Nombre record d'exécutions en Arabie saoudite
Les voix qui résonnent dans le monde entier contre la peine de mort ne sont toujours pas entendues en Arabie saoudite. C'est le pays où la peine de mort est la plus appliquée proportionnellement au nombre d'habitants. Samedi, le nombre d'exécutions officiellement réalisées en public a dépassé les records récents.
81 personnes, presque toutes accusées de crimes à caractère religieux, ont été décapitées à Riyad et dans d'autres villes du pays. En un seul jour, les 69 ont été dépassés, payant de leur vie les crimes et péchés commis l'année précédente. Pour éviter tout doute, la nouvelle a été confirmée par l'agence de presse officielle du Royaume, SPA.
73 des personnes exécutées étaient des ressortissants saoudiens, sept yéménites et un syrien. Ces condamnations s'inscrivaient dans le cadre de la lutte contre le terrorisme : la plupart étaient accusés d'appartenir à ce qu'on appelle l'État islamique, les autres au réseau Al-Qaida et un autre était membre de la communauté houthie, contre laquelle l'Arabie saoudite se bat depuis plusieurs années pour les chasser du pouvoir au Yémen.
Toutes les victimes ont été condamnées en vertu des lois dérivées de la charia qui constituent le code pénal saoudien. Les charges retenues contre eux étaient variées et n'ont pas été détaillées. Dans le royaume saoudien, le meurtre et le vol à main armée, entre autres crimes, sont passibles de la peine maximale.
Mais contrairement à la plupart des autres pays, le viol, l'adultère, la sodomie et, bien sûr, toute forme d'attaque contre les lieux de culte, y compris les expressions négatives ou les railleries contre les croyances et les dogmes de l'islam, sont également considérés comme des crimes passibles de la peine de mort.
Les peines exécutées samedi ont été prononcées par des tribunaux qui, de l'avis des experts, ne respectent pas rigoureusement les principes fondamentaux de la justice, conformément aux normes internationales. Le poids des accusations religieuses est crucial et les juges n'écoutent généralement pas les arguments des défenseurs dont le poids est minime.