La lutte contre la maladie COVID-19 peut entraîner d'autres risques pour la santé

L'OMS craint jusqu'à 769 000 décès dus au paludisme cette année en Afrique subsaharienne

photo_camera AFP/OLYMPIA DE MAISMONT - Une femme et son bébé se rendent à une consultation médicale pour le paludisme au centre de santé Barkuitenga à Ziniare, au nord-est de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou

La concentration des efforts de santé publique sur la lutte contre la pandémie de coronavirus menace de déclencher d'autres urgences médicales en Afrique subsaharienne, où jusqu'à 769 000 personnes pourraient mourir du paludisme cette année, un nombre sans précédent en deux décennies, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Lors de la Journée mondiale du paludisme, le 25 avril, l'agence, en collaboration avec d'autres partenaires, a souligné l'importance de maintenir les mesures de prévention et de soins du paludisme dans une région qui souffre de plus de neuf cas de paludisme sur dix dans le monde. Plus des deux tiers des décès sont des enfants de moins de cinq ans.

L'OMS s'est inquiétée des retards dans les campagnes de distribution de moustiquaires et d'accès aux médicaments antipaludiques, dans un rapport qui analyse les mesures suivies par 41 pays et esquisse neuf scénarios possibles. 

Dans le pire des cas, qui prévoit la suspension de tous les programmes de distribution de moustiquaires et une baisse de 75 % de l'accès aux médicaments, quelque 769 000 personnes mourraient du paludisme cette année en Afrique subsaharienne. Ce chiffre, s'il est confirmé, serait le double du nombre de décès en 2018. 

L'OMS a insisté pour que la « fenêtre d'opportunité » du nombre encore faible d'infections à coronavirus en Afrique soit utilisée de manière à « minimiser » l'impact sur les programmes de prévention du paludisme. 

En fait, elle a appelé à « accélérer » les campagnes de lutte contre le paludisme et en tout cas à maintenir les thérapies pour les femmes enceintes et les enfants. En outre, il a rappelé qu'un diagnostic rapide est « essentiel » pour éviter que les cas bénins ne s'aggravent et ne mettent la vie du patient en danger.

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