L'Iran dénonce la politique de deux poids deux mesures de la communauté internationale
Vendredi dernier, le scientifique Mohsen Fajrizadeh, qui était lié au programme nucléaire iranien, a été tué alors qu'il se trouvait dans son véhicule. Malgré l'impact de la nouvelle, la communauté internationale, qui suit avec inquiétude le développement nucléaire de l'Iran, a appelé à la retenue des deux côtés plus fortement que la condamnation du meurtre du scientifique lui-même. Immédiatement, tous les yeux étaient tournés vers Israël, que l'Iran n'hésite pas à accuser d'être le principal instigateur de l'attentat.
Mohsen, qui a été enterré aujourd'hui, a été nommé comme nouveau martyr lors de la cérémonie à laquelle ont assisté le Ministre de la défense, Amir Hatami, et le commandant des gardiens de la révolution, Hossein Salami. Hatami a déclaré dans son discours que "celui qui n'était connu que de ses étudiants et de ses camarades est maintenant connu dans le monde entier. Et c'est la première défaite que nos ennemis subiront. Hatami a également annoncé que l'investissement dans ce domaine sera doublé, afin de poursuivre le travail que le scientifique effectuait.
Outre Israël, les Moudjahidines du peuple (MEK), un groupe iranien opposé au régime des Ayatollahs, sont accusés depuis Téhéran. L'Iran accuse la communauté de tiédeur lorsqu'il s'agit de condamner cet attentat précisément en raison de l'implication possible d'Israël, ce qui, selon de hauts responsables iraniens, est la preuve de la "double morale" d'acteurs tels que l'Union européenne, qui utilise l'appel à la modération pour modérer sa condamnation de la commission de cet attentat.
Il faut rappeler que l'Iran a annoncé qu'il ne respecterait pas les limites d'enrichissement imposées par l'accord nucléaire signé en 2015 avec l'Allemagne, la France, la Chine, le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis - pays que Donald Trump a retiré de l'accord en 2018 -, juste après l'assassinat également de Qassem Soleimani par les États-Unis. Depuis lors, l'Union européenne tente d'amener l'Iran à revenir à la table des négociations et à revenir sur ses intentions de reprendre le programme de développement nucléaire. En effet, après le départ des États-Unis, l'Union européenne a fait un grand effort pour compenser les sanctions imposées par les États-Unis à Téhéran, du fait que l'Iran était toujours dans le cadre du JCPOA.
Le ministre des affaires étrangères Mohamad Javad Zarif a été le plus virulent des critiques de la tiédeur de la communauté internationale dans sa condamnation de l'attentat, qualifiant l'appel à la retenue de "honteux". Il l'a fait par le biais de Twitter et en utilisant plusieurs langues pour enregistrer le mécontentement de l'Iran face à cette ingérence. Zarif a également fait allusion à la violation du droit international et n'a pas hésité à qualifier Israël de régime terroriste. L'un des aspects les plus remarquables est que parmi ceux qui ont fermement condamné l'attentat, outre les groupes ayant des liens étroits avec Téhéran, tels que le Hamas et le Hezbollah, figurent la Turquie, la Syrie et le Qatar. Les liens entre le régime de Bachar al-Asad et le Qatar avec l'Iran étaient déjà connus, mais maintenant le soutien de la Turquie s'est ajouté, ce qui signifierait la consolidation des relations entre Doha, Ankara et Téhéran, surtout lorsqu'il s'agit d'échapper aux sanctions qui leur sont appliquées, principalement de la part des États-Unis, et qui impliquerait et établirait un nouveau triangle qui pourrait affecter la situation au Moyen-Orient. Un triangle qui pourrait également se heurter à la récente normalisation des relations avec Israël par des pays comme les Émirats arabes unis ou le Bahreïn.
