Le Palais Royal Alaouite transmet un communiqué urgent avec le message du Président espagnol au Roi Mohamed VI

Pedro Sánchez abre la vía a la solución de la crisis hispano-marroquí

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Le Maroc attendait le message envoyé par le président espagnol Pedro Sanchez au roi Mohamed VI pour initier une solution définitive à la crise entre les deux pays suite à l'arrivée du leader du Polisario, Brahim Ghali, en Espagne pour être traité dans un hôpital public du COVID.  

Le palais royal marocain a publié un communiqué, transmis en urgence par l'agence officielle Maghreb Arab Press (MAP), dans lequel il souligne les deux parties que le Maroc considère depuis le début comme indiscutables pour résoudre la crise bilatérale :

  • Le changement de position du gouvernement espagnol sur les moyens de résoudre la question du Sahara.
  • Et le respect indéfectible des accords et des engagements pris entre les deux parties dans tous les domaines.

Le président Sánchez réitère dans ce message au souverain marocain que "la proposition d'autonomie faite par le Maroc est "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible" pour la résolution du conflit du Sahara Occidental. Une position attendue depuis longtemps de l'autre côté du détroit de Gibraltar, car elle privilégie l'engagement d'organiser un référendum d'autodétermination, comme le proposent les Nations unies et comme le reflètent leurs résolutions, bien que ces dernières ne mentionnent pas spécifiquement une telle procédure. Le gouvernement de Pedro Sánchez ne dit pas que le référendum n'est "plus une voie" pour résoudre le conflit, mais que la voie "plus sérieuse" est celle de la proposition faite par le Royaume du Maroc, qui envisage une large autonomie pour la région du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine sur le territoire.

PHOTO/PALACIO REAL DE MARRUECOS  -   Fotografía de archivo, Pedro Sánchez, es recibido por el Rey de Marruecos Mohammed VI antes de su almuerzo en el Palacio Real de Rabat, Marruecos, el lunes 19 de noviembre de 2018

D'autre part, comme ATALAYAR a pu le recueillir auprès de sources diplomatiques marocaines à Rabat, un paragraphe du message du président Sánchez a été particulièrement apprécié au Palais royal, à savoir lorsqu'il affirme que "l'Espagne tiendra ses engagements et sera fidèle à sa parole", ce que le roi marocain lui-même avait exigé comme condition sine qua non pour surmonter la crise.

Selon des sources diplomatiques à Rabat, la voie est désormais ouverte pour la rencontre bilatérale entre les deux ministres des Affaires étrangères, Naser Burita et José Manuel Albares, et les deux chefs de la diplomatie pourront se rencontrer dans les prochains jours. Cette étape est essentielle pour la réunion de haut niveau (RAN), qui a été suspendue et reportée sine die après l'éclatement de la crise bilatérale.

Le Maroc apprécie le pas franchi par le gouvernement espagnol en reconnaissant la proposition marocaine comme le moyen le plus crédible de régler définitivement la question du Sahara, tout en sachant que cela impliquera l'ouverture d'une petite crise avec l'Algérie et le Polisario.

Les relations du gouvernement espagnol avec le mouvement indépendantiste risquent d'être plus troubles après cette prise de position, mais c'est le gouvernement de Madrid qui a tout à gagner, selon la capitale marocaine. Le Front Polisario peut compter sur le soutien de ses alliés traditionnels au sein du gouvernement, les ministres de l'UN Podemos, et avec le soutien parlementaire de Pedro Sánchez, Esquerra Republicana, les nationalistes catalans et basques et d'autres régions autonomes. Mais les tensions actuelles au sein du gouvernement et la perte de poids du mouvement Podemos n'affecteront pas la décision de Pedro Sánchez.

Quant à l'éventuelle mini-crise avec l'Algérie, Rabat estime que le président espagnol a pesé le pour et le contre des effets négatifs que cette décision historique pourrait avoir sur l'approvisionnement de l'Espagne en gaz naturel algérien. 

Dans son bras de fer avec le gouvernement espagnol, le Polisario risque de se voir retirer la reconnaissance s'il recourt à des actions déstabilisantes contre le tissu social, croyant que le soutien officiel dont il bénéficie est irréversible. Dans les années 1990, le gouvernement de Felipe Gonzalez a retiré sa reconnaissance au Polisario et a fermé ses bureaux en Espagne suite aux attaques armées du mouvement sahraoui contre des bateaux de pêche et des patrouilleurs espagnols. Une mesure qui n'a duré que trois ans, mais qui a existé, et qui pourrait être répétée selon les sources consultées par ATALAYAR au cas où le mouvement dirigé par Brahim Ghali "franchirait la ligne rouge".

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