Macron soutient la restructuration de la dette de l'Argentine : "La France est à ses côtés"
La tournée internationale effectuée par le président argentin, Alberto Fernández, dans le but de gagner le soutien des différents dirigeants européens, arrive en France. Après avoir déjà rencontré au Portugal, le Premier ministre António Costa, et en Espagne, le président Pedro Sánchez, il a ajouté à son parcours une troisième journée où il a rencontré le président français Emmanuel Macron.
Lors de sa visite en France, les deux chefs d'État ont partagé leurs impressions concernant le problème de la dette auprès du Fonds monétaire international (FMI) et les engagements du pays argentin auprès du Club de Paris. "Nous voulons que l'Argentine parvienne à un accord avec le FMI sur un programme visant à rétablir sa stabilité macroéconomique. Je sais quels efforts vous faites, Monsieur le Président. La France est à vos côtés", a déclaré Macron dans une déclaration commune avec Mme Fernandez au palais de l'Élysée à Paris.
Le président français a publiquement remercié la France pour son soutien. "Je vous remercie pour votre soutien dans les négociations avec le Club de Paris et le FMI. Il est gratifiant que la France reconnaisse nos efforts et que nous puissions compter sur son soutien total", a-t-il déclaré sur le réseau social Twitter.
Ces dernières années, l'Argentine a été plongée dans une situation économique complexe en raison de la dette élevée de la nation, évaluée à 335,582 millions de dollars en décembre 2020, selon les données du ministère des Finances. Face à cette situation, le gouvernement du pays sud-américain tente de mener à bien un processus de renégociation avec les créanciers.
Pendant le mandat de Mauricio Macri, l'Argentine a contracté une dette auprès du Fonds monétaire international estimée à 45 milliards de dollars et celle du Club de Paris à environ 2 milliards. Pour cela, elle s'est appuyée sur l'élaboration d'un plan d'action pour faire face aux investissements et aux problèmes économiques découlant de la dévaluation du peso argentin suite aux difficultés présentées par l'exportation de soja face à une longue période de sécheresse.
Le pays d'Amérique du Sud a fait défaut en mai dernier, pour la deuxième fois en deux décennies, au paiement des intérêts de sa dette, mais a réussi à restructurer ses paiements.
Toutefois, le président Alberto Fernandez a reconnu la lourde charge que cela représente pour l'économie du pays : "La question n'est pas de ne pas payer, mais d'obtenir un accord qui nous permette de maintenir le plan économique que nous avons, de développement et de croissance, sans oublier les 40% de la population qui se trouvent sous le seuil de pauvreté", a-t-il déclaré à C5N en mars.
Dans ses négociations, le gouvernement de M. Fernández entend accepter des facilités de paiement pour les dix prochaines années, conditionnées par une période de grâce de quatre ans qui permettra au pays de se redresser. Pour sa part, le FMI défend l'accord actuel établi selon la modalité "stand by", selon laquelle la nation argentine doit payer 3,5 milliards de dollars en 2021, 18 milliards de dollars supplémentaires en 2022 et 19 milliards de dollars en 2023.
Le président argentin, avec le ministre de l'économie, Martin Guzman, continuera à essayer de négocier la restructuration de l'accord avec le Fonds monétaire international et tentera de reporter les échéances avec le Club de Paris.
La tournée européenne se poursuivra en Italie, où le président rencontrera Sergio Mattarella, son homologue italien, et Mario Draghi, président du Conseil des ministres. En outre, ce jeudi est prévue une audience privée avec le pape François, qui assistera à son compatriote au Vatican.