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L'Irak, un terrain de jeu pour l'Iran et les États-Unis

Washington pointe une fois de plus du doigt Téhéran comme étant l'instigateur des attaques contre les intérêts américains en Irak
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PHOTO/AP  -   Soldats de l'armée américaine sur une base commune avec l'armée irakienne, au sud de Mossoul, en Irak

Bien que la situation en Irak se soit considérablement améliorée après la défaite militaire de Daesh, le pays est encore loin de vivre une situation stable, dépourvue de situations violentes : des attaques des restes du terrorisme, qui ont repris leurs activités plus classiques une fois qu'ils ont perdu la majeure partie de leur contrôle territorial, et des actions des milices pro-iraniennes contre les intérêts d'autres pays en Irak, notamment les États-Unis.

En outre, le pays a dû faire face à une importante instabilité politique interne, ce qui rend plus difficiles à gérer les menaces et les défis auxquels le pays est confronté, qui ne sont pas peu nombreux. Malgré cela, les forces irakiennes poursuivent leurs efforts pour lutter contre le terrorisme et développer des structures de sécurité qui permettent de stabiliser le pays afin que la politique puisse jouer son rôle.

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AFP PHOTO / HO / KURDISTAN 24 - Une image prise par la chaîne de télévision Kurdistan 24 le 19 février 2021 montre les dégâts causés par une attaque à la roquette il y a quelques jours qui a visé un complexe militaire à l'intérieur de l'aéroport d'Erbil qui abrite des troupes étrangères déployées dans le cadre d'une coalition dirigée par les États-Unis

Les attaques de missiles ou les attentats suicides font malheureusement partie de la vie quotidienne en Irak. En dix jours seulement, trois attaques ont été lancées contre la présence américaine en Irak. Dans le premier, cinq citoyens américains ont été blessés, en plus d'un entrepreneur étranger qui a été tué, après une attaque à la roquette sur une base militaire près de l'aéroport d'Erbil, dans le nord de l'Irak. 

Dans le second, un nouveau blessé après que quatre roquettes aient touché la base aérienne de Balad, au nord de la capitale irakienne. Et dans le dernier, ce même lundi, bien que cette fois sans blessures, plusieurs roquettes ont frappé la zone verte de Bagdad, où se trouve la présence diplomatique internationale et certaines institutions, dont l'ambassade américaine, et où il y a une forte présence des forces de sécurité.

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AFP/ AHMAD AL-RUBAYE - Des membres des forces irakiennes lors d'une recherche dans la région de Trmiyah, à 35 kilomètres (20 miles) au nord de Bagdad, le 20 février 2021, après des affrontements avec les combattants du groupe Daesh

Bien que la nouvelle administration américaine tente d'être plus prudente sur le plan diplomatique, notamment dans sa rhétorique, que son prédécesseur, le soutien de l'Iran à certaines des milices de la région est évident. Bien que la mort de Qassem Soleimani il y a un peu plus d'un an ait eu un impact majeur sur l'organisation de ce réseau de milices qui défendent les intérêts iraniens dans plusieurs pays où la stabilité brille par son absence.

C'est pourquoi, à cette occasion, et malgré le fait que les relations avec l'Iran soient délicates en raison des tensions liées à l'accord nucléaire, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a été ferme : les États-Unis envisagent de tenir l'Iran pour responsable des attaques qu'il subit en Irak, tant qu'il s'agit de milices ayant des liens avec le régime des ayatollahs. Bien que la Maison Blanche n'ait pas voulu prendre de nouvelles mesures dans ce sens, elle ne prévoit pas non plus de réponse pour l'instant.

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AP/NICHOLAS KAMM - Le porte-parole du Département d'État, Ned Price, lors du point de presse quotidien au Département d'État, lundi 22 février 2021 à Washington

Les États-Unis, ainsi que d'autres pays européens tels que la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni, ont condamné les attaques successives à la roquette en Irak, ce qui, précisément, rend difficile la levée des sanctions par les États-Unis, et qui pourrait être compris à Téhéran comme un moyen libre de continuer à encourager la violence dans les pays tiers. Blinken a montré son soutien au Premier ministre irakien, Mustafa al-Khadimi, à la suite de l'attaque au Kurdistan irakien, et a exprimé le soutien des Etats-Unis à la stabilisation du pays.