Plan International active l'inclusion énergétique pour les femmes au Sénégal
L'accès à l'énergie est une préoccupation mondiale, mais au Sénégal, où 53,3 % de la population vit dans des zones rurales, le problème est encore plus aigu. C'est pourquoi Plan International a lancé un programme d'inclusion énergétique pour les groupes vulnérables du pays.
En accord avec les politiques du gouvernement du Sénégal, l'ONG a posé aujourd'hui la première pierre du projet DESFERS dans le village de Souda, dans la région sénégalaise de Ziguinchor, où elle espère accélérer l'accès à l'énergie, en particulier pour les femmes et les filles.
Cette initiative bénéficie de la collaboration de la Fondation ACRA, de l'appui technique d'agences nationales telles que l'ANER, l'ASER et l'Agence d'électrification rurale du Sénégal, ainsi que du cofinancement de l'OFID et de la Commission européenne, par l'intermédiaire de la Direction générale de la coopération internationale et du développement (DEVCO) et du programme "Femmes et énergies renouvelables".
L'inauguration des premiers "mini-réseaux verts et plateformes multifonctionnelles" à Souda s'est déroulée en présence de l'ambassadrice de l'Union européenne au Sénégal, Irène Mingasson ; du ministre sénégalais du pétrole et de l'énergie, Aissatou Sophie Gladima ; du directeur sous-régional de Plan International Sénégal, Bell'Aube Houinato ; et de la directrice générale de Plan International Espagne, Concha López.
López a expliqué à Efe que le leadership féminin est présent dans le projet, car les femmes seront "responsables de son installation et de sa maintenance", ce qui leur permettra d'accéder à l'entreprenariat et à l'emploi pour ensuite investir les bénéfices "dans leurs enfants, leurs familles et la communauté".
"Nous avons maintenant la possibilité d'évoluer vers des économies et des sociétés plus justes et plus égalitaires (...). L'Espagne et la France ont toujours été des leaders en matière d'énergies renouvelables, cette expérience nous permettra donc de partager nos connaissances avec cette communauté", a déclaré le directeur général.
L'ONG affirme que dans les zones rurales du Sénégal, du Mali et du Niger, pays où le programme DESFERS est développé, les femmes sont "le cœur et le moteur de l'économie familiale" mais que, en raison du peu d'éducation qu'elles reçoivent et des obstacles à l'accès à la formation professionnelle, leurs possibilités de développement sont très limitées.
C'est pourquoi le projet DESFERS et d'autres initiatives visent à transformer "directement" la vie de 10 000 femmes par l'utilisation et la commercialisation de produits photovoltaïques dans ces trois pays, avec un total de 36 réseaux photovoltaïques dans 600 communautés.
La gestion et la maintenance des installations seront confiées à de petits opérateurs locaux, qui devront prendre en charge 20 % du coût initial.
En outre, il est prévu de faciliter l'accès aux microcrédits pour plus de 4 500 femmes, dans le but de leur permettre de créer leurs propres entreprises basées sur l'énergie photovoltaïque ; l'arrivée de l'énergie électrique dans ces communautés pourrait favoriser l'émergence d'entreprises telles que des stands d'eau froide, des points de recharge de batteries et de téléphones portables ou certains points de restauration.
Le coordinateur du projet DESFERS de Plan International Espagne, Matteo Brigantti, a assuré que ces microcrédits seront destinés à 1 500 femmes entrepreneurs au Sénégal, afin de profiter de " l'opportunité unique " de développer leurs activités productives grâce aux énergies renouvelables, instrument fondamental de la mécanisation du travail.
Jusqu'à présent, la moitié de l'ensemble du projet a été mise en œuvre, et les résultats se font déjà sentir : "Les femmes dans les zones où les activités de formation ont été menées ont assumé un rôle de référence auprès de l'ensemble de la population", a confirmé Brigantti.
Plan International Espagne réalise des projets d'énergies renouvelables liés au développement et à l'aide humanitaire depuis 2013, comme exemple de réussite ils ont l'expérience dans la ville de Gorou (Niger), une communauté rurale de 107 foyers, où le premier réseau photovoltaïque du pays a été installé.
