Patxi Aldecoa : "La Russie joue son avenir, Poutine a fait une erreur radicale"

Le politologue et internationaliste espagnol, docteur en sciences politiques et diplômé en économie et en sciences politiques et administratives, Patxi Aldecoa est venu aux micros du dernier "De Cara al Mundo" pour parler de l'avenir proche de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. D'autre part, Aldecoa a analysé l'unanimité qui existe autour de la Conférence sur l'erreur radicale de la Russie.

L'invasion de l'Ukraine aurait-elle pu anéantir la conférence sur l'avenir de l'Europe ou est-elle plus que jamais sous les feux de l'actualité ?

Je crois et j'espère que cela ne l'a pas détruit, mais que cela lui a donné plus de résonance et que ses conclusions ont plus de portée et d'efficacité. Le problème de la Conférence est qu'elle n'est pas suivie en Espagne comme elle l'est dans d'autres pays. L'agression de la Russie contre l'Ukraine a eu un effet important, la société civile a pris conscience que l'Union européenne doit renforcer sa politique étrangère.

Attendez-vous des conclusions lors de la plénière qui aura lieu dans quelques jours à Strasbourg ?

Nous n'avons pas encore eu plus que des groupes de travail, je suppose qu'il y aura une condamnation de l'invasion russe de l'Ukraine et, à son tour, un acte de solidarité avec le peuple ukrainien. N'oubliez pas qu'il s'agit déjà d'un pays partenaire de l'Union européenne et qu'il y aura une réaction institutionnelle complète. Actuellement, les membres de la société civile et les citoyens participent à la Conférence elle-même, qui les a expressément invités. 

Nous avons la déclaration de Versailles où les dirigeants politiques ont fait des déclarations et laissé leurs réflexions, mais dans une situation comme celle-ci, la société civile doit faire preuve...

La société civile a manifesté successivement, le mouvement européen espagnol au lendemain de l'éclatement du conflit a condamné les actions de la Russie, le mouvement européen international a fait de même dix jours plus tard, et ainsi de suite. Nous, professeurs de droit international, quelque cinq cents d'entre nous, avons signé une déclaration condamnant les événements, qui est également très bien fondée. Par conséquent, la société civile s'est exprimée sur la question, j'ose le dire, à l'exception de la presse, qui a été très lente et qui, dans certains cas, a pris ses distances par rapport à ce qui se passe. Il existe un mouvement de solidarité spontané de la part de la société civile, et les médias sont plus intéressés par les photos que par l'analyse et le soutien.

L'avenir de l'Europe est-il en jeu en ce moment ?

La Russie joue son avenir, je n'en doute pas. L'avenir de l'Europe est très solide ; la Russie, en revanche, se trouve dans une impasse.

Cela n'augure rien de bon pour Poutine... 

Poutine a commis une erreur radicale, il ne peut utiliser la force sans discernement, c'est sans aucun doute un acte criminel, même s'il avait toutes les raisons de le faire. Poutine a eu tort de fond en comble. Il y a unanimité au sein de la Conférence, personne ne doute de l'erreur radicale de la Russie.