Washington et les Nations unies invitent les Houthis à désamorcer les affrontements

L'Iran continue de fournir des armes aux Houthis du Yémen

PHOTO/HANI MOHAMMED -  Des rebelles houthis lèvent leurs armes lors d'un rassemblement à Sana'a, au Yémen.

Ce qui est déjà la plus grande crise humanitaire depuis la création des Nations unies ne semble pas avoir encore de fin en vue. Aucune partie ne veut céder et il y a de plus en plus d'intérêts au Yémen. Depuis le coup d'État des Houthis en 2014, les actions violentes se sont multipliées au point que même les ONG ne peuvent pas venir en aide à tous les civils qui souffrent des conséquences de cette terrible guerre. 

La guerre au Yémen a éclaté fin 2014, lorsque les rebelles houthis ont conquis de grandes parties de l'ouest et du nord du pays, y compris sa capitale, et s'est aggravée en 2015 avec l'intervention de la coalition dirigée par les Saoudiens en soutien au gouvernement internationalement reconnu. 
 
Il y a quelques semaines, la nouvelle administration du président américain Joe Biden a retiré son soutien à cette coalition et a annoncé qu'elle retirerait les Houthis de la liste des organisations terroristes. 

Les critiques de la décision de Trump, qui visait davantage à punir l'Iran, principal allié des Houthis, ont fait valoir que cette désignation ajoutait à la crise humanitaire au Yémen. L'inclusion de ce groupe dans cette liste noire peut encore entraver les chances de Biden de réorienter ses relations avec l'Iran. Beaucoup ont critiqué cette décision, car elle pourrait aggraver la situation dans un pays qui connaît, selon l'ONU, la plus grande crise humanitaire au monde. 

PHOTO/REUTERS  -   Los partidarios de los hutíes llevan armas durante una reunión en Saná, Yemen, el 2 de abril de 2020

Le conflit est considéré par l'ONU comme la plus grande catastrophe humanitaire de la planète, avec plus de 24 millions de personnes, soit 80 % de la population yéménite, ayant besoin d'une aide quelconque. 

Bien qu'il y ait des pourparlers entre les acteurs du conflit à la recherche d'un accord de paix, jusqu'à présent, le principal résultat de ces pourparlers a été l'échange de prisonniers de guerre. Les Houthis, la milice rebelle chiite soutenue par l'Iran en désaccord avec le gouvernement yéménite et la coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite, ont récemment intensifié leurs attaques dans plusieurs régions du Yémen et dans les territoires saoudiens. L'objectif de cette escalade de la violence de la part des rebelles houthis est plus que clair : pouvoir arriver avec une position forte à une table de dialogue imminente. 

Ce changement de nom de la milice Houthi semble difficile à comprendre. Et ce d'autant plus que cette semaine même, un attentat a été perpétré par ce groupe contre l'aéroport civil d'Abha, situé en Arabie Saoudite. Les attaques de drones et de missiles des rebelles yéménites contre l'Arabie saoudite sont monnaie courante depuis 2015, date à laquelle la coalition dirigée par le président Riyad est intervenue dans la guerre civile yéménite pour soutenir le gouvernement internationalement reconnu d'Abd Rabuh Mansour al-Hadi.  

Ces derniers jours, les rebelles et la coalition arabe ont signalé une augmentation significative des attaques contre le Royaume alors que l'ONU et les États-Unis cherchent à obtenir un cessez-le-feu au Yémen après près de six ans de conflit. 

Cette manoeuvre a provoqué un vif débat au sein même de l'administration américaine, car celle-ci ne sait pas comment créer des exceptions pour les envois d'aide humanitaire, compte tenu du fait que les Houthis sont l'autorité de fait dans le nord du Yémen, en plus de contrôler l'aéroport de Sanaa, la capitale, et le port de Hodeida. 

Malgré cela, depuis l'Iran, ils voient avec crainte cette approche de Biden à la milice et font pression pour qu'ils continuent les attaques dans différentes positions. L'un des soutiens de l'Iran a été d'intensifier les transferts d'armes vers les Houthis, selon les responsables américains, occidentaux et iraniens, comme l'a rapporté Reuters, un fait qui menace de prolonger et d'intensifier la guerre. 

Ce qui est clair, c'est qu'un tissu d'une telle complexité politique, armement et économique... n'est pas entièrement élaboré par les milices Houthi, loin de là. Le rôle de l'Iran est fondamental dans l'ensemble du conflit.

AFP/MOHAMMED HUWAIS - Combatiente rebelde hutí

Le rythme accru des transferts au cours des derniers mois, qui, selon les responsables, incluent les missiles et les armes légères, pourrait exacerber un casse-tête sécuritaire pour les États-Unis, qui ont attaqué des cibles Houthi avec des missiles de croisière il y a quelques semaines en représailles à l'échec de la frappe de missiles contre un destroyer de la marine américaine. 

Une grande partie de l'activité de contrebande récente a été effectuée par le voisin du Yémen, Oman, y compris par des routes terrestres qui profitent de la porosité des frontières entre les deux pays, ont déclaré les responsables. Cela pose un nouveau dilemme à Washington, qui considère le petit État du Golfe comme un partenaire et un allié stratégique dans cette région troublée. 

L'escalade de ces attaques et de ces expéditions survient lors de la visite en Iran de l'envoyé des Nations unies (ONU) pour le Yémen afin de discuter du conflit dans le pays avec le ministre iranien des affaires étrangères Javad Zarif et d'autres hauts responsables. Les deux hommes ont discuté de la nécessité urgente d'un cessez-le-feu national, de l'ouverture de l'aéroport de Sanaa et de l'assouplissement des restrictions sur les ports de Hodeida, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du chef de l'ONU, à New York. 

En plus de renforcer leur position avant une éventuelle négociation, les observateurs pensent qu'il pourrait y avoir un autre motif derrière cette escalade de la violence par les Houthis. C'est peut-être une façon de faire chanter la communauté internationale et la nouvelle administration américaine pour qu'elle reprenne les négociations sur le dossier nucléaire iranien sans conditions préalables. 

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