Staffan de Mistura, l'envoyé des Nations Unies (ONU) pour le Sahara occidental, est arrivé dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie pour suivre personnellement la situation dans la région et pour rencontrer les dirigeants du Front Polisario et les autorités algériennes.
Après avoir visité le Maroc et après sa rencontre dans ce pays d'Afrique du Nord avec Nasser Bourita, le ministre des affaires étrangères du Royaume, pour discuter du conflit du Sahara occidental avec la partie marocaine, Staffan de Mistura a poursuivi sa tournée en Algérie pour vérifier les arguments de l'autre partie adverse.
La question du Sahara occidental oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, qui est fortement soutenu par l'Algérie, le rival politique du royaume alaouite au Maghreb. Et l'ONU continue d'essayer de jouer un rôle de médiateur efficace afin de parvenir à un accord entre les parties opposées.
Nasser Bourita a expliqué à Staffan de Mistura la position claire du Maroc sur cette question, qui est d'établir un dialogue clair entre le Royaume, l'ONU, le Front Polisario, l'Algérie et la Mauritanie, en tant que parties impliquées dans cette affaire.

La région du Sahara est soumise à des tensions d'avant-guerre depuis un an, lorsque les troupes marocaines ont pénétré dans le col de Guerguerat, une zone démilitarisée, en raison d'un blocus imposé par des activistes sahraouis coupant le passage commercial entre le Maroc et la Mauritanie.
Face aux problèmes historiques qui subsistent, le royaume alaouite propose une formule de large autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine ; Une proposition qui bénéficie d'un large soutien international et qui a reçu une forte impulsion avec l'appui des États-Unis, qui reconnaissent la souveraineté marocaine sur le Sahara depuis la dernière administration de Donald Trump en échange de l'établissement par le royaume alaouite de liens diplomatiques avec Israël dans le sillage des accords d'Abraham parrainés par le géant américain, qui ont abouti à un accord historique par lequel le pays israélien a établi des relations avec plusieurs pays arabes comme les Émirats arabes unis et Bahreïn. En outre, plusieurs nations importantes ont soutenu le Maroc en annonçant l'ouverture d'ambassades dans des enclaves importantes telles que Dakhla et Laayoune, notamment les États-Unis et les Émirats arabes unis. Des pays tels que l'Allemagne et le Royaume-Uni ont aussi récemment tendu la main au Maroc pour lui apporter leur soutien total.
D'autre part, le Front Polisario prône depuis des années la tenue d'un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui, une proposition qui bénéficie d'un faible soutien international, y compris celui de l'Algérie.

Staffan de Mistura, le diplomate italo-suédois, nommé il y a trois mois après deux ans d'obstacles pour remplacer le précédent émissaire Horst Kohler, a atterri en milieu de matinée à l'aéroport de Tindouf, d'où il s'est rendu dans les camps dans un convoi de véhicules tout-terrain escorté par l'armée algérienne et les troupes du Front Polisario, comme le rapporte l'agence de presse EFE.
Sa première étape a été le camp de Smara, le plus grand des cinq camps de Tindouf, où il a été reçu par la population et a visité des écoles, des hôpitaux et d'autres infrastructures, comme le rapporte également EFE.
Le programme de Staffan de Mistura comprenait des rencontres avec des représentants du Front Polisario chargés des pourparlers avec l'ONU et avec divers dirigeants de la région. En outre, une rencontre entre l'envoyé de l'ONU et le chef du Polisario, Brahim Ghali, est prévue pour dimanche. Ceci est pertinent car Brahim Ghali est une figure controversée au sein du Front Polisario. Le leader du Front Polisario a été accusé devant l'Audiencia Nacional en Espagne par plusieurs activistes qui lui reprochaient des actes de terrorisme et de torture présumés dans les camps de Tindouf.

Brahim Ghali a également fait l'actualité ces derniers mois en raison du conflit diplomatique qui a éclaté entre l'Espagne et le Maroc en raison de sa présence en territoire espagnol pour y être hospitalisé pour une affection respiratoire. Le pays d'Afrique du Nord a demandé des explications au gouvernement espagnol de Pedro Sánchez pour avoir permis à Brahim Ghali d'entrer sur son territoire et pour ne pas en avoir dûment informé les autorités marocaines. Cet événement a été suivi d'autres situations inconfortables telles que l'entrée illégale de milliers d'immigrants marocains par la frontière de Ceuta ou le retrait de l'ambassadeur du Maroc à Madrid. Dans ce cas, il y avait également le problème sous-jacent que le Maroc estime ne pas avoir eu un soutien suffisant de la part de l'Espagne en ce qui concerne le conflit du Sahara occidental.
L'efficacité du travail de Staffan de Mistura, un diplomate ayant plus de 40 ans d'expérience en politique internationale et qui a occupé au cours de sa carrière diplomatique le poste d'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Syrie, pour lequel il a beaucoup travaillé, va maintenant être testée. De Mistura se rendra également en Algérie et en Mauritanie dans le cadre de sa tournée au Sahara occidental.