Les prix du pétrole chutent pour la cinquième journée consécutive
Les prix du pétrole ont chuté pour un cinquième jour consécutif jeudi, en raison de données révélant une augmentation des stocks de pétrole brut et de carburant aux États-Unis. Les prix du pétrole brut ont également été affectés par les conséquences de la pandémie en cours sur les perspectives de la demande. Une hausse "surprise" des stocks de brut américains aggrave les pertes de pétrole. En outre, l'incertitude entourant le vaccin d'AstraZeneca constitue un frein pour le marché.
L'Administration américaine d'information sur l'énergie a déclaré mercredi que les stocks de brut du géant pétrolier américain ont augmenté de 2,4 millions de barils la semaine dernière, un jour après que l'estimation de l'American Petroleum Institute ait montré une baisse d'environ 1 million de barils.
En outre, des données gouvernementales ont montré que les stocks de brut américains ont augmenté pour la quatrième semaine consécutive après que les raffineries du sud du pays ont été contraintes de fermer en raison de conditions météorologiques difficiles. "Il y a plus qu'assez de pétrole pour maintenir un approvisionnement adéquat du marché", a déclaré l'Agence internationale de l'énergie, ajoutant que les stocks de brut semblent encore abondants par rapport aux normes historiques.
Le prix du pétrole brut Texas Intermediate (WTI) a ouvert mercredi en baisse de 1,22 % à 64,01 dollars le baril, sur fond d'inquiétudes quant au retard de la reprise économique et de nouvelles données sur le secteur. À 09.09 heure locale (14.09 GMT), les contrats à terme WTI pour livraison en avril étaient en baisse de 0,79 $ par rapport à la clôture de la veille.
Le pétrole brut de référence américain a entamé sa quatrième séance en baisse sur fond de suspension des vaccins d'AstraZeneca dans plusieurs pays en raison d'éventuels effets secondaires graves.
Les investisseurs ont réagi à la lecture inattendue des stocks de pétrole brut publiée hier soir par l'American Petroleum Institute, qui a diminué de près d'un million de barils la semaine dernière. En attendant les données officielles du gouvernement, on s'attend à une augmentation de 2,7 millions de barils après une forte hausse de 13,8 millions de barils la semaine précédente en raison de la tempête hivernale au Texas. "Une baisse des stocks pourrait limiter les pertes" dans le prix, a déclaré l'analyste Sophie Griffiths d'Oanda, qui a noté que les mouvements de la valeur du dollar après la réunion de la Réserve fédérale joueront également un rôle.
Les stocks d'essence et de diesel ont augmenté alors que les analystes prévoyaient une baisse. Du côté de la demande, le ralentissement de certaines campagnes de vaccination contre le coronavirus et la possibilité de nouvelles restrictions pour contrôler la pandémie ont limité les attentes d'une reprise de la consommation de carburant. Plusieurs pays européens ont cessé d'utiliser le vaccin d'AstraZeneca pour le COVID-19 en raison de préoccupations concernant d'éventuels effets secondaires. Les grands consommateurs comme l'Allemagne connaissent également une augmentation des infections, tandis que l'Italie prévoit d'imposer des mesures de blocage à l'échelle nationale à Pâques et que la France mettra en œuvre des restrictions encore plus strictes.
Thomas Vahlenkamp, responsable mondial du département Énergie et Matériaux de McKinsey & Company, a estimé que les investissements annuels dans le secteur mondial de l'énergie reviendront "aux niveaux d'avant la pandémie" d'ici 2025, après l'impact de la pandémie en 2020 et 2021. "La reprise de la demande d'électricité et de gaz sera plus rapide que celle du pétrole, et le charbon poursuit son déclin", a-t-il souligné, ajoutant que la demande d'électricité doublera d'ici 2050 et que 76 % de la production sera renouvelable, "y compris la production hydroélectrique, le solaire photovoltaïque étant en tête." Il convient d'ajouter que le président de la Fondation Naturgy, Rafael Villaseca, a souligné, en réponse à cette étude, l'importance de continuer à discuter de l'avenir du secteur de l'énergie, à une époque où "la dépendance à la mondialisation reste une valeur capitale". "Le monde de l'énergie connaît des changements radicaux et des opportunités, parmi lesquelles se distingue la transition énergétique fondée principalement sur la lutte contre le changement climatique", a-t-il déclaré.
