Riyad prévoit un voyage pour renforcer les alliances économiques

Mohammed bin Salman, le prince héritier d'Arabie saoudite, prévoit un voyage dans plusieurs pays pour renforcer les liens économiques, signer des accords énergétiques et commerciaux et aborder des questions régionales et internationales, ont déclaré quatre sources à Reuters. La Turquie, la Grèce, Chypre, la Jordanie et l'Égypte figurent parmi les nations que Bin Salman visitera dans un avenir proche.

Riyad n'a pas encore fixé de dates exactes pour ce voyage, mais il est probable qu'il ait lieu au début du mois de juin, selon les sources. Le poids international de l'Arabie saoudite - la plus grande économie arabe - dans le secteur pétrolier a poussé la plupart des puissances mondiales à tendre la main à Riyad.

Parmi les dirigeants internationaux qui ont visité le Royaume l'année dernière figurent le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Cette année, les autorités saoudiennes ont reçu la visite du Chypriote Nikos Anastasiadis et du dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan. Le voyage d'Erdogan à Riyad a marqué le début d'une nouvelle phase dans les relations turco-saoudiennes, après plusieurs années de désaccord.

Un haut fonctionnaire turc a déclaré à Reuters que Mohamed bin Salman avait accepté l'invitation d'Erdogan et que les deux parties travaillaient à la planification de la visite. "Les questions à discuter sont le commerce bilatéral, les développements régionaux, un éventuel accord d'échange (de devises) et d'autres investissements et projets énergétiques", a-t-il déclaré. Dans le cadre de cette nouvelle phase avec Riyad, Ankara est particulièrement intéressé par la coopération économique et commerciale en raison de la grave crise économique que traverse le pays eurasien.

Ce voyage intervient dans un contexte de désaccords entre l'Arabie saoudite et les États-Unis sur la production de pétrole. Washington a demandé à Riyad d'augmenter sa production en raison des conséquences énergétiques et économiques de la guerre en Ukraine. Le Royaume, ainsi que d'autres membres de l'OPEP, a adopté une position neutre sur la question et a maintenu les niveaux de production de pétrole malgré les demandes occidentales.

Dans le but de se rapprocher et d'améliorer les relations, le président américain Joe Biden doit se rendre en Arabie saoudite en juin pour rencontrer le prince héritier. Depuis l'arrivée du leader démocrate à la Maison Blanche, les liens entre Washington et Riyad se sont considérablement refroidis en raison de la politique étrangère de l'administration Biden au Moyen-Orient.

Le royaume estime que les États-Unis ne l'ont guère soutenu dans sa lutte contre les Houthis au Yémen, tandis que les préoccupations des États du Golfe n'ont pas été prises en compte lors des discussions visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien.