Les troupes françaises déployées à Barkhane poursuivent le harcèlement des groupes djihadistes dans la région des trois frontières

Plus de vingt djihadistes tués au Sahel par les forces françaises

photo_camera AFP/DOMINIQUE FAGET - Soldats français du détachement de l'opération Barkhane à la base française de la ville de Gao, au nord du Mali

L'état-major général des armées françaises a de nouveau annoncé une série d'opérations contre ce qu'il appelle les TAG, les Groupes Armés Terroristes, présents dans la région du Sahel. Des changements sont en vue en ce qui concerne la lutte contre le djihadisme dans cette région, mais, pendant qu'ils se produisent, l'opération Barkhane tente de continuer à récolter des succès dans ses opérations contre le terrorisme, en particulier dans la région de Liptako-Gourma.

Le week-end dernier, les forces françaises ont mené plusieurs opérations au cours desquelles plus de vingt djihadistes ont été tués, ainsi que la destruction d'un grand nombre de motocyclettes qui servent habituellement à leurs déplacements dans cette région désertique.

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La première attaque a eu lieu près de la ville de Boulikessi, à la frontière malienne avec le Burkina Faso, où les services de renseignement français ont découvert un mouvement d'une trentaine de motos. Plusieurs hélicoptères Tigre ont attaqué le groupe, tuant au moins 10 djihadistes et détruisant plusieurs dizaines de leurs véhicules. Le même jour, un drone MQ-9 Reaper de l'armée française a attaqué un véhicule transportant également plusieurs djihadistes et se dirigeant vers la ville de N'Daki.

Enfin, dimanche, bien que cette fois au Burkina Faso, un nouveau groupe de djihadistes a été détecté par les forces françaises qui, après une attaque au sol avec un appui aérien, ont neutralisé au moins dix autres terroristes qui ont été tués et une grande quantité de matériel a été saisie.

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La France prouve une fois de plus que la présence française dans la région du Sahel est essentielle à la lutte contre le terrorisme, tant en termes de ressources et de capacités qu'en termes d'expérience. Cependant, le rejet social de la présence française au Mali ne cesse de croître, et se renforce également dans la société française, qui a été choquée par la mort de cinq soldats et les blessures de cinq autres en quelques semaines seulement.

La France est confrontée à un rejet croissant dans la société de sa présence au Sahel ou, du moins, d'une présence aussi importante et coûteuse en termes économiques et humains. C'est précisément pour cette raison que Macron et Florece Parly, le ministre de la Défense, ont annoncé que les succès de ces derniers mois contre plusieurs pièces clés de la hiérarchie des groupes terroristes au Sahel permettent le retrait des 600 hommes avec lesquels l'opération a été renforcée il y a tout juste un an, à la suite du sommet de Pau.

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Barkhane retrouverait ainsi les 4 500 hommes qui l'ont précédé, mais ce chiffre pourrait aussi être progressivement réduit. Grâce à la Task Force Takuba, la France commence à bénéficier d'un soutien accru sur le terrain, ce qui lui permet de partager une partie importante du travail sur le terrain. D'autres pays tels que le Royaume-Uni, le Danemark, l'Allemagne et l'Espagne ont déjà soutenu le travail des Français d'une manière ou d'une autre, mais seule l'Estonie a jusqu'à présent apporté des ressources humaines. Dans leur cas, les militaires estoniens ont assuré la tâche de protection de la Force sur l'une des bases françaises, bien qu'ils aient maintenant été intégrés dans les tâches d'accompagnement effectuées par la Task Force Takuba avec les forces armées maliennes.

Outre l'Estonie, selon le ministre Parly, les contingents de la République tchèque et de la Suède, cette dernière comptant environ 150 hommes et trois hélicoptères, sont déjà sur le terrain. Ils seront rejoints dans les prochains mois par un important contingent italien, avec jusqu'à 200 hommes et 8 hélicoptères, mais un soutien grec, portugais, hongrois et même ukrainien est également attendu.

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Cette arrivée progressive de ressources humaines et matérielles en provenance des pays européens permettra à la France de réduire sa présence et donc son coût économique et humain. Cependant, Paris continuera à être le chef de file de la présence au Sahel. En même temps, EUTM-Mali est en train d'étendre ses capacités et ses emplacements, et est maintenant capable de se déplacer dans d'autres parties de la région, même en dehors du Mali, pour répondre aux besoins de formation des autres pays du Sahel.

De même, nous ne devons pas perdre de vue le sommet qui se tiendra le mois prochain à Djamena, au Niger, où les dirigeants du G5-Sahel, avec la France, discuteront de l'élargissement du rôle joué actuellement par la force conjointe du G5, soit quelque 5 000 hommes, qui devrait jouer un rôle plus important dans la lutte contre le terrorisme, parallèlement à la réduction du poids de la France, permettant ainsi aux pays du Sahel de prendre eux-mêmes en charge la gestion de leurs propres menaces.

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