femmes de toute la région MENA et, par leurs réalisations, elles contribuent à créer un environnement de travail plus juste et plus équilibré dans la région.
