L'organisation des pays producteurs de pétrole n'augmentera sa production que de 100 000 barils par jour d'ici septembre

L'OPEP+ décrète la plus petite augmentation de son histoire en pleine crise énergétique

photo_camera REUTERS/AHMED YOSRI - Photo d'archive, 12e symposium OPEP-AIE sur les perspectives énergétiques à Riyad, en Arabie saoudite

L'alliance OPEP+ a convenu mercredi d'ajouter 100 000 barils de pétrole brut par jour le mois prochain à son offre actuelle de pétrole, ne répondant ainsi que symboliquement à la pression exercée par les États-Unis et l'UE pour rendre l'énergie moins chère, avec l'argument que la capacité de produire davantage de brut est limitée. 

"La disponibilité très limitée" de la capacité de pomper plus de brut dans un court laps de temps "exige qu'elle soit utilisée avec une grande prudence", a souligné aujourd'hui l'OPEP+, dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie, dans une note publiée à l'issue de sa téléconférence mensuelle sur le site internet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). 

Le texte fait référence à ce qu'on appelle la "capacité de réserve", qu'ils considèrent comme nécessaire pour répondre à des ruptures d'approvisionnement imprévues.

OPEP

Après avoir "pris note de l'évolution dynamique et rapide des fondamentaux du marché pétrolier", il a été décidé "d'ajuster à la hausse de 0,1 million de barils par jour (mbd) le niveau de production" des pays membres de l'alliance, ajoute-t-il. 

En conséquence, le 1er septembre, le quota de pompage total des 20 pays participant à l'engagement de limiter la production (tous sauf le Venezuela, l'Iran et la Libye) passera à 43,955 mbd, contre 43,855 mbd actuellement. 

Avec cette augmentation minime de l'offre, la plus faible en 62 ans d'histoire de l'OPEP, l'alliance répond en fait à la forte pression exercée par les États-Unis et l'Union européenne (UE) pour ouvrir davantage les robinets afin de rendre l'énergie moins chère et de freiner l'inflation. 

La réunion télématique d'aujourd'hui était la première depuis que le président américain Joe Biden s'est rendu en Arabie saoudite à la mi-juillet pour demander personnellement des barils supplémentaires.

OPEP

Mais les analystes excluent que cette hausse symbolique ait un quelconque impact sur les "prix du pétrole", actuellement autour de 100 dollars le baril, dans un contexte de tensions créées par l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les sanctions occidentales contre le Kremlin. 

Avec la décision d'aujourd'hui, l'Arabie saoudite et le reste de l'OPEP ont effectivement réaffirmé leur alliance pétrolière avec la Russie, conclue il y a six ans pour faire face à la baisse du prix du pétrole brut causée par le boom du pétrole de schiste aux États-Unis. 

Les ministres ont souligné "la valeur et l'importance du maintien du consensus, essentiel à la cohésion interne" du groupe, et ont fixé leur prochaine téléconférence au 5 septembre.

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