Suppression des investissements du fonds de pension russe, mise en garde contre les paiements pour le pétrole et le gaz

Poutine menace de bannir le dollar comme moyen de paiement

PHOTO/AFP - Le président russe Vladimir Poutine

Alors que les États-Unis décident de lancer une offensive de sanctions contre le régime russe, Moscou est passé à la contre-offensive de manière énergique. Le Kremlin a décidé d'annuler tous les investissements en dollars du Fonds de la richesse nationale, qui est chargé de soutenir le système national de retraite. Et ce n'est pas tout, le tout-puissant président russe, Vladimir Poutine, a menacé de commencer à payer tous les achats de pétrole et de gaz avec les devises des pays vendeurs et de ne plus utiliser le dollar.

Les Russes ont annoncé lors de leur "forum de Davos" à Saint-Pétersbourg qu'ils éliminaient le dollar de leur fonds de richesse de 186 milliards de dollars. Les gestionnaires du fonds répartiront leurs investissements dans des titres libellés en euros (40%), en yuans chinois (30%), en yens japonais (5%), en livres sterling (5%) et en actifs en or (20%). Le fonds de soutien des pensions russes est alimenté par les recettes du pays provenant des ventes de pétrole.

El Kremlin ha decidido cancelar todas las inversiones denominadas en dólares del Fondo Nacional de Riqueza, que se encarga de dar apoyo al sistema nacional de pensiones PHOTO/ARCHIVO

Le site numérique ZeroHedge prévient que le Kremlin prend cette mesure "alors que Washington continue de resserrer la vis des sanctions contre Moscou, l'accusant de tout, d'une série de cyberattaques d'entreprises qui semblent viser l'infrastructure américaine à l'ingérence électorale, aux visées expansionnistes en Ukraine et à la répression des militants de l'opposition."

C'est une guerre totale sur tous les fronts, physique, monétaire et virtuel. M. Poutine a dénoncé le fait que les États-Unis utilisent le dollar comme un outil pour "mener une guerre économique et politique" contre les États qui ne sont pas de leur bord. Le 16 juin, mercredi de la semaine prochaine, un sommet entre les présidents des États-Unis et de la Russie est prévu. Un rendez-vous qui a mis le feu aux poudres, le dirigeant russe déclarant que, si son rival utilise le dollar, il peut appliquer une stratégie contre le dollar. Bien qu'il y a quelques jours, il a souligné que "si vous avez entendu quelque chose et pensez que nous voulons nous débarrasser du dollar comme monnaie de réserve ou comme moyen de paiement universel, ce n'est pas le cas". Ces mots ont été prononcés lors d'une interview par vidéoconférence depuis Saint-Pétersbourg avec les principales agences de presse internationales, dont Efe. Mais la vérité est que Poutine lui-même a menacé de ne plus payer tous les contrats d'approvisionnement en pétrole et en gaz en dollars. Et, qui plus est, de forcer les entreprises russes à faire de même.

Timothy Ash, stratège souverain senior pour les marchés émergents chez BlueBay Asset Manager, a averti CNBC que "le message est 'nous n'avons pas besoin des États-Unis, nous n'avons pas besoin de faire des transactions en dollars et nous sommes invulnérables à davantage de sanctions américaines'" et a ajouté que cette stratégie pourrait être interprétée comme un signe que Moscou s'attend à davantage de sanctions de la part des États-Unis.

Una pareja pasa por delante de una composición escultórica "Feria" en Serpukhov a unos 95 kilómetros de Moscú el 4 de junio de 2021 PHOTO/AFP
Or fantôme

Les désaccords qui ont surgi entre les administrations russe et américaine ont été orientés vers le marché des devises. Les Russes sont très mécontents du fait que les achats d'or qu'ils ont effectués ces dernières années, auxquels la Chine s'est jointe, n'ont pas entraîné une réévaluation de ce métal. Les banques américaines et britanniques ont réalisé de fortes ventes de contrats d'or, ce qui a empêché la hausse du prix du métal précieux et la baisse du dollar.

Comme le rapporte ce journal dans son édition de samedi, le plus curieux est que ces titres sont soutenus par un "or fantôme" qui n'existe pas. La Banque des règlements internationaux (BRI), l'autorité de surveillance bancaire mondiale, imposera un coefficient ce mois-ci pour freiner cette spéculation. Il est curieux que ce soit Poutine lui-même qui ait poussé la BRI à adopter cette mesure.

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato