La conférence organisée par l'Elysée sur les élections en Libye réunira des représentants des pays impliqués dans le conflit civil qui sévit depuis dix ans dans ce pays africain

Paris accueille un sommet international pour promouvoir les élections en Libye

photo_camera PHOTO/ARCHIVO - Le président français Emmanuel Macron lors d'un discours depuis le palais de l'Élysée

Le président français Emmanuel Macron organise aujourd'hui, vendredi, un sommet international à Paris pour soutenir l'élection présidentielle libyenne prévue le 24 décembre 2021, qui sera suivie, à peine un mois plus tard, d'élections législatives. Ces élections symbolisent pour le pays "le fruit d'un processus politique difficile qui s'est déroulé sous les auspices des Nations unies (ONU), et sont censées conduire à la fin du chaos que la Libye a connu pendant une décennie, ainsi qu'à la fin des divisions et des conflits entre les camps de l'ouest et de l'est", comme le rapporte le journal égyptien Daily News, citant certains médias français.

M. Macron s'est montré optimiste en affirmant que "les élections sont proches" et qu'"il y a un mouvement fort qui travaille en Libye jusqu'à ce qu'elles aient lieu". Toutefois, le dirigeant français a également mis en garde contre l'importance des élections, soulignant qu'il est essentiel de "rendre le processus électoral incontestable et irréversible" et de garantir ainsi le "respect" du résultat. 

Diálogo político libio

La conférence sera coprésidée par les Nations unies et la Libye, et sera rejointe par la France, l'Allemagne et l'Italie, pays qui ont pris la tête de la recherche d'une solution au conflit. En outre, des représentants d'autres États impliqués dans la crise libyenne ou influents dans sa résolution participeront à l'événement, comme la vice-présidente américaine Kamala Harris et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. D'autres chefs de gouvernement et d'État, comme Angela Merkel, Kyriakos Mitsotakis, Pedro Sánchez, Mario Draghi et Mark Rutte, seront également présents. La présence de délégués de la Tunisie, du Niger et du Tchad, pays qui partagent des frontières avec le territoire libyen et qui sont touchés par les mouvements de contrebande d'armes et de mercenaires dans le pays, sera également significative, ainsi que de délégués de la Turquie, puisque la puissance ottomane a beaucoup soutenu le gouvernement d'entente nationale (GNA) de Tripoli dans le développement du conflit civil. 

Au nom de la Libye, la présence du président du Conseil présidentiel, Muhammead Al-Manfi, a été confirmée. Il y a quelques semaines, il s'était dit favorable à un report du processus électoral jusqu'à ce qu'une véritable réconciliation nationale soit réalisée, mais il devrait néanmoins faire appel à l'engagement de toutes les parties pour soutenir la tenue des élections à la date prévue. En revanche, on ne sait pas encore si l'actuel premier ministre libyen et candidat à l'élection présidentielle, Abdul Hamid Dbeibe, sera présent, bien que l'Elysée affirme avoir "envoyé des invitations aux deux". 

Mohamed Menfi

Cependant, malgré la proclamation d'un gouvernement d'union en mars et l'approbation d'une loi pour la tenue d'élections présidentielles et législatives en octobre, la réactivation des tensions à l'intérieur du territoire libyen jette désormais le doute sur la tenue de ces élections. C'est pourquoi, en vue des discussions du sommet de Paris, Macron a souligné que "la stabilité du pays dépend de ces élections". 

Candidats aux élections libyennes

Suite au travail de collaboration et de réconciliation mené par les représentants des blocs orientaux et occidentaux à travers la Commission militaire mixte (CMM) 5+5 et sous la supervision internationale de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (UNSMIL), les deux parties du conflit qui a débuté en 2014 sont parvenues à la conciliation nécessaire à la tenue de ces élections. 

Jalifa Haftar

Parmi les candidats qui aspirent à remporter les élections présidentielles libyennes du 24 décembre, on trouve Saif Al-Islam Kadhafi, fils du défunt dictateur Mouammar Kadhafi, le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) dans l'est du pays, et Abdul Hamid Dbeibe, actuel premier ministre à Tripoli, qui devrait se présenter. Parmi les autres candidats possibles figurent le chef du parlement, Aguila Saleh, et l'ancien ministre de l'intérieur et lié aux milices salafistes, Fathi Bashagha. 

Cependant, l'un des problèmes à l'origine de la confrontation sur les élections est la question de la candidature des personnalités qui ont déjà occupé un poste militaire ou politique, mais qui ont démissionné de leur poste au moins trois mois à l'avance, ce qui est le cas, par exemple, du maréchal Khalifa Haftar. À cela s'ajoutent d'autres facteurs tels que la candidature du fils de Mouammar Kadhafi, remise en question par la société internationale, et le défi posé par le flux d'armes, d'équipements militaires et de mercenaires provenant d'autres puissances étrangères ayant des intérêts sur le terrain dans le conflit libyen.

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