Le sabotage des usines de Natanz renforce la position de l'Iran qui exige le retrait des sanctions américaines

Vienne accueille la nouvelle table de dialogue pour le retour au pacte nucléaire

PHOTO/REUTERS - Mohammad Javad Zarif, Ministro de Relaciones Exteriores de Irán

La capitale autrichienne sera le théâtre d'une nouvelle tentative de rapprochement des positions sur le Plan d'action global conjoint (JCPOA). Elle aura lieu quelques jours seulement après la tentative de sabotage de la centrale nucléaire de Natanz, ce qui, selon le ministre iranien des affaires étrangères, ne profitera en rien à la position des États-Unis : "Nous n'avons aucun problème à revenir remplir nos obligations au titre du JCPOA, mais les Américains devraient savoir que ni les sanctions ni les actes de sabotage ne sont de bons outils de négociation et que ces actions ne feront que rendre la situation plus difficile pour eux", a-t-il averti.

Après sa rencontre avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, il a déclaré lors d'une conférence de presse qu'"il est nécessaire que les États-Unis reviennent sans délai à leurs engagements au titre du JCPOA et lèvent toutes les sanctions". Par la même occasion, M. Lavrov a déclaré aux médias qu'il considérait que la position iranienne était ouverte à la négociation et que tout dépendait largement de ce que ferait le pays présidé par Joe Biden. S'ils reviennent à l'accord dont ils se sont retirés en 2018, affirme le ministre russe des Affaires étrangères, Téhéran n'aura aucun problème à reprendre ses responsabilités sur le traité.

Un embargo de armas de la ONU de una década de duración sobre Irán que le impedía comprar armas extranjeras como tanques y aviones de combate

Washington a l'intention de trouver un moyen de revenir au JCPOA, comme le disait M. Biden depuis longtemps, avant même son arrivée à la Maison Blanche. Cependant, comme on peut le constater, ils ne veulent pas être les premiers à donner le bras pour se tordre. Au moment où l'Iran demande aux États-Unis de lever les restrictions et de faire le premier pas, les gens de Joe Biden exigent que Téhéran respecte l'accord conclu en 2015 et revienne à ses obligations, pour ensuite lever les sanctions. L'atout que les Iraniens jouent maintenant est l'attaque de l'usine de Natanz, dont ils accusent Israël. Selon le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Yavad Zarif, "ils pensaient que l'attaque affaiblirait notre main dans les pourparlers de Vienne, mais, au contraire, elle la renforcera".

Les États-Unis ont rapidement nié toute responsabilité dans le sabotage de Natanz. Il semble assez clair qu'Israël est derrière cette attaque qui n'a pas encore été revendiquée. La Commission européenne demande des éclaircissements sur "ce qui s'est passé et qui est derrière tout cela". L'attaque contre la centrale, bien qu'elle aurait pu avoir de graves conséquences, n'en a pas eu. La panne s'est produite dans une zone du réseau de distribution électrique à l'intérieur de la centrale, qui s'étend sur plus ou moins 100 000 mètres carrés, dont une grande partie est souterraine. La seule victime a été le porte-parole de l'agence atomique iranienne, Behrouz Kamalvandi, qui a dû être hospitalisé pour des fractures à la jambe et à la tête après avoir fait une chute.

Bien qu'il n'y ait pas de version officielle de la responsabilité de l'attaque de l'usine de Natanz, le Premier ministre israélien par intérim, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu'ils ne permettront jamais "à l'Iran d'obtenir des armes nucléaires", ajoutant qu'ils continueront à "se défendre contre l'agression et le terrorisme iraniens", ce qui semble correspondre aux accusations iraniennes. Toutefois, l'Iran a déjà prévenu : "La vengeance sera exercée au bon moment et au bon endroit", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Said Jatibzadeh.

El primer ministro de Israel, Benjamin Netanyahu

Au milieu de toute la controverse et de la confrontation entre l'Iran et Israël, la Russie a critiqué l'Union européenne pour ce qui, selon elle, est une grave erreur sachant que des pourparlers aussi sensibles que ceux prévus à Vienne sont en cours : "S'il y a un manque de coordination dans l'UE, c'est tout simplement regrettable. Mais si cette décision a été prise délibérément au milieu des pourparlers qui se poursuivent à Vienne pour sauver le JCPOA, alors ce n'est pas seulement regrettable, c'est une erreur qui est pire qu'un crime", a sévèrement accusé Sergueï Lavrov.

Alors que Téhéran dit envisager la possibilité d'imposer des sanctions aux pays européens qui ont été impliqués, cette nouvelle réunion semble indispensable pour franchir une nouvelle étape vers le sauvetage du JCPOA dont, depuis le départ des États-Unis et de Donald Trump en 2018, toute la société internationale attend le retour. Ce qui est clair, c'est que l'un des deux devra changer de position. Les positions actuelles sont les mêmes qu'il y a longtemps et, si rien ne change, il sera très difficile d'être optimiste.   

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato