L'italien Eni va investir environ 20 milliards de dollars dans la région du Golfe
La société italienne Eni a annoncé qu'elle allait investir 20 milliards de dollars dans le Golfe au cours des cinq à six prochaines années. "Le Golfe reste une zone stratégique pour le groupe énergétique italien", a déclaré Claudio Descalzi, directeur général de la société. M. Descalzi a également déclaré que l'un des objectifs de ce projet est d'investir dans la transition énergétique.
En raison des causes du changement climatique et de la pression des organisations environnementales, Eni, comme d'autres compagnies pétrolières, a entamé un processus de décarbonisation. "Eni est tournée vers l'innovation technologique, mais avec pragmatisme. Il ne sert à rien d'innover et d'investir dans les nouvelles technologies s'il existe encore un système médiéval qui ne permet pas d'appliquer les efforts de décarbonisation", a expliqué récemment M. Descalzi lors d'une réunion sur la transition énergétique.
Au début de l'année, Eni a également annoncé des changements dans ses activités pour atteindre ses objectifs de décarbonisation. L'entreprise italienne s'est engagée à décarboniser entièrement ses produits et ses processus d'ici à 2050. Pour y parvenir, la société a commencé en avril à envisager de scinder ses opérations pétrolières au Moyen-Orient et en Afrique de l'Ouest en de nouvelles entreprises afin de réduire sa dette, qui a atteint 32,2 milliards de dollars l'année dernière, et de financer sa transition vers une énergie à faible émission de carbone.
Eni est le plus grand producteur étranger de pétrole et de gaz en Afrique, avec des projets majeurs au Nigeria, au Congo et en Angola. Elle possède également d'importants sites de production en Égypte, en Libye et en Algérie. En outre, la compagnie pétrolière italienne a rapidement établi sa présence dans la région du Golfe, car elle cherche à stimuler sa croissance en Asie.
"Le Moyen-Orient, en particulier le Golfe, jouera un rôle de plus en plus important dans la stratégie d'Eni", a déclaré Labo Pestelli, directeur des relations publiques de la société. M. Pestelli a estimé que le Golfe était "l'endroit idéal" pour les opérations de la société, car il contient "50 % des réserves d'énergie conventionnelle qui peuvent être exploitées au moindre coût". Il a également noté que dans ce domaine, "il y a beaucoup de nouvelles idées et de nouvelles technologies pour la production d'énergie renouvelable et pour la construction de villes intelligentes". Dubaï et Abu Dhabi sont en tête de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord dans le classement des villes intelligentes établi par le Smart City Index. Les deux villes affichent des performances supérieures à celles des principales métropoles asiatiques telles que Tokyo, Shanghai et Séoul.
Selon des sources du secteur de l'énergie, Eni pourrait coopérer avec des partenaires en Afrique, au Moyen-Orient et en Extrême-Orient pour atteindre ses objectifs. La compagnie pétrolière italienne a été en pourparlers avec le britannique BP et le français Total, suite à sa campagne gazière en Norvège en 2019, où elle s'est associée à Hitch Vision pour créer une coentreprise, Far Energy. Ce plan s'est avéré très rentable pour Eni et ses bénéfices ont atteint près de 1,53 milliard de dollars.
En août dernier, dans le cadre de son plan de transactions énergétiques, Eni a acquis Be Power, le deuxième opérateur italien de recharge de véhicules électriques. "Avec l'acquisition de Be Power, Eni prend une position de premier plan sur un marché au cœur de la stratégie de transition énergétique de l'Union européenne", a déclaré M. Descalzi. "Nous continuons sur la voie qui nous mènera à devenir un leader dans la production et la commercialisation de produits entièrement décarbonés", a ajouté le directeur d'Eni.
