L'Irak et Total signent un accord pour développer quatre projets énergétiques

L'Irak a signé un contrat de 27 milliards de dollars avec le groupe énergétique français Total Energies pour investir dans les secteurs du gaz, du pétrole et de l'énergie solaire, une décision qui, selon les analystes internationaux, a été récompensée après la récente visite du président français Emmanuel Macron à Bagdad.

Selon les observateurs, cet accord est "le plus gros investissement d'une société occidentale en Irak", comme l'a décrit le ministre irakien du pétrole, Ihsan Abdul-Jabbar Ismail.

Le ministre irakien a également annoncé que la société allait construire quatre grands projets énergétiques dans le sud du pays. Le PDG de Total Energies, Patrick Pouyanne, a déclaré que le projet débuterait avec un investissement initial de 10 millions de dollars et que les travaux d'ingénierie commenceraient "immédiatement".

L'Irak produit actuellement 16 000 mégawatts d'électricité, un chiffre bien inférieur au minimum de mégawatts dont il aurait besoin, soit environ 24 000 mégawatts qui passeraient à 30 000 en été. On estime également que d'ici 2050, sa population pourrait doubler, ce qui se traduit par une augmentation de la consommation d'énergie, selon les Nations unies. 

Ce déficit d'électricité signifie que le pays est témoin de pannes de courant continuelles, surtout pendant les mois d'été, lorsque la chaleur atteint 50 degrés Celsius. Selon les responsables, cette situation est due à un manque d'investissements et à un réseau usé qui maintient les prix du pétrole à un niveau bas, alors que l'Irak possède d'importantes réserves d'hydrocarbures et que le pétrole représente plus de 90 % de ses revenus.

L'un des quatre projets qui ont été approuvés comprend un plan de développement de l'exploitation de l'énergie solaire. Selon les prévisions, le projet devrait assurer la production de 1 000 mégawatts. Outre cette initiative, trois projets sont inclus dans le secteur des énergies fossiles, dont la production a été diminuée en raison de l'érosion des infrastructures et de la fuite de l'énergie dérivée de l'extraction du pétrole et du gaz du sous-sol. 

Dans un premier temps, il s'agirait de "l'extension du pipeline d'eau de mer, qui est important pour l'entretien et la production des champs pétroliers, et qui fournit de l'eau de mer aux champs pétroliers", considéré comme "un facteur essentiel" dans l'extraction du pétrole. Un autre projet porte sur "l'investissement de gaz provenant de champs situés en dehors de la Basra Gas Company, pour un montant total de 600 millions de pieds cubes standard par jour", selon la société.

Ensuite, le troisième projet comprendrait le développement du champ pétrolier d'Artawi, situé dans le sud du pays, ce qui permettrait d'augmenter la production de pétrole brut dans le pays. Total contribuera ainsi à porter la production à 210 000 barils par jour, selon une déclaration du ministère du pétrole rapportée par Reuters.

Cet engagement de la société française réduit la forte dépendance de l'Irak à l'égard de l'Iran pour ses ressources énergétiques, puisqu'un tiers de ses besoins énergétiques sont fournis par Téhéran. Cette dépendance coûte cher à l'Irak, puisque Bagdad doit 6 milliards de dollars à Téhéran pour tous ses approvisionnements en énergie. 

De son côté, le groupe français continue de se concentrer sur le développement de ses activités dans les secteurs de l'énergie, mais a également manifesté son intérêt pour consacrer 20 % de ses investissements à l'électricité cette année.