Cette décision intervient un mois après que le président ait gelé le parlement et assumé les pleins pouvoirs du gouvernement

Saied prolonge la suspension des pouvoirs politiques

AP/SLIM ABID - Le président tunisien Kais Saied lors d'une réunion de sécurité avec des membres de l'armée et de la police à Tunis

Kais Saied n'a plus le temps de former un gouvernement solide qui permettrait de donner au pays une certaine stabilité face à la crise politique, sociale et sanitaire convulsive que traverse le pays. Le 25 juillet, le président tunisien a gelé le gouvernement et s'est arrogé les pleins pouvoirs gouvernementaux en sa personne, dans un acte qui a même été qualifié de "coup d'État". M. Saied a fixé la date limite de la fin août pour la nomination d'un premier ministre et la formation d'un nouveau gouvernement, comme l'exige la loi tunisienne.

Cependant, la Tunisie est toujours sans gouvernement et la situation montre que le pays continuera sans formation de gouvernement. Dans un communiqué officiel, la présidence tunisienne a informé, après avoir publié un ordre présidentiel, de la décision de prolonger les mesures exceptionnelles adoptées par le président, à savoir la révocation du premier ministre, Hichem Michechi, et la suspension des pouvoirs, ainsi que la levée de l'immunité parlementaire de ses membres jusqu'à nouvel ordre. Bien que la constitution tunisienne ne permette pas la dissolution du parlement, elle autorise la suspension des pouvoirs pendant 30 jours, une mesure dont Saied a profité. 

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Dans ce contexte, le président Saied a affirmé que ces mesures ont été prises dans le but de "protéger l'État" et de mettre fin aux mesures qui "augmentent la misère et la pauvreté parmi le peuple". Il a ajouté que "nous ne voulions pas recourir à des mesures malgré le respect des conditions constitutionnelles, mais d'un autre côté, beaucoup de gens ont été trompés par l'hypocrisie et la trahison".

La décision de Saied est intervenue après que des centaines de manifestants soient descendus dans la rue pour protester contre le gouvernement, dirigé à l'époque par le Premier ministre déchu Hichemi Michechi. De même, les manifestants ont exigé des mesures et des politiques de santé adéquates, à la hauteur des nouveaux défis auxquels la Tunisie est confrontée, tant sur le plan socio-sanitaire que politique. 

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Après le gel du pouvoir, la société tunisienne a accueilli la décision de Saied avec une grande approbation en raison de son mécontentement généralisé à l'égard des politiques de Ghannouchi. La situation politique fragile résultant des pactes politiques délicats entre les groupes parlementaires, qui étaient différents en eux-mêmes et avaient même des intérêts opposés, ainsi que les divergences constantes entre Ghannouchi et Saied, ont conduit à une situation politique qui se délite. Ainsi, l'un des pays qui montrait des signes d'émergence d'un État commençant à se structurer comme un pays démocratique dans le sillage de l'éclatement du printemps arabe a échoué en tant qu'exemple de démocratie.

D'autre part, le mouvement Ennahda a annoncé la dissolution du bureau exécutif du mouvement, le renvoi de tous ses membres, ainsi que sa réforme "afin qu'il réponde aux exigences du scénario et atteigne l'efficacité requise". Le président du mouvement, Rached Ghannouchi, a souligné "la poursuite de la mission du comité de gestion de la crise politique, dirigé par Mohamed Al-Qumani, pour aider à sortir le pays de la situation exceptionnelle dans laquelle il vit". 

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Ennahda a d'abord rejeté la situation convulsive et la prise de pouvoir de Saied comme un coup d'État. Cependant, une semaine plus tard, il a rectifié sa mesure pour exprimer que les mesures exceptionnelles devaient devenir "une opportunité de réforme" et qu'elles devaient être "une étape de transformation démocratique à un tournant remarquable".

De même, suite à l'annonce de la prolongation de la suspension du gouvernement, la formation a souligné dans un communiqué "la nécessité de distancer le discours politique de l'accusation, de la mobilisation et de l'incitation, et de respecter le prestige des institutions de l'État, en premier lieu la Présidence de la République", en plus d'exprimer sa "pleine solidarité avec la famille du Président de la République, contre toute tentative de la diffamer, ou de l'impliquer dans des litiges", et "son rejet de ce comportement honteux, pour avoir violé les saints, les chartes morales, les lois et les valeurs sur lesquelles notre société est basée". 

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Elle a en outre souligné qu'elle "rejette ces pratiques et est prête à prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de tout membre de ses règles". A travers ses publications, il est prouvé qu'elle offense quiconque et s'écarte de l'éthique du discours politique", soulignant que "la sortie de la crise actuelle ne peut passer que par un dialogue global, loin de l'exclusion". 

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