C'est ce que la ministre espagnole des affaires étrangères aurait demandé au secrétaire d'État américain lors de leur contact

España insta a Estados Unidos a intermediar en la crisis con Marruecos

REUTERS/JOSHUA ROBERTS - Secrétaire d'État américain Antony Blinken

La crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne continue de faire parler d'elle. L'accueil en territoire espagnol du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, pour une hospitalisation dans un hôpital de Logroño a déclenché une réaction de protestation du royaume alaouite, car il a compris qu'il n'avait pas été dûment informé et qu'il n'avait pas reçu la coopération attendue d'un pays considéré comme voisin et allié.

De là sont nés des épisodes tels que les appels à l'attention et les demandes d'explications du ministère marocain des affaires étrangères, la comparution de Ghali devant l'Audiencia Nacional pour les procès intentés contre lui pour de prétendus crimes de génocide et de terrorisme et le départ de Ghali lui-même d'Espagne sans mesures de précaution vers l'Algérie, pays qui a soutenu le Front Polisario. 

Tout cela a coïncidé avec la crise migratoire qui a touché Ceuta avec l'arrivée de milliers d'immigrants qui ont traversé la frontière avec le pays nord-africain avec une totale facilité, un scénario qui a rendu la situation encore plus tendue. 

Et maintenant, il semble qu'un autre front de confrontation s'ouvre. Selon le journal El Mundo, le roi du Maroc, Mohammed VI, aurait pu arrêter la négociation pour renouveler la concession du gazoduc avec l'Espagne qui expire cette année. La licence accordée à Naturgy pour le transfert du gaz algérien vers la péninsule ibérique à travers le territoire marocain prend fin en novembre, ce qui pourrait constituer un coup dur pour le secteur de l'énergie. 

La ministra de Asuntos Exteriores de España, Arancha González Laya

À ce stade de la confrontation, le problème fondamental est la critique du Maroc pour ce qu'il considère comme un manque d'harmonie politique avec l'Espagne sur la question du Sahara occidental. Le royaume alaouite défend une formule d'autonomie pour le Sahara sous souveraineté marocaine. Une proposition qui a reçu un grand coup de pouce grâce à la décision de l'administration américaine de Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur la région sahraouie et la position favorable d'autres pays concernés, comme les Émirats arabes unis, pour ouvrir des consulats dans des enclaves stratégiques comme Dakhla ou El Aaiún, toujours sous la protection de l'Organisation des Nations unies (ONU). Ici, le Maroc a estimé qu'il lui manquait le soutien explicite de l'Espagne. 

C'est dans ce contexte que s'inscrit la conversation téléphonique entre Arancha González Laya, ministre espagnole des affaires étrangères, et Antony Blinken, secrétaire d'État américain, et la demande d'aide du géant américain pour régler le différend avec le Maroc, qui pourrait être interprétée depuis l'Espagne comme commençant précisément par la reconnaissance par l'Amérique du Sahara comme une région sous souveraineté marocaine, comme l'ont rapporté divers médias. 

Ce courant international pro-marocain a réduit le soutien mondial à un référendum sur l'indépendance du Sahara, ce que préconise le Front Polisario, bien qu'il ne bénéficie que d'un faible soutien au niveau international. 

Puesto fronterizo entre Marruecos y Mauritania en Guerguerat, situado en el Sáhara Occidental

Face à ce scénario, Arancha Gonzalez Laya aurait demandé à Antony Blinken le soutien du nouveau gouvernement de Joe Biden dans cette affaire, selon les informations de médias comme El Confidencial ou Economía Digital. Depuis le Maroc, certains médias vont plus loin. Dans cette ligne, par exemple, Morocco World News a signalé que la ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha González Laya, avait demandé au secrétaire d'État américain, Antony Blinken, de reconsidérer la position américaine sur le Sahara occidental, accusant cette stratégie politique d'être responsable de la situation de confrontation entre l'Espagne et le Maroc et du changement géopolitique généré par cette situation au Maghreb. 

Après cet épisode, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, aura une brève réunion avec Joe Biden lundi en marge du sommet de l'OTAN qui se tiendra à Bruxelles. Dans ce contact entre les deux, il pourrait demander aux Etats-Unis de s'impliquer dans la résolution du conflit hispano-marocain. 

Il faudra maintenant être attentif à la réaction des États-Unis, qui ont récemment participé avec le Maroc aux manœuvres militaires "African Lion 2021", dans lesquelles des terres limitrophes du territoire du Sahara occidental ont été utilisées, mais sans y pénétrer pleinement. 

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