Le président russe menace d'inclure dans le conflit les pays qui décrètent une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine

Poutine compare les sanctions occidentales à une "déclaration de guerre"

PHOTO/REUTERS - Le président russe Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré samedi que les forces russes ont pratiquement éliminé l'infrastructure militaire de l'Ukraine au cours des dix jours qui ont suivi le début de l'intervention armée en Ukraine, ce qu'il a qualifié de "décision difficile".

"La première chose qu'ils (les militaires russes) ont faite a été de détruire toute l'infrastructure militaire. Enfin, pas tout, mais en partie, principalement des entrepôts d'armes, de munitions, d'aviation, de systèmes de défense aérienne. Détruire les systèmes de défense aérienne prend du temps : il faut les trouver puis frapper. Ce travail est pratiquement terminé", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion avec le personnel navigant féminin des compagnies aériennes russes, qui a été retransmise à la télévision.

M. Poutine a également fait remarquer que les propositions de la Russie en vue d'une solution au conflit avec l'Ukraine sont sur la table des négociations avec les autorités de Kiev, et il a dit espérer qu'elles y répondront positivement. "Nos propositions sont sur la table avec le groupe de négociation de Kiev. Espérons qu'ils y répondront positivement", a déclaré M. Poutine.

"L'une de nos principales exigences est la démilitarisation, c'est-à-dire que nous aidons les citoyens et les résidents du Donbass en recherchant le statut neutre de l'Ukraine", a-t-il déclaré. Il a également fait remarquer que les sanctions imposées à la Russie "sont comme une déclaration de guerre".

Le dirigeant russe a déclaré aujourd'hui que la décision d'intervenir militairement en Ukraine était "difficile" et a répété que la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine équivaudrait à une déclaration de guerre. "Je l'ai dit au début de l'opération et je l'ai dit avant que cette décision ne soit prise. Une décision difficile, sans aucun doute", a déclaré M. Poutine.

Il a fait référence à la demande du président ukrainien Volodymir Zelensky à l'OTAN de déclarer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, qui a été refusée par l'Alliance : "Nous entendons dire qu'il est nécessaire de mettre en œuvre une zone d'exclusion aérienne au-dessus du territoire de l'Ukraine. Il est impossible de le faire à partir du territoire ukrainien, mais uniquement à partir du territoire de certains États voisins. Mais tout mouvement dans cette direction sera considéré par nous comme une participation au conflit armé par cet État à partir du territoire duquel sont créées des menaces pour notre pays", a-t-il souligné.

M. Poutine a également évoqué les conséquences possibles de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN : "Nous commençons à parler de plus en plus activement du fait que l'Ukraine sera acceptée dans l'OTAN. Comprenez-vous à quoi cela pourrait mener, ou même où cela pourrait mener maintenant ?" a demandé le dirigeant russe.

Poutine a répété certaines des justifications qu'il a données à l'offensive contre l'Ukraine depuis son lancement le 24 février, notamment la défense des habitants des régions pro-russes du Donbass : "Écoutez, les habitants du Donbass ne sont pas des chiens errants. Entre 13 000 et 14 000 personnes sont mortes au fil des ans. Plus de 500 enfants ont été tués ou mutilés. Mais l'Occident a choisi de ne pas le remarquer pendant huit ans. Écoutez, huit ans", a déclaré Poutine, faisant référence à la guerre qui a commencé en 2014 après le changement de régime à Kiev et l'annexion de la Crimée.

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