Biden menace Poutine de "mesures économiques" en cas d'agression contre l'Ukraine

Joe Biden a tenu sa cinquième réunion avec Vladimir Poutine depuis son entrée en fonction au début de l'année. Le principal sujet du sommet virtuel était la crise en Ukraine, bien que les deux dirigeants aient également discuté d'autres points d'intérêt commun. 

Ce qui est ressorti le plus de cette conversation de près de deux heures, ce sont les menaces de M. Biden à l'égard de M. Poutine au cas où la Russie continuerait à aggraver les tensions à la frontière ukrainienne. Malgré cela, le président américain a entamé la rencontre de manière cordiale. "C'est bon de te revoir. C'est dommage que nous n'ayons pas pu nous voir au sommet du G20", a déclaré M. Biden. Plus tard, M. Biden a changé le ton du dialogue, assurant que si Moscou ne met pas fin à ses actions en Ukraine, Washington et ses partenaires européens répondront par des "mesures économiques et autres".

Ce ne serait pas la première fois que Biden approuve des sanctions contre la Russie. En avril dernier, l'administration Biden a accepté des sanctions contre Moscou pour ingérence présumée dans l'élection présidentielle de 2020. Ils ont également expulsé 10 diplomates russes des États-Unis et imposé des restrictions aux entreprises russes. M. Poutine a fait allusion à ces mesures, appelant à l'annulation de "toutes les restrictions existantes sur le fonctionnement des missions diplomatiques, ce qui pourrait contribuer à normaliser d'autres aspects des relations bilatérales", selon l'agence de presse russe TASS. 

M. Biden a appelé son homologue à réduire "la tension et à revenir à la diplomatie". Par la suite, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, a déclaré que "le président Biden a regardé Poutine dans les yeux et a dit qu'il y a des choses que nous n'avons pas faites en 2014 et que nous sommes prêts à faire maintenant". Il a également assuré que Washington "fournira davantage de matériel défensif" à Kiev. Le gazoduc controversé Nord Stream 2 a également fait l'objet d'une conversation. M. Sullivan a noté que si "Poutine veut voir le gaz circuler dans le gazoduc, il ne veut peut-être pas prendre le risque d'envahir l'Ukraine". 

Le dirigeant russe, pour sa part, a souligné qu'il ne fallait pas attribuer à la Russie l'entière responsabilité de la crise actuelle. M. Poutine a fait référence aux activités de l'OTAN en Ukraine. Selon Poutine, c'est l'OTAN qui entreprend des "tentatives dangereuses" pour développer son activité sur le territoire ukrainien, augmentant ainsi son potentiel militaire aux portes de la Russie, rapporte Sputnik. 

À cet égard, M. Poutine a demandé des garanties fiables que l'Alliance ne continuera pas à s'étendre vers l'est. "La Russie est très intéressée à recevoir des garanties fiables et juridiquement contraignantes excluant l'expansion de l'OTAN vers l'est et le stationnement de systèmes offensifs dans les États limitrophes de la Russie", a déclaré le président russe dans un communiqué. Il a également évoqué "la politique destructrice de Kiev" et "les actions provocatrices de Kiev contre le Donbas". Après le sommet, le service de presse du Kremlin a déclaré que les discussions avaient été "franches et pragmatiques par nature".

Les présidents ont également discuté "du dialogue de stabilité stratégique entre les États-Unis et la Russie" et "de questions régionales telles que l'Iran", selon la Maison Blanche. Les deux hommes ont également discuté des ransomwares, un type de cyberattaque.

Après l'appel vidéo, M. Biden s'est entretenu avec certains de ses partenaires européens. La conversation a porté sur Emmanuel Macron, Angela Merkel, Mario Draghi et Boris Johnson. "Les dirigeants ont souligné leur soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ainsi que la nécessité pour la Russie de désamorcer les tensions et de s'engager dans la diplomatie. Ils sont convenus que leurs équipes resteront en contact étroit, y compris en consultation avec les alliés de l'OTAN et les partenaires de l'UE, sur une approche coordonnée et globale", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué. M. Biden appellera son homologue ukrainien, Volodimir Zelensky, jeudi.