La République islamique continue à s'ingérer dans les affaires des autres États

L'Iran cherche à s'immiscer en Afghanistan avec les mercenaires de Fatemiyoun

photo_camera PHOTO/REUTERS - Un tireur chiite afghan surveille un poste de contrôle à Kaboul, en Afghanistan

De nouveaux commentaires du ministre iranien des affaires étrangères ont attiré les critiques des analystes afghans sur le rôle que le groupe de pouvoir du régime jouera en l'absence de forces américaines. 

S'exprimant sur une chaîne de télévision afghane locale, Javad Zarif a déclaré que la division Fatemiyoun des gardiens de la révolution iraniens était "les meilleures forces". "Si le gouvernement afghan en décide ainsi, ils peuvent aider le gouvernement afghan à combattre Daesh", a-t-il déclaré le 20 décembre.   

Zarif a également défendu la création de la division Fatemiyoun par le régime iranien, qui est accusée d'avoir fait venir des dizaines de milliers de combattants chiites de pays comme le Pakistan et l'Afghanistan pour se battre pour le dictateur syrien Bachar al-Asad.   

Ses commentaires ont suscité les critiques d'analystes afghans de haut niveau. S'adressant à Arab News, Tabish Forugh, une universitaire afghane basée aux États-Unis, a déclaré que l'Afghanistan ne devrait pas "risquer de provoquer une violence sectaire inutile dans le pays". 

Il a ajouté que Kaboul ne pouvait en aucun cas recruter les milices des Gardiens de la Révolution utilisées comme mercenaires dans les guerres du Moyen-Orient. 

"Nous avons besoin de paix, pas de propositions pour l'utilisation de mercenaires", a déclaré l'analyste Shafiq Haqpal. "Proposer une telle idée, c'est comme ajouter du combustible à une flamme qui peut éventuellement devenir un grand feu. Nous ne voulons pas que l'Afghanistan devienne une autre Syrie ou un autre Irak", a-t-il ajouté.  

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Malgré les affirmations du régime selon lesquelles les Fatemiyoun sont composés de volontaires, un ancien responsable des gardiens de la révolution iranienne a déclaré en février qu'ils étaient payés par le régime. 

Dans une vidéo qui a circulé dans les médias sociaux le 3 avril, Parviz Fattah a été vu parlant dans un programme de la télévision d'État à la mi-février au sujet du commandant mort de la Force Quds (division internationale des gardiens de la révolution), Qassem Soleimani. 

Fattah a déclaré à la télévision d'État que lorsqu'il était à la tête de la Fondation coopérative des gardiens de la révolution, Soleimani lui a demandé de l'argent pour payer les salaires de la brigade Fatemiyoun. 

La Brigade, également connue sous le nom de Division Fatemiyoun, est une milice principalement chiite afghane formée par la Force Quds des Gardiens de la Révolution en 2014. 

Selon un commandant de la brigade Fatemiyoun, "plus de 80 000 membres de la brigade Fatemiyoun ont été déployés en Syrie". 

Plusieurs sources dans le passé ont dit que les combattants soutenus par l'Iran recevaient environ 900 dollars par mois. Le régime attire également des enfants d'immigrants afghans appauvris pour qu'ils rejoignent la Division. 

Beaucoup d'Afghans pensent que les mercenaires des gardiens de la révolution Fatemiyoun sont des terroristes et des traîtres. Dans le passé, le drapeau de Fatemiyoun était montré à côté de celui de Daesh à la télévision afghane, disant qu'eux aussi menaçaient la sécurité de l'Afghanistan. 

Avec le retrait prévu des forces américaines et la probabilité que les talibans prennent le pouvoir, le régime iranien tente d'utiliser la Division Fatemiyoun, que les Etats-Unis décrivent comme un groupe terroriste, pour gagner de l'influence en Afghanistan. 

Toutefois, à en juger par l'impopularité du régime dans les pays de la région, il est douteux qu'il parvienne à l'influence souhaitée.

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