Le roi du Maroc axe son discours sur la crise de l'eau et la gestion des investissements du royaume

Mohammed VI: “Debemos redoblar nuestros esfuerzos por lograr una utilización racional y responsable del agua”

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Mohammed VI, accompagné du prince héritier Moulay El Hassan, s'est adressé vendredi au Parlement à l'occasion de l'ouverture de la première session de la deuxième année législative de la onzième législature. Le roi du Maroc a voulu mettre l'accent sur deux aspects fondamentaux qui marquent le présent et l'avenir du royaume alaouite, à savoir la crise de l'eau et la gestion des investissements du pays. Selon le monarque, "le problème de la gestion des ressources en eau est urgent, d'autant plus que le Maroc traverse une période difficile de sécheresse".

Tout au long de son discours, il a souligné diverses initiatives telles que le lancement du Programme national prioritaire pour l'eau 2020-2027, et la construction de 70 réservoirs, dont 50 sont déjà achevés et 20 sont en cours. Toutefois, même si ces projets sont en cours, Mohammed VI a souligné l'importance de la responsabilité de la population dans ce domaine : "Nous vous invitons à considérer sérieusement le problème de l'eau sous tous ses aspects, notamment en mettant fin à toute forme de gaspillage, d'abus et d'utilisation irresponsable de cet élément vital".

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Le Roi du Maroc a également souligné l'intention du Royaume de continuer à accroître ses efforts pour améliorer les infrastructures du pays, assurant qu'"il est essentiel de lancer des programmes et des initiatives plus ambitieux, en tirant parti des innovations et des technologies modernes". Dans cette deuxième tâche, qui, selon le monarque, est axée sur l'investissement, il a dit "s'engager en faveur de l'investissement productif en tant que levier fondamental pour relancer l'économie nationale et réaliser l'incorporation du Maroc dans des secteurs porteurs qui génèrent des opportunités d'emploi pour les jeunes et des sources de financement pour les différents programmes sociaux et de développement".

Il a également souligné que, malgré les efforts déployés par le Maroc, les résultats indiquent que le royaume doit encore progresser, raison pour laquelle il préconise "d'insister, une fois de plus, sur la nécessité de mettre pleinement en œuvre la Charte de la décentralisation administrative, ainsi que la simplification et la numérisation des procédures, la facilitation de l'accès à la propriété et aux énergies vertes". Il a conclu en disant qu'ils avaient donné leurs indications au gouvernement pour "traduire les engagements des différentes parties en un pacte national pour l'investissement", qui vise à "mobiliser 550 millions de dirhams d'investissements, ainsi que la création de 500 000 emplois entre 2022 et 2026".

Texte intégral du discours du Roi Mohammed VI au Parlement :

"Loué soit Dieu, prière et salutations sur l'envoyé de notre Seigneur Dieu, sa famille et ses compagnons,

Respectables Mesdames et Messieurs les parlementaires,

L'ouverture du Parlement n'est pas seulement une occasion constitutionnelle pour la reprise de la rencontre avec les représentants de la Nation, mais nous y voyons un rendez-vous annuel important pour évoquer les grandes questions qui concernent la Nation, notamment celles qui ont un caractère prioritaire.

À cette occasion, il nous a semblé opportun de concentrer notre attention sur deux questions majeures :

Tout d'abord, il y a la question de l'eau, avec tous les défis, urgents et à venir.

Deuxièmement, il s'agit d'apporter un changement qualitatif dans le domaine de la promotion des investissements.
Mesdames et messieurs,

Dieu le Très-Haut dit : "De l'eau Nous avons fait toute chose vivante" (Saint Alcoran).

En effet, l'eau est source de vie ; elle est également un élément fondamental pour le fonctionnement du développement, tout comme elle est indispensable à tous les projets et secteurs productifs.

La question de la gestion des ressources en eau est donc urgente, d'autant plus que le Maroc traverse une période difficile de sécheresse, la plus aiguë depuis plus de trois décennies.

Nous prions le Tout-Puissant de bénir notre pays avec une pluie bénéfique.

Pour faire face à cette situation, nous avons pris une série de mesures préventives depuis février dernier, dans le cadre du Plan de lutte contre les effets de la sécheresse, pour assurer la disponibilité de l'eau potable, pour aider les agriculteurs et pour protéger le bétail.

Conscients du caractère structurel de ce phénomène dans notre pays, nous sommes pleinement conscients de l'importance de la question de l'eau sous tous ses aspects.

À cet égard, nous avons consacré plusieurs séances de travail à cette question, qui ont abouti à l'élaboration du Programme national prioritaire pour l'eau 2020-2027.

De plus, depuis notre accession au trône, nous avons œuvré pour poursuivre la construction de réservoirs. Dans ce contexte, nous avons pu construire plus de 50 barrages de grande et moyenne taille, en plus de 20 qui sont en cours d'achèvement.

En effet, quel que soit le volume des précipitations dans les années à venir, nous ne manquerons pas d'accélérer la mise en œuvre des projets inclus dans ce programme, dans toutes les régions du Royaume.

Nous faisons ici référence à la construction des réservoirs prévus, à l'interconnexion des réseaux d'eau et aux usines de dessalement de l'eau de mer, ainsi qu'à la consolidation d'une nette tendance à l'économie d'eau, notamment dans le domaine de l'irrigation.

Mesdames et messieurs,

Le problème de la sécheresse et du manque d'eau n'est pas propre au Maroc, mais est devenu un phénomène universel qui est de plus en plus aggravé par le changement climatique.

La situation actuelle des ressources en eau nous interpelle tous : le gouvernement, les institutions et les citoyens, exigeant ouverture et responsabilité dans la manière dont nous la traitons et dont nous remédions à ses faiblesses.

Le Maroc connaît une situation de stress hydrique structurel. En effet, tous les problèmes ne peuvent être résolus uniquement par la construction de structures hydrauliques planifiées, aussi importantes et nécessaires soient-elles.

Pour ces raisons, nous appelons à une prise en compte sérieuse du problème de l'eau sous tous ses aspects, notamment en mettant fin à toutes les formes de gaspillage, d'abus et d'utilisation irresponsable de cet élément vital.

À cet égard, la question de l'eau ne doit pas être un sujet de querelles politiques ou un motif d'exacerbation des tensions sociales.

En tant que Marocains, nous devons redoubler d'efforts pour parvenir à une utilisation rationnelle et responsable de l'eau, ce qui nécessite un véritable changement de comportement vis-à-vis de cet élément vital. Les administrations et les services publics doivent montrer l'exemple dans ce domaine.

Nous devons également travailler à une gestion exemplaire de la demande, parallèlement à ce qui est fait dans le domaine de la mobilisation des ressources en eau.

A moyen terme, nous devons consolider notre politique volontariste dans le domaine de l'eau en rattrapant notre retard.

Le devoir de responsabilité impose désormais d'adopter des choix durables et complémentaires, dans un esprit de solidarité et d'efficacité, dans le cadre du nouveau Plan National de l'Eau, à la mise en œuvre duquel nous vous invitons à participer.

Dans ce contexte, nous souhaitons souligner quelques orientations fondamentales :

Premièrement, il est essentiel de lancer des programmes et des initiatives plus ambitieux, en tirant parti des innovations et des technologies modernes dans le domaine des économies d'eau et de la réutilisation des eaux usées.

Ensuite, une attention particulière doit être accordée à la rationalisation de l'utilisation des eaux souterraines et à la préservation des nappes phréatiques en luttant contre le phénomène du pompage illégal de l'eau et la prolifération des puits anarchiques.

Troisièmement : réaffirmer que la politique de l'eau n'est pas une simple politique sectorielle, mais une préoccupation transversale qui touche de nombreux secteurs, ce qui nécessite une mise à jour permanente des stratégies sectorielles à la lumière de la pression sur les ressources en eau et de leur évolution future.

Quatrièmement : la nécessité de prendre en compte le coût réel des ressources en eau à chaque étape de leur développement, avec tout ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation, ainsi que les aspects liés à ce coût.

Mesdames et messieurs,

Le deuxième axe de ce discours concerne la question des investissements, qui bénéficie de toute notre attention.

Aujourd'hui, nous nous engageons en faveur de l'investissement productif en tant que levier fondamental pour relancer l'économie nationale et amener le Maroc vers des secteurs porteurs, générateurs d'opportunités d'emploi pour les jeunes et sources de financement de divers programmes sociaux et de développement.

À cet égard, nous espérons que la nouvelle Charte de l'investissement donnera un élan tangible au Maroc pour attirer les investissements privés, tant nationaux qu'étrangers.

À cette fin, il convient de lever les obstacles qui continuent d'entraver la réalisation d'un véritable coup de fouet national à l'investissement, à tous les niveaux.

À cet égard, les centres régionaux d'investissement sont appelés à superviser l'ensemble de l'opération d'investissement à tous les stades, en augmentant leur efficacité et en améliorant la qualité de leurs services, ainsi qu'en accompagnant et en conseillant les entrepreneurs jusqu'à la concrétisation de leurs projets.

Ces centres, en revanche, doivent être soutenus par toutes les parties prenantes, que ce soit au niveau central ou régional.

En ce qui concerne le climat des affaires, je dois dire que les réformes structurelles que nous avons menées ont contribué à améliorer l'image et la position du Maroc dans ce domaine.

Toutefois, les résultats obtenus exigent des efforts supplémentaires pour libérer toutes les énergies et tous les potentiels nationaux, ainsi que pour stimuler l'initiative privée et attirer davantage d'investissements étrangers.

Dans ce contexte, nous souhaitons insister, une fois de plus, sur la nécessité de mettre pleinement en œuvre la Charte de déconcentration administrative, ainsi que la simplification et la numérisation des procédures, la facilitation de l'accès à la propriété et aux énergies vertes, en plus du soutien financier aux porteurs de projets.

Afin de renforcer la confiance des investisseurs dans notre pays en tant que destination pour les investissements productifs, nous appelons à renforcer les fondements de la concurrence loyale et à mettre en œuvre l'arbitrage et la médiation pour régler les différends qui peuvent survenir dans ce domaine.

L'investissement étant un sujet de préoccupation pour toutes les institutions et le secteur privé, nous insistons sur la nécessité de mobiliser tout le monde, dans un esprit de responsabilité, pour promouvoir ce secteur, qui est crucial pour le progrès du pays.

L'objectif stratégique n'est autre que de permettre au secteur privé de prendre la place qui lui revient dans le domaine de l'investissement en tant que véritable moteur de l'économie nationale.

Les entreprises marocaines et leurs organisations nationales, régionales et sectorielles sont donc appelées à jouer un rôle de levier pour l'investissement et le leadership dans l'entrepreneuriat.

De même, le secteur bancaire et financier national est appelé à soutenir et à financer la nouvelle génération d'investisseurs et d'entrepreneurs, notamment les jeunes et les PME.

Dans ce contexte, nous souhaitons renouveler notre invitation à accorder une attention particulière aux investissements et aux initiatives des membres de la communauté marocaine vivant à l'étranger.

Afin d'atteindre les objectifs fixés, Nous avons donné Nos directives au gouvernement, en collaboration avec les secteurs privé et bancaire, pour traduire les engagements des différentes parties en un pacte national pour l'investissement.

Ce dernier vise à mobiliser 550 millions de dirhams d'investissement et à créer 500 000 emplois entre 2022 et 2026.

Mesdames et messieurs,

Vous connaissez tous le rôle de l'institution parlementaire, dans les domaines de la législation, de l'évaluation et du contrôle, pour promouvoir l'eau et les questions d'investissement, ainsi que les différentes questions et problèmes qui occupent la nation et ses citoyens.

Que Dieu vous protège, vous devez être à la hauteur de la grande responsabilité nationale que vous assumez, surtout dans les circonstances nationales et les changements mondiaux actuels.

Pour conclure, rien de mieux que les paroles de Dieu le Très-Haut qui a dit : "Il a fait descendre du ciel une eau par laquelle il a fait naître des fruits pour votre subsistance". (Saint Alcoran).

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