L'Union africaine va diriger la médiation alors que l'on craint une augmentation de l'ingérence étrangère

Libye : la réconciliation d'abord, les élections ensuite

AFP/GREGORIO BORGIA - Premier ministre libyen Abdul Hamid Dbeiba

La fin de ce mois marque le premier anniversaire de la date limite à laquelle Abdul Hamid Dbeibé, Premier ministre du Gouvernement d'unité nationale libyen, devait quitter ses fonctions. Cependant, non seulement il n'est pas revenu sur sa parole en restant au pouvoir, mais il conclut également des accords avec la Turquie qui, selon les observateurs, pourraient viser à étendre davantage son leadership en Libye. Dans ce contexte, l'Union africaine (UA) a décidé de s'avancer pour mener la réconciliation et tenter de débloquer la situation qui empêche Tripoli de mener à bien un processus démocratique.
 
Alors que les Nations unies ont concentré leurs efforts sur la tenue d'élections pour choisir un nouveau gouvernement, l'UA estime qu'avant d'aller aux urnes, il faut une réconciliation entre les parties. Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, a déclaré qu'ils ont le soutien de la communauté internationale et qu'"il y a un nouvel élan pour un processus politique en Libye qui comprend plusieurs étapes". L'essentiel est que l'Union considère que tout choix effectué dans le cadre d'une hypothétique élection serait voué à l'échec s'il est fait sans médiation préalable pour rapprocher les positions.

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La crainte au sein de l'UA est que les résultats ne soient pas respectés par le parti vaincu. C'est pourquoi Faki lui-même estime que "l'étape de la réconciliation nationale est la base". La bonne nouvelle est qu'il existe déjà des rapports faisant état d'une volonté d'organiser une conférence de réconciliation nationale sous la supervision de l'Union africaine et des Nations unies. L'un des objectifs d'une telle réunion serait de mettre de côté les questions du passé, à commencer par la libération des prisonniers politiques.
 
Des informateurs ont déclaré à The Arab Weekly que les préparatifs d'une réunion préliminaire à la conférence sont déjà en cours. L'idée de cette conférence est qu'elle pourrait avoir lieu dans la seconde moitié de janvier 2023. Outre l'intention susmentionnée de commencer par la libération des prisonniers politiques, des progrès sont attendus dans le démantèlement des milices, le retrait des armes et, surtout, l'unification de l'establishment militaire dans tout le pays, pour laquelle tous les partis politiques et sociaux libyens seront impliqués.

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Cependant, un facteur s'oppose aux intentions de l'UA : la figure du Premier ministre Dbeibé. Non pas en raison de sa présence à la tête du gouvernement d'union nationale, qui aurait dû prendre fin il y a un an, mais en raison des manœuvres qui rapprochent Tripoli d'Ankara. En quelques mois, la Libye et la Turquie ont signé plusieurs mémorandums qui renforcent la présence ottomane en Libye. Le dernier en date, ratifié il y a à peine un mois, fait partie du "Protocole sur la formation au pilotage entre la République de Turquie et le Gouvernement d'unité nationale de Libye".
 
Il s'ajoute à celui signé le 3 octobre à Istanbul sur l'énergie et la sécurité. En vertu de cet accord - largement critiqué à l'intérieur même de la Libye - la Libye et la Turquie peuvent développer conjointement des activités d'exploration et d'exploitation du pétrole et du gaz dans les frontières maritimes partagées par les deux pays. L'agitation générée par ces accords est due au fait qu'ils sont mis en œuvre de manière unilatérale depuis la position intérimaire de Dbeibé. Tout cela fait qu'il est de plus en plus important que l'Union africaine accélère ses efforts pour réconcilier le pays avec l'objectif ultime des élections que la Libye réclame.

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