Le président de l'ANP a également rencontré ces derniers jours le directeur de la CIA, à qui il a assuré que la coordination de la sécurité avec Israël n'avait été que "partiellement suspendue" et "pourrait être rétablie"

Blinken réaffirme le soutien des États-Unis à la solution des deux États lors de sa rencontre avec Abbas

photo_camera REUTERS/RONALDO SCHMEDIT - Le secrétaire d'État américain Antony Blinken serre la main du dirigeant palestinien Mahmoud Abbas lors de leur rencontre à Ramallah

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a une nouvelle fois souligné la nécessité d'apaiser les tensions lors de son voyage au Moyen-Orient. À cette occasion, il l'a fait à Ramallah lors de sa rencontre avec le président de l'Autorité nationale palestinienne (ANP), Mahmoud Abbas, avec qui il s'est entretenu après avoir rencontré au Caire le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sisi, et à Jérusalem le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Comme il l'a fait en Égypte et en Israël, Blinken a demandé l'arrêt de l'escalade de la violence et a réaffirmé le soutien de Washington à une solution à deux États pour le long conflit israélo-palestinien. En ce sens, le secrétaire d'État a souligné que son pays s'oppose à toute action qui nuit à ce processus de paix, comme "l'expansion des colonies et la démolition des maisons". 

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A Ramallah, aux côtés d'Abbas, Blinken a reconnu que "les espoirs des Palestiniens s'amenuisent", et qu'il est nécessaire de promouvoir des mesures pour changer cette situation. Le secrétaire d'État a également déploré la mort de "Palestiniens innocents" ces derniers jours et a révélé la volonté de Washington de "renforcer les relations avec l'Autorité palestinienne et le peuple palestinien". À cette fin, Blinken a annoncé l'intention des États-Unis de travailler à "l'ouverture du consulat américain à Jérusalem-Est", comme le rapporte Al-Arabiya.

Les médias arabes rapportent également que le chef de la diplomatie américaine a promis 50 millions de dollars à l'Autorité palestinienne et un accord pour fournir un réseau internet 4G aux Palestiniens.

Abbas, pour sa part, a préparé une série d'exigences qui seront présentées lors de la réunion. Comme le rapporte The National News, ces demandes comprennent la nécessité de mettre fin aux colonies israéliennes en Cisjordanie, aux incursions dans les villes palestiniennes, aux attaques et à la violence contre les Palestiniens et à la levée des sanctions imposées par le gouvernement israélien contre certains Palestiniens. 

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Dans cette veine, le leader palestinien a accusé Israël de saper les efforts de paix et de ne pas respecter les accords signés. Il a appelé le gouvernement israélien à cesser "les actions unilatérales qui violent le droit international".

En ce qui concerne les relations avec Washington, Abbas a déclaré qu'il était prêt à "travailler avec les États-Unis et d'autres pays pour renouveler le dialogue politique", mais il a également critiqué la communauté internationale pour son inaction face aux "mesures unilatérales d'Israël".

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Le partenariat de sécurité avec Israël "pourrait être rétabli" après le raid de Jénine

Ces derniers jours, le président de l'AP a reçu d'autres hauts responsables américains, dont le directeur de la CIA, Williams Burns. Lors de sa rencontre avec Burns, Abbas a assuré que la coordination de la sécurité avec Israël n'avait été que "partiellement suspendue" et qu'elle "pourrait être rétablie".

À la suite de l'opération antiterroriste menée la semaine dernière à Jénine, au cours de laquelle les forces israéliennes ont tué 10 Palestiniens liés au Jihad islamique, l'Autorité palestinienne a annoncé qu'elle suspendait la coopération en matière de sécurité avec Israël. Toutefois, Abbas a maintenant indiqué que cette décision n'était "ni générale ni irréversible", a rapporté la chaîne israélienne Channel 12.  

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Le voyage du secrétaire d'État dans la région a coïncidé avec une nouvelle vague de tensions entre Palestiniens et Israéliens. Après le raid de Jénine, le Hamas a tiré plusieurs roquettes sur le territoire israélien et, en réponse, l'armée israélienne a bombardé une base militaire du Hamas dans la bande de Gaza. Par la suite, à Jérusalem-Est, un Palestinien a tué sept Israéliens dans une synagogue. Le jour suivant, un jeune de 13 ans a tiré sur deux Israéliens.

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Avant de se rendre à Ramallah, Blinken a rencontré à Jérusalem le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen, le ministre de la Défense Yoav Gallant, le président Isaac Herzog et le chef de l'opposition et ancien Premier ministre Yair Lapid. 

Outre les États-Unis, d'autres pays de la région, tels que la Jordanie et l'Égypte, s'efforcent de mettre fin le plus rapidement possible à la nouvelle escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens. À cet égard, Al Arabiya rapporte que le Caire enverra une délégation en Israël pour proposer des solutions et agir en tant que médiateur entre le gouvernement de Netanyahu et l'Autorité palestinienne. La Jordanie a également envoyé le chef des services de renseignement, Ahmed Hattokai, à Ramallah pour discuter avec M. Abbas des questions de sécurité en Cisjordanie. 

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Le Hamas et le Jihad islamique rejettent la visite de Blinken

Malgré l'accent mis par le secrétaire d'État sur la nécessité de désamorcer les tensions et de promouvoir la compréhension lors de son voyage au Moyen-Orient, la bande de Gaza et certaines parties de la Cisjordanie critiquent sa visite et la politique américaine dans la région. 

Le Hamas et le Jihad islamique ont tous deux exprimé leur rejet de la visite de Blinken et des propositions de Washington en faveur d'une solution à deux États. "Nous ne voyons pas l'intérêt de parier sur l'administration américaine, car elle n'a pas changé sa politique vis-à-vis du conflit et reste biaisée en faveur d'Israël", a déclaré le porte-parole du Jihad islamique, Daoud Shehab, à Al-Monitor. Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, partage cet avis, affirmant que les visites des politiciens américains visent à "garantir le succès militaire d'Israël".  

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De hauts responsables palestiniens à Ramallah ont également abondé dans ce sens, affirmant que la visite de Blinken n'a rien apporté de nouveau. "Nous n'avons entendu aucune nouvelle idée ou proposition", a déclaré un politicien palestinien à Khaled Abu Toameh du Jerusalem Post. "Nous n'avons rien entendu de nouveau non plus sur notre demande que l'administration américaine tienne ses promesses envers les Palestiniens", a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, le chef adjoint du Fatah, Mahmoud Aloul, a déclaré au média Al Quds Al Ekhbariya qu'"ils ne pouvaient plus faire confiance à la politique américaine" car elle "ne fait que protéger l'occupation".  Aloul a également déploré que la communauté internationale ait "fait pression" sur l'Autorité palestinienne pour qu'elle "revienne sur ses décisions", en référence à l'annonce faite par Abbas de reprendre la coopération en matière de sécurité avec Israël.

Coordinateur Amérique : José Antonio Sierra

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