Les entreprises marocaines attendent les licences d'exploitation alors que Rabat retarde le renouvellement technologique

Les opérateurs télécoms se disent prêts à déployer des réseaux 5G au Maroc

AFP/STEFAN WERMUTH - Le logo 5G illuminé est affiché lors du 10e Forum mondial du haut débit mobile organisé par Huawei à Zurich le 15 octobre 2019

Les réseaux 5G fonctionnent à pleine capacité dans l'hémisphère nord du globe. Bien que la technologie soit présente sur tous les continents, son exploitation est concentrée en Amérique du Nord et en Europe, avec les États-Unis et la France comme principaux acteurs. Le golfe Persique est une autre enclave où la cinquième génération de communication sans fil est à l'œuvre, tandis que le revers de la médaille s'observe en Amérique du Sud et en Afrique, vastes régions où la connectivité 5G est limitée.

Dans ce contexte, le Maroc veut être le premier pays du continent africain à déployer cette nouvelle technologie. Et, contre toute attente, il a de la concurrence. La Libye, malgré sa profonde crise interne, a pu mettre en œuvre la 5G grâce à l'entreprise Almadar, qui a lancé son service en octobre 2020. Cependant, il n'est présent que dans la capitale, Tripoli, et le seul utilisateur qui se sert du réseau est l'opérateur lui-même.

La capitale tunisienne enregistre également une activité 5G en quelques points du quartier cossu des Berges du Lac, une zone où se trouvent des ambassades internationales. Ailleurs sur le continent, le Sénégal, le Mali, le Kenya et surtout l'Afrique du Sud, qui ont des connexions timides dans leurs capitales respectives, se distinguent.

Telecomunicaciones

Le Royaume Alawi a l'intention d'entreprendre un projet plus ambitieux. Le Maroc a beaucoup investi dans son projet de télécommunications, avec l'intention de ne pas laisser de zones blanches, c'est-à-dire des zones éloignées des villes qui sont exclues de la connectivité. À cet égard, Rabat affirme que le pays a d'autres priorités avant de procéder au changement de réseau.

Bien que les autorités marocaines aient commandé une étude pour 2021 dans le but de connaître les différentes propositions et modalités de mise en œuvre de la nouvelle technologie, celle-ci n'a pas encore été réalisée, selon le journal numérique Medias 24, ce qui suggère un retard dans la feuille de route fixée par Rabat. Un retard qui repousserait à son tour l'échéance à laquelle le Maroc pourrait mettre en service des réseaux 5G, " a priori " prévus pour 2023.

Les principaux opérateurs marocains, IAM, Orange et Inwi, ont déclaré être prêts. En effet, les entreprises attendent depuis deux ans de recevoir des licences d'exploitation délivrées par l'Autorité nationale de régulation des télécommunications (ANRT), l'organe de régulation.

En 2014, le Maroc a reçu des propositions pour mettre en place des réseaux 4G, la technologie actuelle. Quelques mois plus tard, l'ANRT elle-même a accordé les autorisations et les trois grands opérateurs ont réalisé le projet actuel. Cette fois-ci, les entreprises ne comptent pas sur les mêmes délais rapides. Selon Media 24, les concessions devraient être attribuées d'ici la fin de 2022 ou en 2023. Le déploiement effectif des réseaux 5G ne devrait donc pas intervenir avant 2024, voire 2025.

Mohamed VI

Avant de donner le feu vert aux différentes propositions, le Maroc veut attendre le développement complet de la technologie, qui n'est opérationnelle que depuis avril 2020 et doit encore être développée, et prévoir un plan de garantie pour faciliter le processus. C'est un pari qui pourrait faire perdre au Maroc son statut de pionnier en Afrique.

Licences

Les trois principaux opérateurs ont développé une technologie 5G préliminaire. Les cas d'Orange et d'Inwi, qui travaillent sur les bandes de fréquences, se distinguent. En tout état de cause, il appartient à l'ANRT d'approuver ces bandes pour une utilisation formelle. Parmi les conditions d'obtention de la licence, les entreprises doivent s'engager à respecter les conditions de l'agence et à payer une clause d'exploitation, selon l'ANRT.

Le coût des réseaux 4G a dépassé 1 milliard de Dh pour IAM et 500 millions de Dh pour Medi Telecom, devenu Orange, et Inwi, selon Media 24. Ce montant pourrait augmenter dans ce cas avec une nouvelle modification du spectre des fréquences, qui serait supportée par les opérateurs. L'attente continue.

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