La question sahraouie et l'installation de bases militaires par les deux pays à proximité de la frontière continuent de peser sur les relations entre Rabat et Alger

Nasser Bourita habla sobre las relaciones entre Argelia y Marruecos: “No son demasiado buenas”

photo_camera PHOTO/REUTERS - Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères du Royaume du Maroc

Depuis plus de 20 ans, il ne se passe pas un jour sans que la presse algérienne et marocaine ne parle de la question de la frontière algéro-marocaine. Entre Alger et Rabat, une lutte acharnée persiste qui s'affronte sur la scène diplomatique autour de la question du Sahara, enclave marocaine occupée par l'Espagne jusqu'en 1975 et, depuis son chômage, objet de disputes entre les séparatistes du Polisario, soutenus par l'Algérie, et le Maroc.

Au cours des derniers mois, plusieurs projets liés au secteur de l'armement marocain, ainsi que l'établissement d'une base militaire algérienne près de la frontière séparant les deux pays, ont accru les tensions entre Rabat et Alger. 

Dimanche dernier, dans une interview à Sky News Arabia, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a commenté les relations entre les deux pays voisins. Le ministre a indiqué que le Maroc a proposé un dialogue avec les autorités algériennes et a rappelé que déjà en 2018, le roi Mohammed VI a envoyé un message invitant l'Algérie à un « dialogue direct et franc », pour mettre fin aux problèmes entre les deux pays, selon le site Observ Algerie.

« Le Maroc a toujours prôné une politique de bon voisinage avec tous ses voisins », a déclaré Bourita, et la preuve en est « les bonnes relations que le Maroc entretient avec ses voisins du nord (Espagne) et du sud (Mauritanie) ». 

Le diplomate reconnaît cependant que les relations entre le Maroc et l'Algérie restent compliquées. D'autre part, il espère « les voir s'améliorer afin qu'elles soient en accord avec l'histoire des deux pays et de leurs peuples respectifs ». 

Le portail algérien Observ Algerie rappelle que le chef de l'Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, a récemment envoyé un message à son homologue au Maroc, parlant de la question sahraouie. Le président algérien a affirmé que « la politique du fait accompli est inutile. Cela fait déjà 45 ans qu'aucune solution n'a été trouvée », rappelant que « le référendum d'autodétermination est le seul résultat ».

Tebboune, jefe de Estado argelino

Le 4 juillet dernier, le Président algérien a déclaré lors d'une interview avec France24 que « toute initiative positive de la part du Royaume serait la bienvenue » pour apaiser les tensions entre ces deux pays.  Le lendemain, à l'occasion du 58ème anniversaire de l'indépendance algérienne, le roi Mohamed VI a adressé un message à Abdelmadjid Tebboune, réaffirmant « la solidité des liens de fraternité qui unissent les peuples algérien et marocain », selon l'agence de presse MAP.

Bourita soutient le dialogue inter-libyen 

En plus de la question algérienne, le ministre Bourita a également parlé de la question libyenne lors de l'entretien avec Sky News Arabia.

La politique étrangère adoptée par le Royaume, sous la direction du roi Mohammed VI, « est fondée sur la clarté, l'ambition et la transparence avec tout pays », a déclaré Bourita. 

« Le Maroc s'est associé à la volonté de dialogue des Libyens, qui ont eux-mêmes choisi de se rencontrer à Bouznika », a-t-il souligné, ajoutant que le Royaume soutient une solution pacifique au dossier libyen, la fin des ingérences étrangères et l'unité du pays. 

Bourita durante la mesa de diálogo intra-libio celebrada en Marruecos

Le ministre a également passé en revue les résultats obtenus lors des sessions de dialogue inter-libyen à Bouznika, notamment les accords conclus sur les critères et mécanismes d'occupation des positions de souveraineté, prévus à l'article 15 de l'accord politique libyen de Skhirat, signé en décembre 2015. 

Les pourparlers à Bouznika devaient reprendre début octobre, mais Abdelkader al-Hawaili, membre éminent du Conseil d'État, a annoncé fin septembre que la table du dialogue libyen avait été reportée indéfiniment, apparemment en raison d'un agenda conflictuel entre les parties. 

L'objectif de ces nouveaux cycles de négociations est axé sur les « mécanismes de nomination » des sept postes les plus importants de l'État. Ce dialogue entre les factions libyennes, représentées respectivement par le Parlement et le Conseil d'Etat, est stipulé dans l'accord politique libyen signé il y a cinq ans. 

Le ministre marocain des affaires étrangères a souligné que des efforts continus sont déployés pour mettre fin à la crise en Libye, et a insisté sur le fait que la solution à la crise dans ce pays d'Afrique du Nord doit être décidée par les Libyens eux-mêmes, sous les auspices des Nations unies.  

« Le Royaume est prêt à donner aux Libyens un espace de discussion selon leur volonté et les applaudira quel que soit le résultat », a déclaré Bourita début septembre.

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