Le président français exhorte les membres de l'OTAN à s'engager sur des valeurs et l'on peut en déduire un message supposé à la nation présidée par Recep Tayyip Erdogan

Macron et un possible avertissement voilé à la Turquie

AFP/YOAN VALAT - Le président français Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que les dirigeants des pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) doivent s'engager sans équivoque à respecter les valeurs et les règles de l'Alliance atlantique avant le sommet de l'OTAN du mois prochain.

Cet éventuel avertissement pourrait être un message voilé à la Turquie en raison des récentes actions du pays eurasien concernant sa position au sein de l'alliance militaire occidentale, notamment en raison de l'expansionnisme turc dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et des rapprochements militaires avec la Russie, un rival politique de l'Alliance atlantique, avec des opérations telles que l'acquisition du système russe de défense antiaérienne S-400, une situation qui a mis les États-Unis mal à l'aise en raison de la possible coopération en matière de renseignement militaire avec la nation russe de la part de la Turquie, qui possède l'une des armées les plus importantes et les plus puissantes de l'OTAN. La coopération turco-russe a conduit les États-Unis à exclure le pays dirigé par Recep Tayyip Erdogan du programme de chasseurs F-35. 

À cet égard, on se souvient encore des célèbres déclarations d'Emmanuel Macron embarrassant l'OTAN juste avant le dernier sommet de décembre 2019, lorsqu'il a déploré la "mort cérébrale" de l'Alliance atlantique, en raison d'un prétendu manque de leadership américain sous l'ancien président Donald Trump et des opérations militaires indépendantes de la Turquie dans des pays comme la Syrie ou la Libye. 

S'adressant aux journalistes à Paris vendredi aux côtés du secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, M. Macron a déclaré que les dirigeants, y compris le nouveau président américain Joe Biden, devraient discuter ouvertement de la "cohésion" au sein de l'OTAN lors de leur sommet du 14 juin à Bruxelles. "Cela signifie être clair entre nous sur les valeurs, les principes et les règles qui sous-tendent notre alliance", a déclaré Macron, dans des propos repris par l'AP.

S'adressant aux journalistes à Paris aux côtés de Jens Stoltenberg, M. Macron a déclaré que le prochain sommet de l'Alliance atlantique en juin "doit apporter une clarification politique" sur son rôle et ses "priorités stratégiques."

El presidente francés, Emmanuel Macron, a la derecha, y el secretario general de la OTAN, Jens Stoltenberg, durante una conferencia de prensa conjunta en el palacio del Elíseo, el 28 de noviembre de 2019 en París.

"Nous voulons revitaliser l'alliance et, pour cela, nous avons besoin de clarification, de cohésion et de responsabilité", a-t-il déclaré, ajoutant que les partenaires doivent être clairs sur les "valeurs, principes et règles" qui régissent l'organisation. Ce commentaire pourrait être interprété comme un message clair à la Turquie, une nation critiquée par le président français et d'autres dirigeants de l'OTAN pour son intervention militaire unilatérale sans préavis à ses partenaires. 

"La solidarité entre alliés n'est pas simplement un mot qui peut signifier n'importe quoi à n'importe quel moment. Elle implique des devoirs, des responsabilités les uns envers les autres. Elle implique que chaque allié s'engage à respecter le droit international et des règles de conduite claires", a déclaré M. Macron.

Le président français a déclaré qu'il était important que les pays ne se concentrent pas "sur des intérêts nationaux qui sont contradictoires avec la sécurité d'autres alliés, comme cela a été le cas ces dernières années en Syrie, en Méditerranée orientale, en Libye, dans le Caucase." Il a également évoqué "l'interopérabilité des armements, qui est absolument fondamentale dans l'OTAN".

Macron n'a pas fait expressément référence à la Turquie, mais le pays présidé par Recep Tayyip Erdogan a été pointé du doigt par de nombreux médias et analystes pour sa politique expansionniste, intervenant dans les guerres civiles en Libye et en Syrie et menant des explorations énergétiques dans les eaux de la Méditerranée orientale, dénoncées par la Grèce, Chypre et l'Union européenne elle-même pour avoir violé les frontières maritimes des autres. 

Recep Tayyip Erdogan y Emmanuel Macron

Pour sa part, Jens Stoltenberg a seulement déclaré que les dirigeants allaient "renforcer notre unité et notre solidarité" à l'avenir. "Cela signifie qu'il faut se consulter davantage au sein de l'OTAN sur toutes les questions qui touchent à notre sécurité, réaffirmer nos valeurs fondamentales et renforcer notre engagement en faveur de la défense collective, y compris par des investissements plus importants", a déclaré le secrétaire général de l'OTAN.

Le président français Emmanuel Macron a apparemment changé d'avis sur l'OTAN, l'alliance militaire nord-atlantique qu'il avait qualifiée de "mort cérébrale" en 2019.

Macron a insisté jeudi sur le fait que la France cherchait à "revitaliser" son alliance avec l'OTAN, toujours avec un appel direct à la réforme, mais loin des plaintes en 2019 selon lesquelles l'alliance était presque "en état de mort cérébrale". Dans cette veine, Macron a déclaré cette année-là au média The Economist que "ce que nous vivons actuellement est la mort cérébrale de l'OTAN." 

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