La situation à l'aéroport international de Kaboul reste chaotique et au moins 21 personnes sont mortes en tentant de fuir le pays

Panjshir, le seul bastion qui résiste à l'offensive des Talibans

photo_camera REUTERS/MOHAMMAS ISMAIL - Ahmad Massoud, fils du héros afghan de la résistance antisoviétique Ahmad Shah Massoud, s'adresse à des partisans à Bazarak, dans la province du Panjshir, en Afghanistan

L'Afghanistan continue de dominer l'actualité internationale dans le monde entier. Le retrait retentissant des diplomates américains de la capitale afghane, ainsi que de toutes les autres forces étrangères, a mis en évidence l'échec cuisant de l'Occident dans ce pays d'Asie centrale, incapable de prévoir la prise de contrôle de Kaboul par les talibans en si peu de temps. Vingt ans après la chute de l'Émirat islamique d'Afghanistan, les fondamentalistes sont de retour au pouvoir avec plus de territoire sous leur contrôle qu'ils n'en ont jamais eu pendant leur précédent règne de 1996 à 2001.

Une seule région résiste à l'offensive des talibans : la vallée du Panjshir. Cette région est le bastion de l'opposition par excellence, car elle n'a pas non plus pu être conquise sous le précédent émirat et continue à ce jour de résister à l'occupation des islamistes. La province, située dans les montagnes de l'Hindu Kush, est connue pour ses défenses naturelles. La zone, ainsi que le mouvement de résistance, sont dirigés par deux figures connues qui sont déjà devenues un symbole contre les talibans : Amrullah Saleh et Ahmad Massoud, qui ont appelé les Afghans à prendre les armes et à affronter les fondamentalistes.

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Face à cette forte résistance, les talibans ont annoncé dimanche que les dirigeants de cette province avaient environ trois heures pour rendre leurs armes, rapporte la chaîne Al Arabiya. Les fondamentalistes ont avancé qu'ils préparaient une attaque contre la province, mais un porte-parole des talibans a déclaré qu'avant de mener l'offensive, ils négociaient avec les militants du Panjshir "pour éviter la guerre et les effusions de sang". "Nous avons repris toutes les zones de Baghlan qui étaient précédemment contrôlées par les militants", a ajouté le porte-parole.

Ahmad Massoud, le chef du Front de résistance nationale, basé dans le Panjshir, s'est imposé comme la principale figure de l'opposition et a montré sa détermination à mener une confrontation armée avec les talibans s'ils ne parviennent pas à un accord satisfaisant pour les deux parties. Le porte-parole du mouvement, Ali Maysam Nazari, a déclaré à l'AFP que le "Front national de résistance est prêt pour un conflit de longue durée", mais qu'il a toujours l'intention de négocier avec les talibans pour la mise en place d'un "gouvernement inclusif".

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"Les exigences d'un accord de paix avec les talibans sont la décentralisation, un système qui garantit la justice sociale, l'égalité, les droits et la liberté pour tous", a déclaré M. Nazari. De son côté, le leader par excellence du mouvement de résistance, Ahmad Massoud, lors d'une interview avec la chaîne Al Arabiya, a déclaré que "si les talibans refusent le dialogue, la guerre est inévitable". Massoud insiste sur les négociations avec les talibans pour éviter les "effusions de sang". Dans une autre interview accordée à Reuters, il insiste à nouveau sur cette idée : "Nous voulons que les talibans se rendent compte que la seule façon d'avancer est de négocier... Nous ne voulons pas de guerre", insiste-t-il, "Nous ne voulons pas de guerre". Nous ne voulons pas de guerre", a insisté Massoud.

De même, Massoud, fils d'Ahmad Shah Massoud surnommé le "lion du Panjshir", l'un des principaux chefs de la résistance afghane antisoviétique des années 1980, a insisté sur le fait que ses partisans étaient prêts à se battre si les fondamentalistes tentaient d'envahir leur province. "Ils veulent se défendre, ils veulent se battre, ils veulent résister à tout régime totalitaire", a souligné Massoud. Les talibans, quant à eux, poursuivent leurs consultations sur la formation d'un nouveau gouvernement, qui, selon eux, sera annoncé dans les semaines à venir.

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Samedi, l'ancien président afghan Hamid Karzai et Abdullah Abdullah, président du Conseil supérieur de la réconciliation nationale, ont rencontré plusieurs membres du bureau politique des talibans. Selon le bureau d'Abdullah, les deux parties ont "échangé des vues sur la sécurité actuelle et les développements politiques, ainsi que sur un règlement politique inclusif pour l'avenir du pays", mais aucun autre détail de la réunion n'a été fourni.

Pendant ce temps, l'évacuation du personnel étranger, ainsi que de tous les Afghans qui ont collaboré avec les troupes américaines et de l'OTAN, se poursuit à un rythme effréné à l'aéroport international de Kaboul. La situation à l'aérodrome, une semaine après la prise de contrôle de Kaboul par les Talibans, reste chaotique. Selon les chiffres de l'OTAN, au moins 21 personnes sont mortes en tentant de fuir le pays, sous l'effet de tirs et d'écrasements dans des bousculades humaines.

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Des milliers de personnes continuent de se presser à l'entrée de l'aéroport de Kaboul avec le seul espoir de quitter le pays. Selon les estimations de la Maison Blanche, il y a encore entre 10 000 et 15 000 Américains en Afghanistan qui doivent être évacués, ainsi qu'entre 50 000 et 65 000 Afghans et leurs familles. Ces chiffres suggèrent que le retrait total des troupes américaines, prévu pour le 31 août, pourrait devoir être reporté, une nouvelle qui ne convainc pas les talibans et pourrait provoquer encore plus d'instabilité. Après une semaine de travail intense à l'aérodrome, au moins 28 000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan, selon Al Jazeera, mais des milliers d'Afghans attendent toujours de pouvoir quitter Kaboul.

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