Abdullah Hamdok a été libéré après avoir été enlevé par les militaires lors d'un nouveau coup d'État

Blinken a eu une conversation téléphonique avec le Premier ministre soudanais

AP/CAROL KASTER - Antony Blinken, secrétaire d'État américain

Nouvel épisode au Soudan. Les forces militaires continuent de contrôler les principaux postes de pouvoir et le pays reste en état d'urgence. Ce jour-là, la population civile devrait à nouveau descendre dans la rue, au lendemain de la répression par l'armée de manifestations pacifiques réclamant le retour d'un gouvernement de transition. 

Dans le sillage de l'escalade de la violence, le secrétaire d'État américain Anthony Blinken a eu une conversation téléphonique avec le premier ministre soudanais Abdullah Hamdok, devenant ainsi la première personnalité internationale à s'entretenir avec ce dernier après sa libération. 

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Ceci a été confirmé dans une déclaration du Département d'Etat affirmant le dialogue. Dans ce document, le secrétaire d'État se félicite du fait que le Premier ministre soit en sécurité. Il a également exprimé sa "grave préoccupation" concernant la situation actuelle dans le pays et a répété l'impératif pour les forces militaires de "faire preuve de retenue et d'éviter la violence dans leur réponse aux manifestants".

Blinken s'est également entretenu avec le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan al Saud pour "condamner le coup d'État". Au cours de ce dialogue, le Secrétaire a réitéré "le soutien ferme que les Etats-Unis maintiennent aux aspirations démocratiques du Soudan" et a souligné "la nécessité d'une restauration immédiate du gouvernement civil de transition". 

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Ils ont également discuté de l'importance pour toutes les parties d'adhérer au cadre de la Constitution et à l'accord de paix de Juba, faute de quoi le soutien économique international au Soudan serait menacé. Les deux représentants ont également discuté d'autres questions pertinentes liées aux relations bilatérales, notamment les droits de l'homme.

En outre, cette conversation a permis de lever les doutes sur l'état de santé du premier ministre. Jusqu'à présent, on ignorait où se trouvait le président sortant, qui a été enlevé par les forces militaires avec une partie du gouvernement civil. Selon les déclarations officielles d'al-Burhan, "personne ne l'a kidnappé ou agressé" et affirme que le Premier ministre "est chez lui", en résidence surveillée.

Cette situation délicate a toutefois conduit l'Union africaine à suspendre le Soudan après avoir exprimé son "rejet total" de la nouvelle situation face à un "changement inconstitutionnel de gouvernement". Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a également déclaré que la suspension, avec effet immédiat, resterait en vigueur jusqu'à "la restauration effective de l'autorité de transition dirigée par des civils", et a annoncé l'envoi d'une mission chargée de rechercher une solution à l'amiable à l'impasse politique actuelle.

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Dans ce contexte, le département d'État et le conseiller à la sécurité de la Maison Blanche, Jake Sullivan, ont indiqué que l'administration Biden était en contact avec les voisins du Soudan et d'autres dirigeants africains tels que le président de la République du Congo et le chef de l'Union africaine, Felix Tshisekedi, ainsi qu'avec d'autres États du Golfe et des alliés des États-Unis. Selon le ministère, Blinken a "travaillé sans relâche au téléphone".

Cet appel intervient après que les États-Unis ont annoncé la suspension de 700 millions de dollars d'aide au pays suite aux "actions antidémocratiques" de l'armée soudanaise. Selon le porte-parole du département d'État, Ned Price, les actions commises par l'armée "bouleversent" ce qui a été convenu dans les accords. Price a également défendu l'action des États-Unis au Soudan, affirmant que, selon le porte-parole, "aucun pays n'a fait plus, aucun pays n'a dit plus, aucun pays n'a donné plus à la population en termes d'assistance et d'aide humanitaire que les États-Unis". 

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Le Soudan connaît son deuxième jour consécutif de protestations. Le coup d'État du général Abdel Fattah Al Burhan a plongé le pays dans une nouvelle vague de violence. À la suite du soulèvement militaire, al-Burhan a ordonné la dissolution du Conseil de souveraineté militaro-civil, mettant ainsi un terme aux efforts visant à instaurer la démocratie. La population civile, encouragée par Abdullah Hamdok, a décidé de descendre dans la rue pour demander le retour à un gouvernement de transition, s'opposant ainsi à la prise de pouvoir militaire.

Ces protestations ont été violemment réprimées par les forces militaires. Le bilan continue d'être accablant : au moins 10 personnes ont été tuées et 140 blessées. Face à cette situation, l'Union européenne a dénoncé "les actions des militaires comme une trahison de la révolution, de la transition et des demandes légitimes du peuple soudanais pour la paix, la justice et le développement économique". 

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En outre, l'accès à Internet reste limité, tout comme la mobilisation dans les rues principales. D'autres manifestations civiles exigeant la libération de Hamdok et le retour à un gouvernement de transition devraient avoir lieu aujourd'hui. Actuellement, le scénario au Soudan est très inquiétant. Ce qui s'est passé ces derniers jours démontre la grande division de la société et le danger imminent d'un retour à un régime militaire, ce qui a été établi au Soudan depuis 30 ans sous Omar Al-Bashir, qui est accusé d'avoir commis de multiples crimes de guerre.

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