Wiqaytna, la nouvelle application de suivi est présentée au Maroc

Le Maroc se caractérise par son agilité et son innovation dans la gestion de la pandémie. Le confinement a commencé dans le Royaume le 20 mars, 18 jours après l'apparition du premier cas confirmé. Elle a mobilisé des entreprises pour la fabrication de respirateurs et de masques. Elle a établi des mesures telles que des horaires restrictifs, le départ d'un seul membre de la famille pour effectuer l'achat, et l'utilisation obligatoire du masque dont le prix a été établi et réglementé depuis le début de la crise. Les réalisations se sont également traduites dans le domaine de la technologie et de la recherche, avec le lancement de plusieurs projets dans le cadre de la campagne contre le virus.   

Plusieurs initiatives innovantes de surveillance et de contrôle des maladies ont été développées au Maroc. Le dernier en date, présenté le 11 mai, s'appelle Wiqaytna et sera utilisé sur une base volontaire et anonyme. Inspiré d'une application singapourienne, cet outil 100 % marocain sur lequel ont travaillé une quarantaine d'ingénieurs a été promu par le ministère de l'intérieur et de la santé du pays. Selon Abdelhaq Al Herraq, directeur des systèmes d'information du ministère de l'intérieur, les entreprises et les start-ups qui ont participé à son développement informatique se sont portées volontaires. 

La version d'essai est prête : l'application sera disponible en téléchargement sur les appareils Android et IOS. La phase expérimentale sera réalisée par l'Office des phosphates (OCP). Le projet a été soutenu par la Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP). Compte tenu de la loi sur la protection des données personnelles, l'utilisation de l'application et son téléchargement sur une base volontaire ont été soulignés comme étant anonymes. Préciser que l'outil est conforme à la loi 09-08 sur la protection des personnes.   

Le professeur et directeur de l'épidémiologie et du contrôle des maladies au ministère de la santé, Mohamed Lyoubi, a demandé le soutien des citoyens, pour l'utilisation de cette application. Il a déclaré : « L'application permettra d'identifier plus facilement les personnes qui ont été en contact avec un cas positif. L'objectif est de faciliter, à un stade très précoce, la sensibilisation des personnes concernées et éventuellement la prise en charge et l'hospitalisation des cas éventuels ».   

« Ce dispositif nous permettra de passer de la phase de confinement des personnes à une autre phase de confinement du virus. Par-dessus tout, cela permettra à notre pays de passer à la troisième étape de la désescalade de la pandémie dans notre pays », a-t-il ajouté.   

Une autre application mobile exceptionnelle, actuellement en service dans les villes de Rabat, Salé et Temara, a été utilisée pour surveiller les mouvements des citoyens pendant l'état d'alerte. Pour le développement de cette application, un appel public a été lancé auquel seules les entreprises marocaines se sont présentées dans un premier temps. L'État a choisi de s'appuyer sur l'expertise locale pour développer sa propre solution de suivi. L'outil a été développé par des ingénieurs et des techniciens de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN), qui ont toujours été conscients des critères de santé et de sécurité pour les citoyens.  

Avec le confinement, le traçage a été considéré comme l'une des mesures les plus efficaces dans la lutte contre la propagation du virus. Le suivi numérique a déjà été mis en œuvre et efficace dans d'autres pays tels que la Chine, la Corée du Sud et Singapour. Le suivi consiste à identifier, grâce à des outils technologiques, les citoyens potentiellement exposés au coronavirus ou qui ont été en contact avec des cas confirmés.   

L'application lancée par le Maroc est un outil qui, selon la DGSN, est utilisé pour suivre spécifiquement le parcours des citoyens qui utilisent leur véhicule pour voyager. Son principal objectif est d'identifier et de déterminer les mouvements de population exceptionnels, en limitant les mouvements injustifiés. Il est disponible en téléchargement uniquement sur les appareils mobiles des policiers.   

L'application n'enregistre les citoyens qu'une fois qu'ils passent les points de contrôle, et où le citoyen fournit le numéro de la carte d'identité marocaine (CIN). Cet outil de contrôle enregistre uniquement le numéro d'identité. L'agent ne peut accéder à aucune des informations personnelles du citoyen. Il ne peut être utilisé que dans le cadre des contrôles de sécurité et ne peut être téléchargé à partir d'une autre source que la DGSN.   

Au cours du mois d'avril, une équipe de chercheurs, d'ingénieurs et de médecins marocains a lancé un projet novateur, consistant en un masque intelligent (appelé MIDAD) conçu et imprimé en 3D. C'est un masque qui intègre des capteurs de température, mesure la pression, le cycle respiratoire et le niveau d'oxygène dans le sang. Une méthode de prédiction et de diagnostic de la maladie connectée directement par bluetooth à une application de suivi appelée Trackorona.

Trackorona est une application qui suit les mouvements des utilisateurs qui la téléchargent pour détecter leur niveau de respect de l'enfermement, et garde une trace de la distance sociale. L'application peut être téléchargée gratuitement, que vous ayez ou non le masque intelligent. Il comporte un formulaire d'autodiagnostic et une technologie permettant de détecter et de prédire les symptômes de la maladie par la voix.

Comme l'a révélé l'équipe du projet MIDAD, il s'agit d'un masque lavable et réutilisable. La même source a révélé que la première version de l'application mobile qui accompagne le masque, a été partagée en open source et sera lancée dans une version d'essai. L'industrialisation massive du masque n'a pas encore commencé, mais il est déjà établi que le prix ne dépassera pas 15 euros.   

Actuellement, le Maroc compte un total de 6 418 cas confirmés et 188 décès, en plus des 2 991 guérisons. Le pays continue de progresser dans sa campagne contre le virus, cette fois-ci grâce à l'innovation technologique. Après avoir effectué tous les tests appropriés, il est prévu que les deux applications, Wiqaytna et Trackorona, seront disponibles pour les citoyens dans les prochaines semaines.