Les lauréats du prix Nobel de la paix appellent au dialogue, à l'optimisme et à l'égalité pour unir la voix de l'Amérique latine et des Caraïbes

L'Amérique latine et les Caraïbes ont élevé leur voix pour être considérées comme une opportunité et un acteur pertinent pour apporter des solutions aux problèmes mondiaux qui n'attendent pas, tels que le changement climatique, l'inégalité, la pauvreté et la croissance économique, entre autres, à travers l'espace offert par la CAF - Banque de développement de l'Amérique latine, dans l'événement " Plusieurs voix, une région : l'Amérique latine et les Caraïbes travaillent ensemble sur l'Agenda 2030 pour le développement durable ".

Les lauréats du prix Nobel de la paix Adolfo Pérez Esquivel, Rigoberta Menchú Tum et Juan Manuel Santos, ainsi que le ministre argentin des Affaires étrangères, Santiago Cafiero, le président exécutif de la CAF, Sergio Díaz-Granados, et le vice-président de la programmation stratégique, Christian Asinelli, ont présenté une vision globale de l'Amérique latine et des Caraïbes aux yeux du monde entier dans le cadre de la 77e Assemblée générale des Nations unies à New York.  

"Le COVID nous a fait prendre conscience que nous sommes vulnérables et que nous devons faire preuve d'humilité pour aller de l'avant. Nous devons être optimistes quant à la possibilité de travailler avec le développement et la créativité pour prospérer dans le commerce, la connaissance, en mettant la technologie au service des femmes, de l'éducation et du leadership. Pour moi, être ici aujourd'hui avec la CAF, la Banque de développement de l'Amérique latine, est aussi une source d'espoir car il y a des millions de personnes, des femmes indigènes, des leaders, qui attendent un prêt communautaire ou familial pour pouvoir continuer leurs initiatives autogérées", a déclaré Rigoberta Menchú Tum.

Adolfo Pérez Esquivel a souligné la nécessité de promouvoir l'égalité. "La démocratie signifie le droit à l'égalité pour tous, ce sont les fondements de la paix. Et c'est sur cela que nous devons travailler pour en faire une réalité. S'orienter vers une démocratie participative où les gens disposent des outils juridiques et constitutionnels pour pouvoir défendre leurs droits et construire la coexistence dans la diversité".

Juan Manuel Santos a déclaré que l'Amérique latine a l'occasion d'émerger avec une voix forte, avec une plus grande pertinence face aux problèmes mondiaux qu'elle n'a eue, mais pour cela, le dialogue est nécessaire pour trouver des dénominateurs communs. "Pour lutter contre le changement climatique, la pauvreté, les inégalités et la paix avec la nature, nous avons besoin d'un financement et d'une efficacité qui nous permettront de faire le saut vers le développement. Je suis donc heureux que la CAF recentre ses priorités là où elles doivent l'être et j'invite les pays à utiliser la CAF comme une source de solutions pour mieux réussir à l'avenir", a-t-il ajouté.

La CAF a commémoré le 10e anniversaire de son entrée aux Nations unies en tant qu'observateur permanent, au cours duquel elle a signé au moins 40 instruments (accords, conventions et lettres de coopération) avec plus de 20 entités du système des Nations unies, visant à relever ensemble et conjointement les principaux défis auxquels notre région est confrontée dans des domaines sectoriels tels que l'agriculture, les finances, l'éducation, l'emploi, la santé, le genre, la gouvernance, l'environnement, entre autres, avec un panel auquel a participé Alberto Fernández, président de l'Argentine et président pro tempore de la CELAC ; Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et Enrique García, ancien président de la CAF. A l'issue de l'événement, un protocole d'accord a été signé entre la CAF et le PNUD pour promouvoir les Objectifs de développement durable en Amérique latine, signé par Sergio Díaz-Granados et Luis Felipe López Calva, directeur régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes du PNUD.

"Nous avons besoin d'une banque de développement parce que l'Amérique latine a besoin de financer beaucoup de structures pour pouvoir consolider le chemin de la croissance", a déclaré le président, tout en affirmant : "En tant que président pro tempore de la CELAC, je garantis qu'il y a, au-delà de toute idéologie gouvernementale, une certaine décision de l'Amérique latine et des Caraïbes d'unir leurs forces pour affronter l'avenir", a déclaré le président de l'Argentine, Alberto Fernández.

Sergio Díaz-Granados a déclaré : "L'essence de la CAF est le multilatéralisme. L'institution est née d'une vision régionale commune et continue de se renforcer grâce à l'esprit courageux et novateur qui nous caractérise en tant que Latino-Américains et Caribéens. Aujourd'hui, après 10 ans en tant qu'observateurs permanents auprès des Nations unies, nous renouvelons notre engagement institutionnel à soutenir les actions visant à la protection de l'environnement, à la création d'emplois, à l'émancipation des femmes et à l'attention portée aux plus vulnérables, main dans la main avec le PNUD et le système des Nations unies".

Au cours du panel "La genèse des ODD : redéfinir le développement", des dirigeants tels que les anciens présidents de la Colombie, Juan Manuel Santos, du gouvernement espagnol et membre du Club de Madrid, José María Aznar, et du Panama, Martín Torrijos, ainsi que les auteurs du livre "Redéfinir le développement : La genèse extraordinaire des Objectifs de développement durable", Paula Caballero et Patti Londoño ; le directeur de l'Institut des Amériques de l'Université de Georgetown, Alejandro Werner ; le premier vice-président des relations gouvernementales de Mastercard pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Darren Ware ; l'ancien conseiller principal du président Barack Obama pour l'Amérique latine, Dan Restrepo ; ont présenté une chronologie de la pertinence des ODD et des défis à relever pour atteindre les objectifs d'ici 2030. 

Parallèlement aux sessions de l'événement, la CAF a également signé des alliances stratégiques avec l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) afin de promouvoir l'éducation, la transition énergétique et l'inclusion sociale ; avec Mastercard dans le but d'attirer davantage de personnes de la région vers l'économie numérique ; et enfin avec l'Université de Georgetown pour promouvoir la recherche et la coopération universitaire. 

Lundi matin, la CAF a participé à un petit-déjeuner de travail entre les ministres des Affaires étrangères de la CELAC et de l'Association des États de la Caraïbe et a signé un protocole d'accord avec cette dernière pour renforcer la coopération et le travail conjoint dans les domaines de l'économie verte et bleue, du transport, de la logistique et du changement climatique, entre autres. La CAF a souligné la création récente de sa direction régionale pour les pays des Caraïbes, dans le cadre de la stratégie de la banque visant à renforcer ses relations avec la région. 

Le mardi 20 septembre sera riche en débats dans les panels suivants : "Le sport comme investissement clé pour l'inclusion", "La durabilité des producteurs de café en Amérique latine et dans les Caraïbes", "Comment transformer l'éducation dans une perspective innovante", "La sécurité alimentaire en Amérique latine et dans les Caraïbes" et "La durabilité et le nouvel agenda de la jeunesse". Toutes les sessions peuvent être suivies en direct sur CAF.com.