En ce qui concerne le conflit au Tigré

L'Union africaine va enquêter sur les violations des droits de l'homme en Éthiopie

PHOTO/AP - Abrahaley Minasbo, 22 ans, survivant du Tigré, originaire de Mai-Kadra, en Éthiopie, montre ses blessures à la machette

L'Union africaine a lancé une commission d'enquête sur le conflit au Tigré, une région du nord de l'Éthiopie contre laquelle le gouvernement fédéral maintient depuis début novembre une offensive armée dans laquelle de nombreuses violations des droits de l'homme ont été documentées.

"La commission d'enquête a pour mandat, entre autres, d'enquêter sur les violations du droit humanitaire et du droit international des droits de l'homme, et de recueillir toutes les informations pertinentes afin de déterminer si les allégations constituent des violations graves et flagrantes des droits de l'homme", peut-on lire dans un communiqué publié tard mercredi.

Atalayar_Etiopía conflicto Tigray

Selon l'UA en mars, la création de la commission - qui travaillera pendant trois mois avant d'être renouvelée - est le résultat d'une proposition du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), un organe chargé d'enquêter sur les violations des droits de l'homme mais qui n'a aucun pouvoir contraignant sur les États pour mettre en œuvre ses décisions, sera chargée de l'enquête.

Après que l'organisme panafricain ait appelé à une cessation des hostilités en novembre et envoyé des envoyés spéciaux en Éthiopie pour servir de médiateurs - ce qu'Addis-Abeba a rejeté - le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a montré son soutien au gouvernement éthiopien fin décembre, lorsqu'il a assuré que ses actions militaires dans le Tigré étaient "légitimes".

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Depuis lors, l'organisme basé à Addis-Abeba a maintenu un silence retentissant sur le conflit, ce qui fait douter de l'impartialité de cette enquête.

Le rédacteur en chef du journal éthiopien local Addis Standard, Tsedale Lemma, a déclaré dans une interview accordée à Efe cette semaine que l'UA "s'est clairement alignée sur le gouvernement éthiopien et n'a fait aucune autre déclaration depuis lors, pas même sur l'accès humanitaire".

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a averti début mars que les éléments de preuve recueillis dans la région éthiopienne laissent présager des "crimes de guerre et des crimes contre l'humanité".

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Le 25 mars, le HCDH et la Commission éthiopienne des droits de l'homme (CEDH) ont annoncé qu'ils allaient mener une enquête conjointe sur les violations des droits de l'homme et les abus qui auraient été commis par toutes les parties dans la région éthiopienne.

Des experts et des organisations ont mis en doute l'impartialité de cette enquête en raison de la présence de la CEDH, un organe qui fonctionne de manière autonome mais qui est nommé par le Parlement éthiopien.

Les organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé des violences aveugles et des atrocités commises contre la population civile du Tigré, dont plus d'un millier de cas documentés de violences sexuelles, bien que le chiffre réel puisse être beaucoup plus élevé.

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Le conflit en Éthiopie a éclaté le 4 novembre après que le gouvernement central a attaqué le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), le parti qui dirigeait la région jusqu'alors, en représailles à une attaque antérieure présumée des forces tigréennes contre une base de l'armée fédérale.

Depuis lors, des milliers de personnes ont été tuées, près de deux millions ont été déplacées à l'intérieur de la région et au moins 75 000 Éthiopiens ont fui vers le Soudan voisin, qui borde le Tigré, selon des chiffres officiels. 

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