Face à la pression occidentale, les dirigeants militaires répètent qu'ils se retireront de cette politique lorsqu'un consensus pourra être atteint

Al Burhan déclare que les sanctions américaines sont "inutiles"

PHOTO/AFP - Le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan s'exprime lors de la conclusion d'un exercice militaire dans la région de Maaqil, dans le nord de l'État du Nil, le 8 décembre 2021

Le Soudan continue de rejeter toute forme d'intrusion étrangère. Après le coup d'État militaire d'octobre dernier, le pays est entré dans une nouvelle phase politique dans laquelle les militaires, dirigés par Abdel Fattah al-Burham, ont pris les rênes politiques. Leur accession au pouvoir a été tout sauf pacifique, et le Soudan est désormais le théâtre d'une confrontation civile entre les partisans de la démocratie et ceux qui préfèrent un mandat militaire.

Les protestations contre l'armée se poursuivent et ont entraîné la mort de dizaines de civils et des centaines de blessés. Face à cette situation, l'ONU a tenté de lancer des initiatives de coopération pour promouvoir une transition pacifique, ce qui a été ouvertement critiqué par al-Burham, qui a indiqué que l'organisation "est simplement un organe de médiation" et n'a pas le droit de "présenter des initiatives unilatérales". 

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Les propositions de l'ONU ont été rejointes par les États-Unis. La différence est que les États-Unis ont décidé d'opter pour des décisions plus énergiques telles que l'adoption de sanctions. Face à cette menace, le général a qualifié ces ultimatums d'"inutiles" et a souligné l'engagement de l'armée à se retirer une fois que les acteurs politiques auront trouvé un consensus commun ou réussi à organiser des élections.

Ces déclarations ont été faites lors de la première interview d'al-Burham à la télévision d'État. Il y souligne également que "Washington traite des informations erronées", une déclaration qui répond à la possibilité que les États-Unis adressent des remontrances aux dirigeants militaires du Soudan.

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D'autre part, en réponse à la proposition de l'ONU, al Burham a souligné que l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU, Volker Peretz, n'est qu'"un interlocuteur qui appelle tout le monde au dialogue". Il a ajouté que "Volker doit travailler à la préparation de l'environnement pour les élections et c'est sa tâche principale".

Cette prise de position du chef militaire intervient après que l'Union européenne et d'autres pays occidentaux ont exprimé leur "inquiétude" à la suite de l'arrestation de plusieurs personnalités de l'opposition, dont l'ancien ministre des Affaires gouvernementales, Khalid Omer Yusef, et d'anciens membres du "Comité d'élimination de l'autonomisation", tels que Uagdi Sali et Al Tayeb Osman Yusef. Cette dernière institution, créée pour confisquer les biens des personnes proches du régime d'Omar el-Béchir, a été supprimée après le retour au pouvoir des militaires. 

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En outre, Sali et Yusef faisaient tous deux parties de l'une des délégations des Forces pour la liberté et le changement. Cette organisation civile est l'une des plus importantes représentations civiles s'opposant au retour au pouvoir des militaires et continue de lutter pour des élections libres et démocratiques. 

Cependant, le nouveau scénario politique, aggravé par la récente démission de l'ancien Premier ministre Abdullah Hamdok, s'est transformé en un tourbillon de violence qui déstabilise le processus de transition du pays. Le peuple soudanais continue de descendre dans la rue pour réclamer des élections et le départ des militaires, tandis que ces derniers continuent de renforcer leur présence au pouvoir sous l'œil attentif de l'Occident.

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.

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