Washington accuse les milices pro-iraniennes d'être responsables des attaques

Les Forces de Mobilisation Populaire attaquent l'aéroport irakien d'Erbil avec des drones

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L'aéroport international d'Erbil, situé au Kurdistan irakien, a été la cible de nouvelles attaques menées par des drones chargés de matériel explosif. L'offensive a provoqué un grand incendie dans les environs de l'aéroport, mais pour l'instant on ne sait pas si l'attaque a fait des morts ou des blessés.

Des sources irakiennes affirment que l'attaque a été menée par des milices soutenues par l'Iran, dont certaines seraient intégrées aux Forces de Mobilisation Populaire (FMP), une coalition paramilitaire irakienne composée d'une majorité de chiites qui aurait pour objectif de lutter contre Daesh. De même, cette brigade, considérée comme un groupe terroriste par les États-Unis, les Émirats arabes unis et le Japon, compte dans ses rangs des groupes sunnites, chrétiens et yazidis.

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La Mobilisation Populaire s'oppose à la présence américaine en Irak "car ses dirigeants ont salué à plusieurs reprises les récentes attaques contre des bases militaires irakiennes où se trouvaient des Américains", selon un rapport de l'Agence France-Presse. Ces milices ne sont pas exemptes de critiques, car elles sont accusées d'avoir tué des militants et des manifestants lors de manifestations sociales contre le gouvernement au cours des derniers mois.

Selon le Conseil de Sécurité de la Région du Kurdistan, au moins 20 roquettes et 3 drones ont frappé la zone, mais la coalition américaine affirme qu'un seul drone a touché l'aéroport.

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Selon le porte-parole de la coalition internationale contre Daesh, Wayne Marotto, "à environ 23h15 (heure locale), des drones ont frappé à proximité de la base de la région d'Erbil". Parallèlement, une source de sécurité irakienne a affirmé que "les sirènes ont retenti au consulat des États-Unis à Erbil après que l'aéroport a été visé par un tir de missile".  Cette attaque aurait eu lieu à l'aéroport le plus proche d'une base militaire américaine, coïncidant avec le retrait des troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan.

Le gouverneur de la région, Omed Khoshnaw, a qualifié l'offensive d'"attaque terroriste" et confirmé que la population est "complètement contrôlée", selon le portail d'information irakien Basnews. Parallèlement, cette attaque survient un jour après que l'ambassade des États-Unis en Irak a confirmé que ses systèmes de défense avaient abattu "une menace aérienne" contre un bâtiment, ainsi qu'une autre attaque à la roquette contre la base militaire d'Ain al-Asad, une base aérienne située dans le gouvernorat d'Amber qui fonctionne conjointement avec les forces armées irakiennes et américaines.

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Depuis le début de l'année, les États-Unis ont été la cible de 45 attaques, notamment contre l'ambassade américaine, les aéroports et la "zone verte". Ce terme, issu du jargon militaire, désigne la zone la plus sécurisée de Bagdad après l'invasion de l'Irak en 2003. En ce sens, les Etats-Unis ont répondu à plusieurs reprises par des bombardements contre les positions du FMP. La dernière a eu lieu fin juin à la frontière entre la Syrie et l'Irak, faisant plusieurs morts. Suite à cette attaque, le PMF a promis de répondre contre des cibles américaines. 

Dans cette optique, les autorités irakiennes ont tenté de dissuader les auteurs des attentats en indiquant que certaines factions fidèles à l'Iran seraient affiliées aux forces officielles irakiennes ou auraient des contacts et des relations avec elles. Dans le cadre de ces offensives, les Etats-Unis ont montré à plusieurs reprises leur intérêt pour la lutte contre Daesh. La coalition dirigée par les États-Unis a déployé 2 500 soldats en Irak, sur un total de 3 500 membres. Ces attaques ont tué deux entrepreneurs étrangers, neuf Irakiens et huit civils. 

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