Lors du Conseil européen du 20 février prochain, les États membres devraient convenir d'une position commune sur le nouveau cadre financier 2021-2027

Une semaine décisive pour l'avenir vert de l'Europe

AFP/ PATRICK HERTZOG - Le siège officiel du Parlement européen à Strasbourg, France, lors de la journée portes ouvertes du 19 mai 2019

Il est temps de négocier à Bruxelles. Le cadre financier pluriannuel (CFP), le budget à long terme de l'Union européenne - qui s'étend actuellement sur 7 ans - expire en 2020. Sur la table, la nécessité de s'accorder sur le prochain CFP 2021-2027, qui a déjà été considéré comme le « futur de l'Europe ». Le 20 février, à l'occasion du Conseil européen extraordinaire, les États membres auront pour tâche de parvenir à une position commune sur le prochain budget.
 

« Le Parlement européen souhaite une réforme budgétaire postérieur à 2020 qui soit conforme à ses engagements politiques et à ses ambitions pour l'avenir de l'UE et qui garantisse la continuité des politiques clés de l'UE, telles que les politiques régionales et agricoles. Ce budget devrait également permettre de relever les défis futurs pour une Europe plus forte et plus durable. Elle devrait promouvoir la paix, la démocratie, l'État de droit, les droits de l'homme et l'égalité des sexes, stimuler le bien-être, la croissance économique, l'emploi de qualité, la solidarité entre les États membres et les citoyens, et contribuer à la lutte contre le changement climatique », peut-on lire dans le service de presse du Parlement européen.
 

Ce dernier point vise à devenir l'épicentre des négociations budgétaires, dans un contexte marqué par la crise climatique de plus en plus pressante - pour la première fois dans l'histoire, l'Antarctique a enregistré une température supérieure à 20°C - qui a des conséquences dans différents domaines : catastrophes naturelles, insécurité alimentaire, rareté des ressources telles que l'eau, etc.
 

Dès le CFP 2014-2020, l'UE a accepté d'engager au moins 20 % des dépenses - 200 millions d'euros - pour les questions liées au climat, en intégrant à la fois l'atténuation et l'adaptation à la crise environnementale dans tous les grands programmes de dépenses de l'UE. Le budget actuel, en place depuis six ans, a ensuite été divisé en sept catégories, appelées rubriques : marché unique, innovation et numérique (116,4 millions), cohésion et valeur (387,2 millions), ressources naturelles et environnement (399,6 millions), migration et gestion des frontières (10 millions), sécurité et défense (1,9 millions), politique de voisinage et politique mondiale (96,3 millions) et administration publique (70,8 millions). Au total, il représente 1,02 % du revenu national brut (RNB/RNB) de l'UE.
 

La proposition présentée par la Commission européenne en mai 2018 pour le nouveau CFP prévoit une augmentation du budget à 1,1 % du RNB, en tenant compte du Brexit - ce qui signifie qu'entre 5 et 17 milliards d'euros par an ne seront plus versés au budget communautaire, selon que les autres États membres décident ou non d'augmenter leurs contributions. Toutefois, le Parlement européen considère cette proposition comme « insuffisante » et assure que, n'atteignant que 1,3 %, les engagements pris par l'UE envers ses citoyens pourraient être respectés.
 

En fait, la proposition de la Commission demande une réduction de la rubrique ressources naturelles et environnement par rapport au CFP précédent, à 336,6 millions, tandis que le Parlement préconise une augmentation des dépenses à 404,7 millions. « Devenir le premier continent climatiquement neutre exige des changements sans précédent dans nos économies et nos sociétés. Nous devons veiller à ce que les travailleurs et les personnes les plus touchées par ces changements ne soient pas oubliés. Nous ne pouvons pas laisser la lutte contre le changement climatique conduire à une plus grande inégalité. Les propositions actuelles sont inadéquates et doivent être renforcées si le Parlement veut soutenir un accord », a récemment mis en garde le président du Parlement, David Sassoli.
 

Le Pacte vert européen
 

Il convient de rappeler à ce stade qu'au début de la nouvelle législature après les élections européennes, la Commission, présidée par Ursula von der Leyen, a présenté le 11 décembre 2019 le « Pacte vert européen », défini comme « une feuille de route pour rendre l'économie de l'UE durable, transformer les défis climatiques et environnementaux en opportunités dans tous les domaines politiques et rendre la transition équitable et inclusive pour tous ».
 

Le pacte se compose de deux outils fondamentaux : la première « loi européenne sur le climat » - qui reflète l'ambition politique d'être le premier continent neutre sur le plan climatique d'ici 2050 - qui n'a pas encore été présentée ; et le plan d'investissement pour une Europe durable, ainsi que le Fonds de transition équitable, tous deux publiés le 14 janvier.
 

Ces deux derniers mécanismes permettent, fondamentalement, la mobilisation de l'investissement public et le déblocage de fonds privés par le biais des instruments financiers de l'UE, notamment InvestUE, qui pourrait conduire à un investissement d'au moins un trillion d'euros, selon le service de presse de la Commission. En outre, le Fonds de transition garantira que les régions les plus touchées reçoivent au moins 100 millions d'euros au cours du nouveau CFP pour « atténuer l'impact socio-économique de la transition ».
 

Tout cela vise à atteindre les objectifs actuels en matière de climat et d'énergie pour 2030, qui nécessitent 260 millions d'euros d'investissements supplémentaires, soit 1,5 % du PIB en 2018. À cet égard, l'espace presse assure « qu'au moins 25 % du budget à long terme de l'UE devra être consacré à l'action en faveur du climat ».
 

Le bloc de l'UE a réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 23 % entre 1990 et 2018, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre l'objectif de zéro émission nette, fixé pour 30 ans.

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