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Le voyage du secrétaire d'État américain Antony Blinken au Moyen-Orient intervient dans un contexte de nouvelle escalade de la violence dans le conflit israélo-palestinien qui dure depuis longtemps.
U.S. Secretary of State Antony J. Blinken landed today in Ben Gurion airport for an official visit to Israel. The Secretary will meet with @IsraeliPM & other senior leaders to reinforce U.S. support for Israel’s security & shared democratic values. pic.twitter.com/ljHuTNToXg
— U.S. Embassy Jerusalem (@usembassyjlm) January 30, 2023
En réponse à un récent raid antiterroriste de l'armée israélienne à Jénine qui a tué dix personnes liées au Jihad islamique, un Palestinien a assassiné sept personnes vendredi dernier dans une synagogue de Jérusalem-Est. Par la suite, un jeune d'à peine 13 ans a abattu deux Israéliens, tandis que les forces de sécurité israéliennes ont continué à éliminer les terroristes dans certaines zones de Cisjordanie. Outre les attaques et les raids, le Hamas a également lancé des roquettes sur Israël ces derniers jours, incitant l'armée israélienne à bombarder une base militaire du groupe palestinien dans la bande de Gaza.
US Secretary of State Antony Blinken arrives in Israel at a "pivotal moment" as he condemns the attack outside a synagogue in Jerusalem on Friday which he describes as an "attack on the universal act of practising one's faith".https://t.co/PAiZ4D1jU3
— Sky News (@SkyNews) January 30, 2023
📺 Sky 501 and YouTube pic.twitter.com/w1uKZdPQAY
C'est dans ce contexte de violence que Blinken a atterri en Israël. Peu après son arrivée à l'aéroport Ben Gourion, le secrétaire d'État a fait référence à la situation critique, appelant à des "mesures d'apaisement des tensions" pour "arrêter la marée montante de la violence qui a fait trop de morts, trop d'Israéliens, trop de Palestiniens".
M. Blinken a condamné l'attaque de vendredi contre la synagogue à son arrivée en Israël, notant que "s'attaquer à des personnes en dehors de leur lieu de culte est particulièrement choquant". Toutefois, il a également déclaré aux membres du gouvernement israélien, dont le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, que "les appels à la vengeance ne sont pas la réponse".
M. Blinken s'est ensuite rendu à Jérusalem, où il a rencontré le chef de la diplomatie israélienne et le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Selon les médias israéliens, Blinken et Netanyahu ont discuté des menaces posées par l'Iran et des accords d'Abraham. Ils ont également exprimé la nécessité de trouver une solution au conflit israélo-palestinien.
Prime Minister Netanyahu, following his meeting with US Secretary of State Blinken:
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) January 30, 2023
"Your visit is another expression, a continual expression, of the unbreakable bond between Israel and the United States. It's one of the great alliances of modern history"https://t.co/RitUszGlCH pic.twitter.com/Fh2PilEwNj
L'Iran devait être l'un des principaux sujets de la réunion. Le Premier ministre israélien a fait référence à la violence utilisée par les autorités contre les manifestants lors des protestations, ainsi qu'à la fourniture d'armes iraniennes à la Russie. "La plupart de la communauté internationale a vu le vrai visage de l'Iran : la barbarie contre son propre peuple et la façon dont il exporte la violence au-delà de ses frontières et du Moyen-Orient", a déclaré M. Netanyahu, dans des propos rapportés par i24 News. Il a également fait référence à la course au nucléaire iranien, principale préoccupation d'Israël. "Le régime ne doit pas acquérir d'armes nucléaires", a souligné M. Netanyahu.
M. Blinken s'est dit d'accord avec le dirigeant israélien, soulignant que l'Iran "ne doit jamais être autorisé à acquérir une arme nucléaire". "Nous approfondirons la coopération pour faire face et contrer les activités déstabilisatrices de l'Iran", a-t-il ajouté.
'We agree that Iran must never be allowed to acquire a nuclear weapon'
— i24NEWS English (@i24NEWS_EN) January 30, 2023
US Secretary of State Antony Blinken speaks about the 'two way street' Iran & Russia have developed during the war in Ukraine after his meeting with PM Netanyahu #i24NEWSSpecialEdition | @benitalevin pic.twitter.com/p2vkEEBGX0
La visite de M. Blinken au Moyen-Orient intervient quelques jours seulement après une attaque de drone sur une installation militaire iranienne dans la ville d'Ispahan. Bien que Téhéran n'ait encore accusé officiellement aucun pays, des responsables américains ont déclaré à des médias tels que le New York Times et le Wall Street Journal qu'Israël était probablement à l'origine de l'attaque. Le complexe militaire qui a été attaqué était un centre de production de drones et de missiles iraniens.
Au niveau régional, M. Blinken a fait référence aux accords d'Abraham, tout en précisant que ces alliances entre Israël et les pays arabes "ne remplacent pas la paix entre Israël et la Palestine", rapporte le Times of Israel. M. Netanyahu, pour sa part, a souligné la possibilité de normaliser les relations avec d'autres pays arabes de la région, affirmant que cela permettrait de réaliser des "avancées historiques et extrêmement significatives pour la sécurité, la prospérité et la paix".
Après les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc, Israël et les États-Unis s'attendent à ce que l'Arabie saoudite rejoigne la liste des pays arabes qui normalisent leurs relations avec l'État hébreu. Riyad, pour sa part, a souligné à plusieurs reprises qu'il n'établirait pas de relations avec Jérusalem tant qu'une solution au conflit israélo-palestinien ne serait pas trouvée.
En plus de discuter de questions régionales, MM. Blinken et Netanyahu ont réaffirmé la forte alliance entre les États-Unis et Israël. Tous deux ont convenu que les deux pays partagent "des intérêts communs et des valeurs communes". "Il est important pour le gouvernement et le peuple d'Israël de savoir que l'engagement des États-Unis envers leur sécurité reste inébranlable", a déclaré M. Blinken, cité par i24 News.
L'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement d'extrême droite d'Israël a suscité des inquiétudes quant à ses relations avec les États-Unis. Au cours de son séjour en Israël, M. Blinken a insisté sur les valeurs démocratiques essentielles telles que les droits des minorités, l'État de droit, la liberté de la presse et une société civile active. En ce sens, le secrétaire d'État a fait référence aux manifestations massives qui ont eu lieu contre les projets de réforme du système judiciaire du gouvernement. "La vitalité de la société civile israélienne a été mise en évidence ces derniers temps", a-t-il déclaré.
Huge protests in Israel against Netanyahu’s plan to weaken the independence of the judiciary and thus weaken democracy. pic.twitter.com/n7x3Ui3qgc
— Frida Ghitis (@FridaGhitis) January 21, 2023
Après sa rencontre avec M. Netanyahu, M. Blinken s'est entretenu avec son homologue, M. Eli Cohen. En plus de souligner la nécessité de réduire "le cycle de la violence" et de faire face aux menaces de l'Iran, le secrétaire d'État a remercié M. Cohen pour l'aide humanitaire apportée par Israël à l'Ukraine. Le ministre israélien, quant à lui, a annoncé qu'il se rendrait à Kiev "dans un avenir proche", rapporte The Times of Israel.
Avant Israël, M. Blinken s'est rendu en Égypte, où il a également discuté de la dernière escalade de la violence israélo-palestinienne avec le président Abdel Fattah Al-Sisi. La secrétaire d'État a salué le rôle important du Caire en tant que médiateur dans le conflit, tandis que M. Al-Sisi a souligné la nécessité d'une solution qui "garantit les droits des Palestiniens". En outre, lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry, les deux hommes ont discuté du conflit israélo-palestinien, ainsi que d'autres questions pertinentes telles que la situation en Libye et au Soudan.
M. Blinken terminera son voyage au Moyen-Orient en Cisjordanie, où il rencontrera le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qu'il pressera également d'élaborer des mesures visant à mettre un terme à la spirale de violence qui s'est déclenchée ces derniers jours.
Coordinateur Amériques : José Antonio Sierra
