Les ministres des affaires étrangères marocain et espagnol sont convenus mercredi de réactiver le trafic terrestre pour les voyageurs et les marchandises "dans les prochains jours"

Albares anuncia la reapertura de las fronteras de Ceuta y Melilla

photo_camera PHOTO/ARCHIVO - José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération de l'Espagne

Fermées depuis mars 2020 en raison de la crise sanitaire de Covid-19, les frontières de Ceuta et Melilla sont devenues, ces dernières semaines, une question compliquée à résoudre pour les gouvernements espagnol et marocain. Bien que le soutien du gouvernement de Pedro Sánchez à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ait permis la reprise des négociations, des désaccords sur des questions plus spécifiques ont compliqué la décision de rouvrir les frontières.

Mais aujourd'hui, plus de deux ans après, entre pandémie et crise diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a rendu public "l'accord définitif pour la réouverture des frontières terrestres avec Ceuta et Melilla dans les prochains jours". Une annonce qui intervient à Marrakech, en plein sommet ministériel de la Coalition mondiale contre Daesh, et après deux rencontres consécutives entre M. Albares et son homologue marocain, Nasser Bourita. 

atalayar.reunion-marrakech-nasser-bourita-marruecos-albares-españa

Les deux représentants se sont rencontrés la nuit dernière, et à nouveau le matin du mercredi 11 mai, dans leur première rencontre depuis la réconciliation entre Madrid et Rabat suite au soutien de Pedro Sánchez au plan d'autonomie du Maroc au Sahara Occidental.

La "décision politique" de la réouverture a déjà été convenue, a expliqué Albares, mais tant que les derniers "aspects pratiques et opérationnels" ne seront pas résolus, le ministère espagnol de l'Intérieur n'annoncera pas de date précise. En outre, Albares a souligné que "la nouvelle étape" avec le pays d'Afrique du Nord "est basée sur le respect mutuel, les avantages mutuels et l'absence d'actions unilatérales". "Ce sont des choses concrètes."

En tout cas, le ministre espagnol des Affaires étrangères a souligné que cette réouverture des "points de passage et des douanes" s'appliquera aussi bien aux personnes qu'aux marchandises, et qu'elle se fera de manière "ordonnée et progressive". La "normalisation complète de la circulation des personnes et des biens" qui figurait dans le communiqué signé par Pedro Sánchez et Mohammed VI lors de la visite du dirigeant espagnol à Rabat le 7 avril est ainsi concrétisée. 

atalayar-frontera-marruecos-españa

Parmi les questions qui ont suscité des désaccords figurent les réglementations douanières. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a demandé d'ajouter à la reprise du passage des voyageurs et des marchandises entre le Maroc et les deux villes autonomes espagnoles, la réouverture du bureau de douane commercial de Melilla, fermé unilatéralement par Rabat en 2018, et la création d'un bureau de douane similaire à Ceuta. 

La situation des deux villes, déjà complexe en soi - en raison de problèmes économiques et commerciaux ou de leur exclusion de l'espace Schengen - a été compliquée par la proposition espagnole d'une "frontière intelligente" - entre le Maroc et Ceuta et Melilla - équipée de caméras de reconnaissance faciale. Cette mesure, malgré sa finalité dans la lutte contre le terrorisme, a suscité d'importantes réticences. Certaines organisations humanitaires et sociales ont dénoncé le fait qu'elle pourrait finir par violer les droits fondamentaux de ceux qui tentent de mettre le pied sur le territoire européen.

Plus dans Politique