Les gardiens de la révolution iranienne ont officiellement annoncé qu'ils allaient se mettre en orbite en réponse à l'avertissement des États-Unis concernant leurs sombres intérêts

L'Iran lance son premier satellite militaire réussi

PHOTO/MINISTERIO DE DEFENSA DE IRÁN/AFP - Cette photo d'archive publiée par le ministère iranien de la Défense le 27 juillet 2017 montre une fusée satellite Simorgh

La République islamique d'Iran a lancé avec succès son premier satellite militaire, a-t-on annoncé sur Sepahnews, le site officiel des Gardiens de la Révolution (corps d'élite de l'armée iranienne). Au vu de ce mouvement important, les États-Unis se sont inquiétés de l'intention possible derrière cette action, qui pourrait faire partie d'un autre plan secret de développement de missiles. 

« En tant que premier satellite militaire de la République islamique d'Iran, les gardiens de la révolution islamique (IRGC, par son acronyme en anglais) ont lancé avec succès le satellite Noor mercredi matin depuis une plate-forme satellite à trois étages dans le désert central de l'Iran », rapporte le IRGC dans Sepahnews, d'où il indique également que « cette action sera une grande réalisation et un nouveau développement dans le domaine de l'espace pour l'Iran islamique ».

Ainsi, Noor a été envoyé avec succès dans l'espace depuis la région de Markazi, dans une région proche de la capitale Téhéran. Selon les sources des forces spéciales de l'armée iranienne, le satellite a été mis en orbite à 425 kilomètres de la Terre, ce qui constitue un véritable jalon dans l'histoire spatiale perse et un « grand succès » pour les autorités du régime des Ayatollahs.  

Les États-Unis considèrent ces manœuvres iraniennes comme une menace et une provocation, mais aussi comme une dissimulation d'un programme de développement de missiles balistiques. 

Pour leur part, les autorités iraniennes ont assuré que leur programme spatial a des « objectifs pacifiques » et que leurs actions sont « transparentes », en respectant le cadre réglementaire international dans ce domaine.  

Cette opération a lieu après la tentative d'envoi d'un autre satellite, Zafar, début février, mais sans parvenir à le mettre en orbite. Le régime iranien a réessayé à cette occasion après d'autres développements précédents et a de nouveau échoué. Le projet Zafar a échoué et n'a pas atteint l'orbite, selon l'Agence spatiale iranienne (AEI). Le lancement de ce satellite a également été décrit à l'époque comme une « provocation » par le gouvernement américain de Donald Trump ; Surtout si l'on tient compte du fait que la fusée allait transmettre l'image du général Qassem Soleimani, mort au début de l'année lors d'une opération militaire avec des drones menée par les forces armées américaines le 3 janvier à proximité de l'aéroport de la capitale irakienne de Bagdad, au cours de laquelle Abu Mahdi al-Muhandis, vice-président des milices chiites des Forces de mobilisation du peuple (FMP) d'Irak, a également été éliminé.  

Les responsables du programme spatial persan ont relativisé ce revers juste après, annonçant ce qui allait arriver et le comparant à d'autres tentatives ratées, même du géant américain. « Le lancement du satellite Zafar a échoué, tout comme de nombreux autres projets scientifiques américains tels que Falcon 9, Juno II, Atlas, Proton M et Antares. Malgré cela, nous sommes invincibles. Il y a encore beaucoup de satellites iraniens à venir », a déclaré le ministre iranien des télécommunications, Mohammad Yavad Azeri Yahromi, sur le réseau social Twitter.

Le programme spatial iranien se poursuit alors que les États-Unis, qui ont abandonné en 2018 le pacte nucléaire scellé avec l'Iran et des puissances telles que la Russie, la Chine, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE) en 2015 (JCPOA, par son acronyme en anglais), ont limité le programme atomique perse en échange de prérogatives politiques et économiques. L'administration Trump s'est retirée de l'accord après avoir dénoncé les manquements de la République islamique d'Iran en imposant des sanctions économiques, notamment une limitation du commerce du pétrole brut, principale source de financement iranien.  

Face à cette punition, le président iranien Hassan Rohani a réagi en menaçant de continuer à traiter son pétrole et de bloquer le détroit d'Ormuz, principale zone de transit du commerce mondial du pétrole. Les avertissements ont été suivis d'incidents liés à des cargos dans les eaux du Golfe et d'attaques contre des installations pétrolières et aéroportuaires en Arabie Saoudite (grand rival de l'Iran au Moyen-Orient et principal représentant de la branche sunnite de l'Islam, par opposition à la branche chiite défendue par la communauté iranienne). Des offensives dont le régime des ayatollahs et des agents pro-iraniens parrainés par les Forces Quds, la division internationale des Gardiens de la Révolution iranienne, et qui opèrent dans des pays comme l'Irak, le Liban, la Syrie ou le Yémen, ont été tenus responsables. Tout cela dans un cadre de forte escalade des tensions régionales.

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