L'Iran ouvre un terminal d'exportation de pétrole contournant le détroit d'Ormuz
L'Iran a annoncé l'ouverture de son premier terminal pétrolier dans le golfe d'Oman, ce qui permettra au pays perse d'éviter d'utiliser la route maritime du détroit d'Ormuz, source de tensions régionales depuis des décennies. Le nouveau terminal est situé près du port de Jask, dans le golfe d'Oman, juste au sud du détroit d'Ormuz, ce qui permet aux navires à destination de la mer d'Arabie de contourner cette voie étroite.
Le président iranien Hassan Rohani a rendu la nouvelle publique lors d'un discours télévisé, notant que "c'est un geste stratégique et une étape importante pour l'Iran. Elle assurera la continuité de nos exportations de pétrole". La République islamique avait jusqu'à présent utilisé comme principale installation d'exportation le terminal du port de Kharg, dans le détroit d'Ormuz, une voie navigable de moins de 40 kilomètres (25 miles) à son point le plus étroit.
"Nous avions un seul terminal et s'il y avait un problème, nos exportations de pétrole seraient coupées", a reconnu Rohani, ajoutant que "c'est un moment historique pour la nation iranienne."" La première cargaison de 100 tonnes de pétrole est chargée en dehors du détroit d'Ormuz. Cela prouve l'échec des sanctions américaines", a souligné le président iranien. Le projet a été inauguré hier lors d'un événement auquel ont assisté Hassan Rohani et de hauts responsables du ministère du pétrole.
Ce terminal représente une avancée majeure pour la région, car la plupart des producteurs de pétrole du monde étaient contraints de traverser le détroit d'Ormuz avec d'énormes pétroliers. La construction consiste en un oléoduc de 1 000 kilomètres qui transporte le pétrole depuis l'ancienne station de pompage de Goureh, dans le sud-ouest de l'Iran, et s'étend autour du golfe Persique en traversant trois provinces du sud pour atteindre Khask.
M. Rohani a estimé la valeur du nouveau projet, qui, selon les médias iraniens, est en cours depuis environ deux ans, à 2 milliards de dollars. Quelque 250 entreprises iraniennes ont également contribué aux travaux de construction et d'ingénierie d'un projet qui permettra aux pétroliers de gagner plusieurs jours de navigation dans le golfe Persique. Le ministre du pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a déclaré que le nouveau terminal de Jask commence avec 300 000 barils par jour (bpj) d'exportations de brut, mais a insisté sur le fait que l'objectif d'un million de bpj sera atteint en mars, une fois la troisième et dernière phase du projet achevée.
L'Iran cherche à contourner les sanctions internationales sur les exportations de pétrole et à éviter le détroit d'Ormuz, qui a été le théâtre de multiples affrontements entre la République islamique et les États-Unis, qui ont plusieurs navires de guerre dans la zone. L'Iran cherche également à diversifier ses exportations de pétrole vers des pays comme la Chine et l'Inde, car cette nouvelle route offre un accès plus direct.
