L'ancien ministre italien de l'intérieur et chef du parti d'extrême droite de la Ligue du Nord est accusé d'avoir enlevé des migrants dans l'affaire Open Arms

Matteo Salvini sera jugé pour avoir empêché le débarquement de 147 migrants 

AFP/FILIPPO MONTEFORTE - Matteo Salvini

Matteo Salvini a été accusé par le parquet de Palerme d'avoir bloqué un bateau de l'ONG Open Arms qui comptait débarquer en Sicile durant l'été 2019. Le leader de la Ligue du Nord sera jugé pour avoir séquestré les migrants à bord, près de 150 personnes, pendant plus de 20 jours. "Je vais vraiment être jugé pour ça, pour avoir défendu mon pays ? Eh bien, je vais y aller la tête haute. L'Italie d'abord. Toujours", a tweeté Salvini peu après avoir appris le verdict du juge Lorenzo Janelli du tribunal de Palerme. Selon les médias italiens, le procès débutera le 15 septembre. Salvini a également un procès en cours à Catane, dans le sud de la Sicile. L'affaire est très similaire, puisqu'il est accusé d'avoir bloqué un navire des garde-côtes italiens avec 131 migrants à bord en juillet 2019. "Il s'agit davantage d'une décision politique que d'une décision judiciaire", a déclaré Salvini aux journalistes. L'homme politique populiste risque jusqu'à 15 ans de prison. 

En revanche, l'ONG espagnole s'est félicitée de la décision du juge. " Salvini au procès accusé d'enlèvement de personnes et d'omission. Nous sommes heureux pour toutes les personnes que nous avons sauvées lors de cette mission et pour toutes les personnes vulnérables sauvées jusqu'à présent dans la mer de la honte", a-t-il déclaré sur Twitter. Selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20 000 personnes ont perdu la vie en Méditerranée depuis 2013. En 2019, l'année où Salvini a laissé 147 migrants échoués en mer, une personne sur 33 ayant tenté de traverser la Méditerranée est morte, selon l'OIM. Toutefois, l'organisation souligne que ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car il faut tenir compte des "bateaux fantômes" qui ont disparu, où l'on estime que 413 personnes sont mortes sans que leur décès ait été vérifié. 

AP/JAVIER FERGO  -   La embarcación Open Arms, de la ONG española Pro Activa Open Arms, en un rescate en el mar de Alborán

L'affaire remonte à août 2019. Au cours de cet été, des milliers de personnes ont tenté de rejoindre les côtes italiennes, mais Salvini, qui était alors ministre de l'intérieur, les en a empêchées. Le bateau pour lequel il doit être jugé a été bloqué pendant plus de 20 jours. Finalement, le ministère public a autorisé le bateau à accoster à Lampedusa, bien qu'il ne reste que 83 migrants, les autres ayant été évacués au préalable et d'autres ayant sauté à la mer pour rejoindre la côte à la nage. Cependant, ce bateau n'est que l'un des nombreux bateaux que Salvini a laissé échouer en mer pendant l'été 2019. Certaines organisations, comme l'ONG italienne Mediterranea, ont défié les ordres de l'ex-ministre et débarqué sans autorisation dans les ports du pays. Ces organisations ont justifié leur débarquement par les conditions inhumaines auxquelles sont confrontés les migrants sur les bateaux. Au lieu de cela, Salvini a accusé ces ONG d'être "complices des trafiquants d'êtres humains". Un autre cas très médiatisé est celui du capitaine Carola Rackete de l'ONG allemande Sea Watch. Le capitaine est entré dans le port de Lampedusa sans autorisation avec 40 personnes à bord, tout en entrant en collision avec une patrouille italienne qui tentait d'empêcher le débarquement. Mme Rackete a passé plusieurs jours en résidence surveillée jusqu'à ce que le juge d'instruction la libère, estimant qu'elle avait agi correctement.

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