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Des décès à méditer

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La mort n'est pas la fin. Il s'agit de l'hymne utilisé depuis 1981 par les forces armées espagnoles pour honorer les morts. Composé par le prêtre Cesáreo Gabarán Azurmendi, les paroles disent que lorsque le chagrin nous atteint pour un camarade perdu, lorsque l'adieu douloureux cherche son espoir dans la Foi... La mort de la reine Elizabeth II d'Angleterre est ressentie par la plupart des citoyens britanniques comme la perte d'une figure qui a réussi à consolider la monarchie au Royaume-Uni, en surmontant des crises aussi graves que la mort de Lady Di et en démontrant le caractère et la force d'une femme ayant la personnalité et les convictions pour se faire respecter dans un monde contrôlé par les hommes.
 
Dans son rôle institutionnel de " reine mais pas souveraine ", comme en Espagne, elle a maintenu une neutralité très appréciée de tous, bien que dans des secteurs clés de la société britannique, il manquait une plus grande implication, bien que par des canaux indirects, pour éviter le désastre du Brexit. Les résultats obtenus après l'irruption désastreuse du populisme au pouvoir démontrent la nécessité de retrouver le sérieux, la rigueur, les principes et les convictions qui permettent aux tabloïdes, qui causent tant de dégâts, de retrouver une place plus que secondaire et d'empêcher les vendeurs de glaces de revenir au gouvernement britannique.

Ce besoin s'étend au monde entier. La mort d'Elizabeth II nous oblige à réfléchir à l'avenir immédiat d'un royaume qui pourrait ne plus être aussi uni, entre autres à cause du Brexit. C'est le cas de l'Ecosse, de l'Irlande du Nord et de certains pays tentés d'abandonner la discipline du Commonwealth, même si leurs liens économiques et commerciaux sont très forts. La reine est décédée en Écosse, ses petits-enfants font une pause et saluent les citoyens avec leurs partenaires, le nouveau roi et la reine consort s'approchent également des personnes rassemblées devant Buckingham Palace pour travailler au soutien populaire dont ils ont plus que jamais besoin en cette période de transition.  Le Royaume-Uni a changé de chef d'État et de gouvernement en une semaine, avec une Première ministre fortement conditionnée par la scène internationale, la crise économique et énergétique et un grand besoin de retrouver une crédibilité politique. Une bonne, véritable et profonde réflexion est essentielle, poussée par l'embargo qui provoque la mort. Aux États-Unis, pour une année de plus, les noms des plus de 3 000 morts des attentats du 11 septembre ont été lus en public, en Ukraine le sacrifice des vies permet la résistance, tandis que Poutine commence à faire des ravages. La mort nous oblige à réfléchir, surtout lorsqu'elle nous touche de près.