L'Iran libère l'Espagnole Ana Baneira après cinq mois de prison

Après cinq mois d'emprisonnement en Iran, la ressortissante espagnole Ana Baneira est de retour chez elle. Cette Galicienne de 24 ans, membre d'une ONG de défense des droits de l'homme, a été arrêtée début novembre dans le cadre des manifestations antirégime qui ont suivi l'assassinat de Mahsa Amini.
Baneira est déjà en route pour l'Espagne via Dubaï, ont indiqué des sources diplomatiques à Europa Press. L'agence de presse a également indiqué qu'après sa libération, la militante a eu un entretien téléphonique avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qu'elle a remercié pour ses efforts en vue d'obtenir sa libération. Les sources diplomatiques ont également ajouté que Baneira est en bonne condition après ces mois.
Ana Baneira, Spanish citizen unlawfully detained in #Iran since Nov. 2022, was released yesterday. @jmalbares announced Ana’s release today after her plane had taken off from Iran.
— Hostage Aid Worldwide (@HostageAid) February 26, 2023
Santiago Sanchez, another Spanish citizen, remains incarcerated in Iran. https://t.co/hJVdiBLXMX pic.twitter.com/eplaixbP60
Le ministre espagnol a exprimé sa "satisfaction" quant à sa libération. Albares a révélé qu'il s'était entretenu à plusieurs reprises avec son homologue iranien, à qui il a demandé que Baneira soit libérée "immédiatement car les accusations portées contre elle étaient totalement infondées", rapporte EFE.
D'autre part, El Mundo indique que la libération est intervenue après "de longues et intenses négociations", notamment de la part de l'ambassadeur espagnol en Iran, Ángel Losada, qui a mené les négociations avec le régime et les juges iraniens. M. Losada "a dû travailler très dur", ont déclaré des diplomates au journal espagnol. L'ambassadeur était chargé d'aller chercher la militante après sa sortie de prison.
Malgré cette bonne nouvelle, un autre citoyen espagnol est toujours emprisonné en Iran. Santiago Sánchez, qui se rendait à pied au Qatar pour assister à la Coupe du monde, a été arrêté en octobre après s'être rendu sur la tombe d'Amini.
José Manuel Albares, ministro de Exteriores, sobre la liberación de Ana Baneira: "Lo importante es que ya está liberada y vuela camino a España"
La joven estaba encarcelada desde noviembre en el marco de las protestas por la muerte de Masha Aminihttps://t.co/1YKsdA9W20 pic.twitter.com/7pjKtMRX0w— RTVE Noticias (@rtvenoticias) February 26, 2023
M. Albares a déclaré qu'ils poursuivraient leurs efforts jusqu'à ce que M. Sánchez soit également libéré "d'une détention infondée". "Aujourd'hui est un jour très heureux et le bonheur sera complet lorsque Santiago sera également libéré", a déclaré le ministre espagnol.
Après le déclenchement des manifestations à la mi-septembre, les autorités iraniennes ont arrêté plusieurs étrangers, pour la plupart originaires de France, d'Italie et de Pologne, ce qui a encore tendu les relations entre l'Iran et l'Occident. Toutefois, des ressortissants étrangers et des personnes ayant la double nationalité étaient déjà détenus dans les prisons iraniennes avant les manifestations.
“We won’t live under tyranny!” in Ahvaz, Khuzestan province.
— IranHumanRights.org (@ICHRI) February 19, 2023
“Sunday Protests” are being organized by state pensioners nationwide to demand a raise to match crushing runaway inflation. #IranProtests pic.twitter.com/UongUUZpVg
À cet égard, les autorités judiciaires iraniennes ont récemment condamné à mort le citoyen irano-allemand Jamshid Sharmahd, accusé de terrorisme. Sharmahd a été arrêté en 2020 et condamné pour "corruption sur terre", un chef d'accusation qui a été retenu contre plusieurs des personnes arrêtées pendant les manifestations actuelles.
TEHRAN: Protests in #Iran’s capital tonight chanting ‘Freedom, Freedom, Freedom’, 5 months after killing of Mahsa Amini. Live bullets were heard in number of videos:
— Joyce Karam (@Joyce_Karam) February 17, 2023
pic.twitter.com/kVuM3xEhlj
Depuis le début des manifestations, au moins 488 personnes, dont 64 enfants et 39 femmes, ont été tuées par les forces de sécurité iraniennes. Au moins 107 manifestants risquent d'être exécutés, inculpés ou condamnés à la peine de mort. À ce jour, le régime a déjà pendu quatre hommes pour leur participation aux manifestations. En outre, au moins 55 personnes ont été exécutées au cours des 26 premiers jours de 2023, selon Iran Human Rights.