Sanchez appelle l'Algérie à créer un scénario propice à l'investissement économique
La rencontre économique entre le président Pedro Sanchez et les autorités algériennes qui était prévue pour le mois d'avril de cette année a enfin pu avoir lieu après l'arrêt de la pandémie de coronavirus.
Sanchez a été reçu au pied des escaliers et avec les honneurs militaires par le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, à l'aéroport Houari Boumedian d'où il s'est rendu au palais présidentiel pour un dîner de gala et une brève rencontre avec le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Sept grandes entreprises espagnoles ayant des intérêts dans ce pays d'Afrique du Nord ont accompagné le président, ainsi que des représentants de la Confédération espagnole des organisations d'entreprises (CEOE), du Foment del Treball et de l'Union générale des travailleurs (UGT). C'est la première fois qu'ils se rendent avec le gouvernement pour une mission de ce type.
Lors des discussions du dernier jour et de celui-ci, Sanchez a demandé au gouvernement algérien de mettre en place des « conditions de concurrence équilibrées » pour améliorer la présence des entreprises espagnoles dans le pays. Le gouvernement algérien connaît actuellement une transition législative et constitutionnelle qui culminera par un référendum populaire le 1er novembre.
C'est pourquoi Sanchez a demandé que le gouvernement algérien fasse des efforts de réforme pour améliorer les investissements espagnols dans ce pays d'Afrique du Nord. La visite a envisagé la présence du président dans un forum économique dans lequel Sanchez a assuré que les entreprises espagnoles sont « prêtes à contribuer aux efforts du gouvernement algérien dans le développement économique du pays ».
Sanchez a insisté sur le fait que la pandémie a retardé, paralysé et complètement changé de nombreux projets qui étaient sur la table. C'est pourquoi il a mis l'accent sur les transformations qui étaient urgentes « et qui ne peuvent plus être reportées » et a encouragé tout le monde, gouvernements et entreprises présents, à travailler ensemble pour y faire face.
Le président de la CEOE, Antonio Garamendi, a rappelé les bonnes relations commerciales entre les deux pays. Il faut rappeler qu'en 2019, l'Algérie est le 15e client mondial de l'Espagne et le deuxième client des produits espagnols sur tout le continent africain.
Sanchez a également insisté sur le fait qu'ils ont encore beaucoup de marge de manœuvre pour continuer à développer leurs activités en Algérie dans un large éventail de secteurs. A ces déclarations, Garamendi a souligné la présence espagnole dans des domaines tels que l'énergie, la construction, l'ingénierie, le traitement de l'eau, la logistique, l'alimentation, le rail et l'automobile.
Malgré l'existence de bonnes relations, Sanchez a voulu rappeler qu'« elles sont encore bien en deçà de leur potentiel », suggérant qu'elles pourraient être étendues bien plus loin dans l'avenir. C'est pourquoi il a insisté auprès du gouvernement algérien sur un « cadre juridique favorable à l'investissement et un environnement réglementaire stable qui réduit l'incertitude et favorise un bon climat des affaires ».
Parmi les entreprises qui ont accompagné le gouvernement lors de cette visite figure Naturgy, qui a communiqué ce matin l'accord qu'elle a conclu avec la Sonatrach algérienne pour revoir les contrats gaziers existants entre les deux parties.
Le président de Naturgy, Francisco Reynés, s'est exprimé au nom des hommes d'affaires présents et a souligné que l'accord avec Sonatrach est bénéfique pour les deux pays et leurs relations bilatérales et qu'il donnera une « certitude » à l'approvisionnement en gaz de l'Espagne.
La présence de l'UGT dans ce voyage a permis de renforcer les relations entre l'Union européenne et l'Algérie afin d'approfondir l'accord d'association.
À bord de l'avion qui l'a conduit en Algérie, le président Sanchez a voulu souligner l'importance d'une visite qui veut renforcer la présence déjà forte des entreprises espagnoles et étendre le soutien de l'Espagne au nouveau gouvernement algérien.
Les migrations, la sécurité et la lutte contre le terrorisme, ainsi que les relations économiques ont été les axes autour desquels s'est articulée cette visite officielle, prévue en avril mais qui a dû être reportée en raison de la pandémie du coronavirus.
